Le festival du film documentaire Echos d'ici échos d'ailleurs ouvre sa treizième édition sur le thème de « C’est quoi ce travail !? », question que Marie Bernar, directrice artistique et l'équipe du festival a décidé de mettre au cœur de la sélection cette année.
Parce qu’il traverse tous les débats, qu’il s’inscrit dans chacune des luttes qui soulèvent notre époque. Parce qu’on le croise au milieu des ronds points, dans les assemblées féministes, les hôpitaux, les universités, les centres d’accueil, en traversant la rue … Parce qu’il est une question individuelle et collective, qui rassemble et qui divise, qu’on en veuille davantage ou pas du tout, qu’il nous aliène ou nous libère. Enfin, parce que notre festival a vu le jour en hommage à Christophe de Ponfilly. Ce documentariste précieux, qui n’a eu de cesse de s’interroger sur le sens de son travail, ses forces et ses failles. Il portait un regard critique sur le système médiatique qui gouvernait sa profession tout en considérant les difficultés que ses confrères rencontraient pour exercer leur métier. Echos d'ici échos d'ailleurs propose une sélection allégée et sur réservation, mesures sanitaires obligent, mais néanmoins riche, grinçante, optimiste, irrévérencieuse.
Une ouverture forte en optimisme
Marie-Monique Robin, ouvrira le festival le vendredi 9 octobre à 20h30, avec son dernier film Nouvelle cordée. Cette journaliste et documentariste, lauréate d’une trentaine de prix internationaux dont le prix Albert-Londres en 1995, reçoit de la SCAM ( Société Civile des Auteurs Multimédia) en 2016, le Prix Christophe de Ponfilly pour l’ensemble de son oeuvre. Elle réalise en 2008 Le monde selon Monsanto, permettant ainsi au grand public de découvrir son travail prolixe. Ses nombreux films sont souvent le fruit d’une longue enquête de terrain. Ainsi, dans Nouvelle cordée, elle s’immerge pendant trois ans et demi, au cœur d’une expérimentation « Territoires Zéro Chômeur de Longue Durée ». Aux côtés des protagonistes du film depuis le début de cette incroyable aventure humaine et collective, la caméra capte la transformation physique et morale – les corps qui se redressent, les sourires retrouvés, la parole qui se libère – des anciens laissés-pour-compte de l’économie dominante, qui revendiquent aujourd’hui une nouvelle manière de travailler et de vivre ensemble.
Un samedi puissamment grinçant et irrévérencieux...
Samedi 10 octobre, Pierre Carles vient accompagner deux de ses films, À 17 heures Gébé, on arrête tout, on réfléchit (et c’est pas triste), son dernier opus né du confinement, puis à 20h30 le fameux Attention danger travail (2003). Au cœur de ces deux films documentaires, les questions du sens du travail, du rythme qu’il impose dans nos vies, de sa nécessité. En s’intéressant autant à l’An 01 de Gébé Qu’à la formation des livreurs chez Domino’s pizza, il renoue avec l'histoire de la critique du travail, entre "Le Droit à la paresse" et "Le Manifeste des chômeurs heureux".
Cinécran 81 diffusera le film de Rodolphe Marconi Cyrille, agriculteur, 30 ans, 20 vaches, du lait, du beurre, des dettes sur le territoire pour une série de cinq projections jusqu’au 17 octobre. Pour finir avec le sourire, dimanche 11 octobre à 17 heures, la parole est donnée À nos profs bien aimés, ceux qui transforment une salle de classe en un espace magique et inoubliable de rencontre et de savoir. Ce film de Christophe de Ponfilly clôturera cette mini édition 2020, en présence de sa coréalisatrice Marie-Françoise Desmeuzes.
Tarif 4,5/5,5 euros la séance, au cinéma, programmation complète sur www.echosdudoc.fr
Réservations obligatoires par téléphone de 14h à 18h au 09.80.68.68.00. ou sur www.echosdudoc.fr
Lydie Rech