Ça pourrait commencer comme un poème de Charles Cros : “Il était un grand mur...gris, gris, gris...”. à ses pieds, un banc, triste, triste, triste, car tout seul, vide, abandonné. Autrefois lieu de forum pour les aînés qui venaient commenter les petites nouvelles du jour, ou le midi, les habitués de l'ancienne épicerie, en face, qui se retrouvaient à l'heure de l'apéro. Mais les anciens ont disparu, l'épicerie a fermé et le banc s'est retrouvé tout seul, tout gris, tout triste.
Et pourtant il est situé dans une rue au nom bien poétique, rue de la Fontaine Fraîche. C'est en s'installant au village, avec son compagnon, que Christine Marion a découvert l'endroit et a eu l'idée de lui redonner vie, à sa manière. Des dessins à la craie d'abord, bien vite effacés par la pluie, à l'acrylique ensuite, après accord de la mairie, pour donner un peu de gaîté à ce vieux banc abandonné.
"Ça m'ouvre le monde", a dit une voisine en découvrant l'endroit, et, pour Christine, l'aventure peut continuer car d'autres murs, d'autres bancs doivent dans leur coin rêver à un peu de couleur, de poésie.
Henry Migaud