Mentions anciennes : Pipianis, 1142 Castrum de Pipionibus, 1261, Pipieus XIVe siècle, Pépyus1536, Pépieux 1781.
Comme trois pies figurent sur le blason, certains associent le nom du village aux « pipiones », pépiage des oiseaux. Plus vraisemblablement, le village s'est développé autour du domaine de Pipius, propriétaire terrien ; d'où Pipianis résultant de ce nom et du suffixe -anum, domaine, déjà vu à Azillanet (et Ouveillan, Névian, Bize, Paraza etc...)
Hercule Birat, poète narbonnais de langue occitane (1796-1872) a laissé ces vers : « Pepieus garda a son escusson / Sas tres agaças » (Pépieux garde à son écusson ses trois pies). Ses habitants ont pour sobriquet « Los Coquilhats » (huppés, Mistral lou tresor dou felibrige). Guiraut de Pépieux, après s'être rallié aux croisés en 1210, prendra ensuite les armes contre Simon de Montfort et deviendra un des symboles de la résistance occitane. Il sera excommunié, puis pendu par les soldats de Louis IX en 1240.
Le Dolmen des fades Lo Dolmen de las fadas ou Morrèl de las fadas.
De morrèl (petite éminence, mamelon) e fadas, fées.
Ce dolmen est aussi appelé Palet de Roland (le neveu de Charlemagne y aurait laissé l'empreinte de sa main). Les fées sont très présentes dans le légendaire audois, prenant parfois le nom de « Mitonas ». D'une fille qui parle bien, on dit d'elle « parla coma una fada », et d'un travail bien fait « sembla que las fadas i an mes la man» (on dirait que les fées y ont mis la main). Quant à celui qu'une fée a enchanté, il devient fadat, le fada occitan qu'il est inutile de traduire.
Font Romeu Font Romeu
La source du pèlerin. Et oui, inutile de chercher les remonte-pentes ou le Grand Hôtel ! Mais la trace des pèlerins, oui. Car il existe une bifurcation du Camin Romieu, un des chemins de Saint-Jacques, celui qui mène de Béziers à Carcassonne (voir l'association « Camins »). Cette voie, appelée l'Estrade, quitte le chemin principal à Homps, passe plus au Nord par Pépieux et Rieux (en évitant les zones d'étangs d'Azille et Marseillette), Ventenac-Cabardès et rejoint l'itinéraire principal à La Madeleine (Pezens). Elle nous a laissé en toponymie ce nom de l'Estrade (oc. estrada, la route) et Font Romeu à Pépieux, la Croix des Pèlerins à Rieux. (Aymard Robert, hagiotoponymie de l'Aude in Nouvelle revue d'onomastique n° 45-46)
Le proverbe nous dit : « A romieu non vendes tas cauquilhas. » (ne vends pas tes coquilles à un pèlerin). Et « faire la Sainte-Nitouche », en occitan, c'est « faire lo bon Romieu ».
Yves Séguier