Mercredi 19 septembre une détonation suivie d'un début d'incendie se sont produits sur le site nucléaire d'Orano (ex-Areva) de Malvési.
Dans un communiqué de presse, Orano évoque “un dégagement de fumée” et précise qu'un fût contenant “des oxydes métalliques issus de productions anciennes” est à l'origine de l'incendie. Deux personnes ont été légèrement blessées (L'Indépendant évoque trois blessés) (1). Orano indique que la “Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), garante de la réglementation relative aux ICPE (Installations classées pour la protection de l'Environnement) (2) a été prévenue et qu'une analyse sera conduite pour établir les causes de ce départ de feu sans impact sur l'environnement et les populations”.
Un autre avis
Dans un communiqué du 19 septembre de la Criirad (Commission de Recherche et d’Information Indépendantes sur la Radioactivité) dénonce le caractère apaisant du communiqué d'Orano. D'une part une détonation a précédé l'incendie (communiqué de la préfecture de l'Aude du 19 septembre) et d'autre par “les oxydes métalliques sont en réalité des matériaux radioactifs présentant une très forte radio toxicité par inhalation. Ces oxydes métalliques contiennent nécessairement de l’uranium. Un métal radioactif. Rappelons qu’en 2004, la rupture de digue des bassins B1 et B2 du site Areva de Malvesi, avait conduit au déversement dans la plaine de déchets radioactifs. Areva avait évoqué “30 000 m3 de boues et solutions nitratées”. Mais les analyses effectuées par la Criirad avaient révélé de l’uranium et certains de ses descendants très radiotoxiques. Rappelons que la radioactivité des matériaux traités par l’usine de Malvesi est telle qu’elle est détectable au-delà des grillages de l’installation, comme la Criirad l’a montré en 2006 et rappelé lors de mesures effectuées en 2014 : le taux de radiation gamma était 18 fois supérieur à la normale devant la clôture du parc à fûts (3).
(1) Article de Lionel Ormières, 19 septembre 2018, “il s'agirait de trois blessés, deux opérateurs présents dans le sas au moment de l’incident et une troisième personne venue leur porter secours”.
(2) Toute exploitation industrielle ou agricole susceptible de créer des risques ou de provoquer des pollutions ou nuisances, notamment pour la sécurité et la santé des riverains est une installation classée.
(3) Rapport Criirad 06-86 : “impact radiologique de l’usine Comurhex (groupe Areva) de Malvesi (Aude), remarques préliminaires”, B. Chareyron, Nov 2006, voir extrait et rapport Criirad 06-96 chapitre 2 sur www.criirad.org. Rédaction : Bruno Chareyron, ingénieur en physique nucléaire, directeur du laboratoire de la Criirad.