Partager la publication "Paraza : Françoise Chemla, ses pastels, comme une présence au monde, antidotes à la morosité"

Le CLAP a ouvert ses portes et Françoise Chemla a transformé la galerie en un paysage bucolique et fleuri avec son exposition de pastels.
Les couleurs inondent les murs des deux salles. Les arbres s’inclinent, la lumière fouille le feuillage et les nénuphars flottent sur l’onde comme dans « Les nymphéas » de Claude Monet. Les paysages de Françoise sont rassérénants, ressourçants. On a plaisir à s’asseoir pour observer cette nature quasi vivante présentée par petites touches. Pour l'artiste : « créer fait partie de mon héritage, de ma façon de vivre. J’ai été une enfant créative, active, inventive, qui dessinait. La création était pour notre famille une absolue nécessité pour survivre, puis pour embellir la vie. Il me semble avoir été entouré de gens imaginatifs, en particulier ma mère. Et j’ai continué à dessiner au cours de ma vie autant que les circonstances me le permettaient. J’ai éduqué trois enfants, vingt-cinq ans de travail dans le secteur social et dix ans de collaboration avec mon mari dans l’édition. J’habite Ouveillan et j’ai la chance de bénéficier d’un atelier et de conditions idéales pour peindre ».

Autodidacte, elle a d'abord testé un peu tous les médiums, gouache, huile, aquarelle, et différents supports. C’est Sylvie Berman, pastelliste, qui lui a ouvert la voie du pastel, à travers ses œuvres, lors d’une exposition à Narbonne organisée pour la journée des femmes dans les années 1990. « Je l’ai adopté exclusivement depuis et c'est vers elle que je me tourne toujours pour ses conseils avisés. J’étais et je suis complètement éblouie par l’intensité et les nuances infinies du pastel. C’est une technique sèche qui me permettait de jongler avec mes horaires de travail et de gestion familiale. Donc, pour l’essentiel, je suis une autodidacte, avec l’apport de deux stages, courts mais très instructifs et fructueux, auprès de pastellistes que j’admire, Sophie Amauger et Serguei Oussik ». Même si elle s'est beaucoup exercée à l’Atelier Narbonnais lors de séances de dessin d’après modèles vivants pendant une dizaine d’années, sa principale source d’inspiration est la nature végétale et l’eau. D’abord les natures dites « inanimées », accessibles chez soi, puis les paysages.
« Peindre sur motif m’est absolument nécessaire. C’est à ces moments-là que je me sens le plus présente au monde. Je suis en complète empathie avec ce que je dessine. C’est pourquoi je choisis des sujets réjouissants. Une sorte d’antidote. Je serais incapable de peindre un arbre mort sans me sentir terriblement mal. J’ai envie de transmettre cette force qu’on peut puiser dans la contemplation de la nature, la lumière, dans la moindre petite flaque d’eau. La première fleur de l’amandier peut sauver une journée ! Les bâtonnets de pastel permettent de dessiner et de peindre en même temps, ils épousent le moindre frémissement de l’âme. J’aime que l’œuvre garde la mémoire d’un instant, celle du sujet qui, choisi, devient motif et de ce que je suis à ce moment précis, discernable par mes choix de couleur, la trace de mon geste. Mes pastels sont le livre d’images de ma vie émotive et de belles rencontres ».
Le CLAP est le Centre Local d’Art Parazanais, exposition jusqu’au 30 juin ouvert de 16 heures à 19 heures. Démonstration prévue samedi 27 juin à partir de 16h30.
Françoise Chemla expose depuis 1997. Des expositions collectives sur le territoire, ou dans sa région natale, en Touraine. A la Poudrière avec l’Atelier Narbonnais, en partenariat avec d’autres peintres, au Salon des arts audois à Carcassonne, au merveilleux salon de Villepinte (malheureusement arrêté), ainsi qu'en 2018 à Saint-Aulaye, une référence dans le monde du pastel. |
Plus d'informations sur www.parazaclap.com
Cathie Cambriels