Partager la publication "Peyriac-Minervois : Entreprise Gils, une reprise ardue et un avenir inquiétant"
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Confinement sanitaire oblige, l’entreprise Gils a cessé son activité le 16 mars au soir. Les 35 salariés ont été mis au chômage partiel, six ont pu continuer en télétravail partiel. Spécialisée dans les travaux de génie civil, bâtiments, voiries et réseaux, cette PME est l’une des plus importantes du canton du Haut Minervois. Elle est dirigée par Bruno Ferley qui fait part de ses difficultés et de ses craintes. |
Quand et comment les activités ont-elles repris ?
C’est une reprise progressive. Il a d’abord fallu remplir le Plan de continuation d’activité et mettre à jour le Document unique d’évaluation des risques. Puis un premier chantier a été lancé le 14 avril et un second le 16. Pour chacun, il a fallu l’accord cosigné du client et de l’entrepreneur, ce « contrat » comprend dix conditions. Afin de ne pas mettre en danger la santé des salariés et de leurs proches, nous appliquons scrupuleusement le guide de préconisations élaboré par l’OPPBTP (Organisme professionnel de prévention du bâtiment et des travaux publics). Nous avons donc dû mettre tout un attirail (masques, gel, sacs poubelles, etc.) à la disposition des salariés à qui nous avons dû détailler les procédures à respecter. Il faut aussi contrôler régulièrement leur santé. Des employés classés à risque ou qui ont des proches dans ce cas n’ont pas pu reprendre.
Quel impact a de ce long arrêt sur votre entreprise ?
Sans compter les frais occasionnés par les mesures sécuritaires, la perte sur le chiffre d’affaire annuel sera d’au moins 25%. Pour anticiper un problème de trésorerie et assurer à minima les salaires, l’entreprise a souscrit à l’emprunt garanti par l’État et demandé un report des charges. Toutefois, ma plus grosse crainte est surtout le manque de sollicitations tant des collectivités que des privés. Cette frilosité du marché est liée à l’incertitude de l’avenir mais aussi à l’arrêt des élections municipales car la non mise en place des maires se répercute sur le fonctionnement des agglos et des syndicats. Le cumul de ces aléas nous fait envisager une baisse de l’activité future qui, après cette période d’arrêt, met en danger l’existence de nos entreprises. C’est un problème crucial sur lequel on travaille actuellement avec les administratifs de la fédération et les collectivités.
Propos recueillis par Danièle Storaï