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Avec ce nouveau réacteur nucléaire stratégique, une puissance étrangère accélère et pourrait faire reculer l’influence industrielle française

Le nucléaire chinois s’accélère : un nouveau mastodonte énergétique menace la suprématie française

Alors que la France tente de maintenir sa place de leader mondial dans l’énergie nucléaire, une nouvelle centrale colossale prend forme dans le sud-est de la Chine. À Zhangzhou, six réacteurs de dernière génération sont en train de faire émerger l’un des plus vastes complexes nucléaires jamais construits. Avec cette montée en puissance, Pékin affiche une ambition claire : devenir une superpuissance de l’atome, capable de concurrencer, voire dépasser, les références historiques que sont la France, les États-Unis et la Russie.

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Une centrale géante en phase finale de lancement

Située dans la province du Fujian, la centrale de Zhangzhou est en passe de devenir un symbole majeur de la stratégie énergétique chinoise. Après avoir mis en service un premier réacteur début 2025, les ingénieurs s’apprêtent à connecter au réseau un second exemplaire avant la fin de l’année. D’ici 2030, ce seront six unités qui tourneront à plein régime, pour une capacité totale de 7 200 mégawatts.

Ce niveau de puissance place déjà Zhangzhou au second rang mondial derrière la centrale japonaise de Kashiwazaki-Kariwa, reléguant les sites français les plus importants, comme Gravelines ou Cattenom, au second plan. En France, où le nucléaire représente une part stratégique de l’économie et de l’indépendance énergétique, cette montée en puissance pourrait bien redistribuer les cartes.

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Une technologie 100 % nationale conçue pour l’export

Le modèle de réacteur utilisé à Zhangzhou, le Hualong-1, est entièrement développé en Chine. Il symbolise l’émancipation technologique de Pékin vis-à-vis des brevets et des équipements occidentaux. De type à eau pressurisée, il combine fiabilité éprouvée et capacités de production élevées, avec plus de 10 milliards de kilowattheures générés annuellement par unité.

Mais ce réacteur n’est pas uniquement destiné au marché intérieur. La Chine entend bien en faire un produit d’exportation stratégique. Des projets sont déjà en cours au Pakistan, et des discussions sont ouvertes dans plusieurs pays émergents, notamment en Amérique latine et en Afrique. L’objectif : concurrencer frontalement les offres russes (Rosatom), françaises (EDF/Framatome) et américaines (Westinghouse).

Une méthode industrielle redoutablement efficace

L’une des forces de la Chine réside dans sa capacité d’exécution. Alors que les projets nucléaires occidentaux accumulent souvent les retards et les surcoûts, la centrale de Zhangzhou est construite à un rythme record. Il aura fallu à peine six ans entre le lancement du chantier et la mise en service du premier réacteur. Un exploit rendu possible par une planification centralisée, un soutien étatique massif et une mobilisation coordonnée de la recherche, de l’industrie et du financement.

Chaque phase du projet a été anticipée : tests thermiques à haute pression, validation des systèmes de sûreté, intégration numérique. Le succès de ces étapes témoigne d’une montée en compétence globale du secteur nucléaire chinois, qui ne se contente plus de copier, mais innove et optimise à grande échelle.

Une stratégie énergétique ambitieuse à long terme

Actuellement, le nucléaire couvre à peine 5 % de la demande électrique chinoise. Pékin vise le doublement de cette part d’ici 2035, puis près de 20 % à l’horizon 2060. Dans un pays encore largement dépendant du charbon, la construction rapide de centrales bas carbone est un levier indispensable pour respecter les objectifs climatiques et assurer la sécurité énergétique du pays.

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Le complexe de Zhangzhou incarne cette transition. Chaque réacteur en fonctionnement permettra d’éviter l’émission de plusieurs millions de tonnes de CO₂ par an. À pleine capacité, l’ensemble du site permettra de remplacer environ 18 millions de tonnes de charbon, soit l’équivalent de la consommation annuelle de plusieurs régions françaises réunies.

Un défi pour la filière nucléaire française

Face à cette dynamique, la filière nucléaire française est confrontée à un double défi : conserver sa crédibilité à l’export, notamment sur les marchés émergents, et relancer une industrie nationale en mal de rythme. La relance des EPR, la création d’EPR2 et le programme de petits réacteurs modulaires (SMR) sont autant de chantiers qui doivent prouver leur viabilité économique et technique.

Mais la montée en puissance rapide des réacteurs chinois, à la fois fiables, puissants et compétitifs, pourrait mettre à mal les positions historiques de la France, qui misait jusqu’ici sur son avance technologique et son expertise en matière de sûreté. Si l’Hexagone veut rester dans la course, il devra accélérer, innover, et regagner des parts de marché à l’international.

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Vers un nouvel équilibre mondial du nucléaire

La Chine n’avance plus en terrain expérimental. Elle déroule désormais une stratégie industrielle claire, méthodique et ambitieuse. La centrale de Zhangzhou n’est pas qu’un projet technique : c’est un message politique, économique et géostratégique.

Le monde nucléaire entre dans une nouvelle ère, où la compétition ne se joue plus uniquement sur la puissance des réacteurs, mais sur la rapidité d’exécution, la capacité à exporter… et l’indépendance technologique. Et dans cette course, la Chine vient d’installer un sérieux point d’appui.

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