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Petite Chronique au fil de l’eau : débours, gloires et beautés…

23 février 2021 By Redaction

La carte dessinée par Martinez Crisotomo et que le jeune François Androsssy envoya au roi en 1669, accompagnée 'une lettre laissant supposer que Riquet s'était inspiré de ses idées et créations pour élaborer le canal  © BNF

Lorsque les exploits sont baignés d’honneurs et de reconnaissances, qu’ils deviennent source de notoriété publique et que, en ce XVIIe siècle plus encore, ils sont les reflets d’un superbe éclat royal, quoi de plus évident qu’ils s’accompagnent des résurgences de la rivalité, des conflits et des trahisons.

C’est avec pour toile de fond ces banales bassesses humaines que Pierre-Paul Riquet va donc devoir composer. Ce sera son principal collaborateur, ce talentueux jeune homme du nom de François Andréosssy en qui il a remis toute sa confiance, qui lui fera connaître les morsures de la déception et du doute, naissant à l’ombre du spectre de la tromperie.

Une année tumultueuse et harassante

1670 vient à peine de débuter et notre « maître » de l’eau ne sait où donner de la tête. D’un côté on fait appel à lui pour résoudre d’autres défis que celui de son canal et de l’autre il est sous la pression de Colbert, qui n’a de cesse de lui rappeler des paiements. Cela lui fait songer continuellement aux finances difficiles, aux conflits avec les « miquelets », ces montagnards révoltés des Pyrénées qui empêchent la perception de l’impôt sur le sel, la gabelle censée intervenir dans les importants débours que génère chaque avancée du canal. Et l’intendant du roi exige un état des travaux quasi au jour le jour tout en commandant des tâches en tout genre et des plus singulières. Or il faut demeurer dans les grâces de ce protecteur des premiers jours. Sans parler des beaux habits à revêtir chaque fois qu’il s’agit de le rencontrer ou de rejoindre Versailles.

Eaux troubles et limpides  

Parmi les exigences royales de première importance, il en est une peu connue : cette année-là, puisqu’il est de toute façon amené à courir de Toulouse jusque Sète, Riquet est chargé de repérer toutes les eaux thermales et minérales pouvant se trouver dans la belle province du Languedoc, des Hautes-Pyrénées à l’étang de Thau. Pour chacune, comme à Balaruc ou à Barèges, il lui faut prélever plusieurs bouteilles et les envoyer à Paris afin d’en analyser les vertus. Ainsi, certes la « voie royale » progresse entre les « deux mers », mais tout cela prend du temps. Castelnaudary est encore loin de Toulouse et le port de Sète demeure encore un défi à entreprendre. Ah! Notre « vieux » Biterrois est fatigué. Lui qui avait tant imaginé que tout cela serait terminé en quatre ans... Nous sommes loin du compte! Et à soixante ans passés, sa santé n’est plus guère florissante. Puis il lui faut aussi trouver une situation convenable pour ses fils et consolider les démarches pour faire reconnaître son titre de noblesse, car oui sa propre gloire et celle de sa famille lui importe et cela sert aussi pour mieux résister aux fourberies inattendues !

La bonté de l’indulgence calculée

Les allées Paul Riquet à Béziers où aujourd'hui encore où trône notre "génie" de l'eau passé à la postérité

Ainsi donc, en février 1670, Colbert apprend à Riquet que celui qu’il a nommé inspecteur du canal, son fidèle bras droit, cet ingénieur hydraulicien, géomètre et mathématicien dont il vante les mérites, a envoyé au roi un plan très complet du canal de jonction des deux mers. Et le courrier l’accompagnant laisse tout à fait supposer à Louis XIV que Riquet n’a fait que suivre les idées d’Andréossy pour s’inspirer et construire tout le système d’alimentation et de fonctionnement du canal. Heureusement pour Pierre-Paul Riquet, Colbert sait, pour avoir été consulté au préalable, que celui-ci avait conçu la majeure partie des ouvrages d’art auparavant, notamment le réservoir de Naurouze. Il conserve donc toute sa confiance au « génie » du canal et lui donne l’autorisation de licencier ce jeune insolent aussi talentueux soit-il. Mais Riquet, qui a la réputation d’être un homme bon, va, malgré cette humiliation, conserver les services d’Andréossy. Il est aussi un homme sage et intelligent puis aussi « pressé » vu son âge avancé. Il connaît ses faiblesses d’autodidacte. Certes il est ingénieux mais pas ingénieur. Et il ne connaît que trop les grandes qualités de celui, qui, sans doute par fougue et impétueuse jeunesse, a tenté de lui damer le pion auprès du roi. Après cette mésaventure, il semblerait qu’Andréosssy ce soit rangé à l’autorité et aux compétences de Riquet. Il faudra attendre son descendant, le général Antoine François Andréossy pour relancer l’affaire en 1804… Et donc à suivre !

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :béziers, canal, Colbert, petite chronique au fil de l'eau

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