Mentions anciennes : Sancte Marie de Rivo (1129) Vila de Rivo (1156) Rivo Minerbesii (1406) Rieu (XIVe s.) Ryus (1536) Rieux en Minervois (XVIIe s.) Mérinville (XVIIe s.) Rieux-Minervois (1838, bull. des lois, série 8 n° 7342) dictionnaire topographique abbé Sabarthès

Le toponyme riu signifiant rivière, ruisseau, serait à l'origine du nom actuel de la commune. Pour le distinguer des autres Rieux, il est suivi de la dénomination « Minervois », se référant à l'antique Pago Minerbensis (Vilatges al Pais, canton de Peyriac Minervois). Astor et Carrasco donnent la même origine. Au XVIIe siècle, François de la Jugie se rebelle contre le roi de France. Il est tué en 1632 et le Comté de Rieu perd son titre de baronnie des États du Languedoc. Il le retrouvera en 1642 lors du mariage de Margueritte de la Jugie (fille de François) avec François de Moustier-Mérinville. La commune prend alors le nom de Mérinville. Elle s'appellera définitivement Rieux-Minervois par un décret royal de 1838. Ses habitants continuent de s'appeler en français Mérinvillois, alors qu'en occitan, ce sont les Riussanèls. Le toponyme « Rieu » est fréquent, seul ou suffixé : Rieusec, Rieutort en Minervois, Rieumajou, Rieu Salat, Rieubel, ou Rieu Mort ailleurs dans l'Hérault. Mais aussi avec ses dérivés : Riols (La Livinière), Pech Riol (Minerve), Le Riou (Cessenon), Reals ou Riels. On trouve aussi Rèc (Gruissan).
Rieu, Rieux ou Riu sont des noms propres communs sur l'aire occitane, ainsi que Darrieu, Larrieu …
Proverbes:
Rius dals fats, Peiriac dals naps. Rieux des fous, Peyriac des navets. (Mistral)
Une expression d'origine incertaine assure également : « A Rius los gosses » A Rieux les chiens.
La gleisa :
Rieux est connu entre autres pour son église Sainte-Marie dont la rotonde, unique, est bâtie sur sept pans, et abrite des chapiteaux sculptés par le Maître de Cabestany.
Le poète du Minervois Miquèl Decòr, lui consacre un poème dans « Passejadas menerbesa » (IEO Editions).
Rius
Una gleisòta de sèt pans,
Coma los jorns de la setmana,
o tu e ieu e una man de dets longasses,
per lo Mèstre escalprats,
amb una vèrge dins l'encastre
de la mandòrla d'un pilastre.
Una paret per cada jorn,
un fenestron per cada amor,
angèl conflat qu'i bufa fin,
son aura doça de sa boca.
Une église à sept côtés comme toi et moi et une main de doigts étirés sculptés par le Maître, avec une vierge dans la mandorle d'un pilier. Un pan de mur pour chaque jour de la semaine, une ouverture pour chaque amour, un angelot au souffle doux...
Yves Séguier