Un permis et une assurance bientôt obligatoires pour les vélos électriques ? L’Europe pourrait changer les règles du jeu en 2025
C’est une petite phrase dans une réglementation qui fait toute la différence : aujourd’hui, les vélos à assistance électrique (VAE) sont classés comme des bicyclettes classiques, ce qui leur permet d’échapper aux contraintes imposées aux véhicules motorisés. Mais cette exception pourrait bientôt disparaître. L’Union européenne envisage de revoir son cadre réglementaire dès 2025, avec une proposition explosive : considérer les VAE comme des véhicules motorisés à part entière. Conséquence directe ? Un permis, une assurance, une immatriculation… et des freins majeurs à l’achat pour des millions d’utilisateurs.
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Pourquoi l’industrie du vélo tire la sonnette d’alarme : une requalification qui pourrait ralentir toute une filière en plein essor
L’électrification du vélo est l’un des plus grands succès des dernières années. En France comme ailleurs en Europe, les ventes de VAE explosent. Mais ce projet de réglementation européenne menace de casser cette dynamique. Les acteurs du secteur – fabricants, distributeurs, associations professionnelles – se mobilisent. En Allemagne, la ZIV prend la tête du combat, suivie de la CONEBI au niveau européen. Leur objectif est clair : défendre le statut particulier du VAE, préserver la simplicité d’usage, et éviter une chute brutale des ventes, notamment en France où l’industrie est déjà fragilisée.
Un vélo reste un vélo : les arguments techniques pour sauver le statut du VAE tel qu’on le connaît aujourd’hui
La défense du vélo électrique repose sur une subtilité technique : l’utilisateur doit pédaler pour activer l’assistance. Ce simple fait le distingue d’une trottinette ou d’un scooter électrique. Grâce à cela, les VAE bénéficient d’un statut d’exception dans le règlement européen 168/2013. Pour conserver cette exception, les professionnels proposent de fixer des limites claires : puissance maximale de 750 W, rapport d’assistance plafonné à 400 % (voire 600 % pour les vélos cargo), et un poids total limité. Ce cadre permettrait de préserver un VAE “proche du vélo musculaire” aux yeux du législateur.
VTT électriques et moteurs puissants : la course à la performance menace-t-elle l’avenir des vélos électriques ?
Le segment des VTT électriques (VTTAE) est au cœur du débat. Ces modèles sont les plus concernés par la montée en puissance des moteurs, avec des crêtes atteignant 850 W, comme c’est le cas du tout nouveau moteur DJI Avinox. Face à cette surenchère, certains acteurs, comme Bosch, proposent de fixer un plafond commun, mais l’industrie reste divisée. Derrière cette question technique se cache une vraie interrogation stratégique : faut-il freiner l’innovation pour préserver la liberté d’usage ? Ou accepter plus de contraintes pour continuer à repousser les limites ?
Permis, assurance, plaque : ce que les cyclistes risquent de perdre si l’Europe change de cap en 2025
Si les VAE sont requalifiés comme véhicules motorisés, les conséquences seront immédiates : obligation de permis AM ou équivalent, assurance spécifique, immatriculation, port du casque obligatoire, et sans doute une baisse drastique des ventes. Les utilisateurs devront également supporter des coûts supplémentaires, sans gain réel de sécurité ou de confort. Pour beaucoup de cyclistes urbains ou de familles, ce serait un retour en arrière, au moment même où le vélo électrique s’imposait comme une alternative crédible à la voiture en ville.
Ce que les utilisateurs peuvent faire dès maintenant pour défendre le vélo électrique tel qu’il est
Le débat réglementaire est encore ouvert. Les industriels sont à la manœuvre, mais les utilisateurs ont eux aussi un rôle à jouer. Plusieurs pétitions circulent en ligne, et les associations d’usagers commencent à faire entendre leur voix. Il est possible de contacter son député européen, de participer aux consultations publiques ou tout simplement de sensibiliser autour de soi. Le vélo électrique n’est pas qu’un produit : c’est un mode de vie, une solution écologique, économique et accessible. Le défendre, c’est défendre une certaine idée de la mobilité.