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Point global d’après gel : sur le terrain avec la sénatrice Gisèle Jourda

11 mai 2021 By Redaction

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Mercredi 28 avril, du matin au soir, la sénatrice Gisèle Jourda* a arpenté le Haut Minervois. Accompagnée d’Alain Giniès et de Françoise Navarro-Estalle, conseillers du canton, elle a rencontré les élus, dirigeants des caves, viticulteurs et arboriculteurs, des sites les plus touchées.

Les conseillers et la sénatrice ont rappelé les mesures mises en place

Partout, l’accueil a été le même : élus et professionnels locaux attendaient la petite délégation et cet échange direct avec la parlementaire. À chaque halte, les propos tristement similaires donnaient l’impression d’un « déjà entendu » soulignant à la fois l’ampleur et la gravité de la situation. Les professionnels ont aussi fait part de propositions et si le ton restait digne, il cachait mal une forme de résignation bouleversante. Les premiers constats sont unanimes : « On n’avait jamais connu un gel aussi étendu et sur plusieurs matinées (...) Les zones les plus productrices ont été les plus impactées, notamment les cépages blancs qui, pour le moment, ne repartent pas ». À cette inquiétude s’ajoute celle de manquer de vin. La rupture des stocks peut entraîner l’afflux des vins espagnols « à des tarifs avec lesquels ici on vit pas », et à plus long terme, la perte des marchés.

Trop d’administratif

Chacun a souligné l’aspect cumulatif (pandémie, crise économique et gel) qui met les structures en danger dans le temps car « Les frais et les charges varient très peu même si la récolte est moindre ». Également dans le collimateur, la lourdeur et la complexité des dossiers, « Comme s’il n’y en avait pas assez avec les critères européens, il faut que la France rajoute ses couches ! ». Le conseiller Alain Giniès a indiqué que le Département a embauché des personnes compétentes qui vont tourner pour aider les viticulteurs à remplir les dossiers et s’assurer de leur santé psychologique. Ces personnes tiendront des permanences dans des lieux ciblés et pourront se rendre à domicile. Une autre mesure sera mise en place, à titre expérimental : un RSA saisonnier qui s’adresserait particulièrement aux « primo-récoltants » (jeunes et nouveaux installés).

« Il faut profiter de ce malheur national pour rebondir »

Plusieurs fois touchée, la cave s’était assurée contre le gel

Il a rappelé le plan d’urgence départemental de 1,2 million d’euros qui s’ajoute à l’enveloppe de 5 millions de la Région et à celle d’un milliard de l’État, « Le souci est de comment répartir ces aides, sur quels critères pour que ce soit équitable pour tous ». « J’en ai assez des effets d’annonce, avec Sébastien Pla (NDR. Autre sénateur de l’Aude) nous serons très vigilants pour que cela ne se passe comme pour les inondations, a martelé la sénatrice. On a de plus de plus en plus de cataclysme, si on ne refonde pas l’assurantiel, on ne s’en sortira pas. Ces épisodes climatiques vont se répéter, on ne peut pas aller de catastrophe en catastrophe sans avoir un dispositif adapté. Ça s’appelle la volonté politique. C’est tout un système à repenser. Il faut un texte cadre avec une couverture globale à laquelle s’ajouteraient des spécificités par filières ».

Cellier Lauran Cabaret à Laure

Première étape du périple en présence du maire Émile Raggini, d’André Pujol et d’Alexis Metge, président et vice-président de la cave, ainsi que de Stéphan Sirvein, un jeune viticulteur touché de plein fouet. Sur les 1100 hectares de la cave, 250 ont été grillés à 100 %, soit une perte estimée de 1,2 à 1,5 million d’euros. Après un point sur les gros travaux qui vont être réalisés avec la création de retenues, Alain Giniès penché sur l’irrigation « Il faudra instaurer un règlement prévoyant de pouvoir pomper l’eau de ces bassins et que ça irrigue par gravitation. Il faudra aussi développer d’autres méthodes agricoles comme la permaculture. Pourquoi ne pas joindre les pompiers à la réflexion car cette eau pourrait servir contre les incendies ».

Cellier de Mérinville à Rieux

Au second arrêt se trouvaient le maire Bernard Yagues et Michèle Le Pallec, 1ère adjointe ; Michel Agnel et Jean-Luc Bourrel, président et directeur ; Julien Ferrand, Jean-Paul et Hugues Saury, trois viticulteurs. Rattachée aux Celliers Jean d’Alibert, la cave est membre d’Alliance Minervois (née de la fusion des coopératives d’Homps, La Livinière, Rieux, Villalier et Azillanet). 30 % de la surface a été touchée par le gel. « Le problème est que les viticulteurs ont des parcelles de vigne dans les cinq communes alors si leur ‘commune de base’ n’est pas reconnue en catastrophe naturelle et calamité agricole, ils n’auront pas d’indemnisation », a indiqué le président Agnel qui s’est aussi élevé contre la lenteur des paiements AgriMer et la complexité des dossiers à monter pour tout.

L’Avenir à La Redorte-Castelnau
Didier Rey et Charlotte Pajot, respectivement président et directrice de la structure, ont présenté une pré-estimation des pertes : 552 des 770 hectares de superficie de la cave ont été gelés en moyenne à 85 %. Mais ici 80% des surfaces et la cave sont assurées. « C’est extrêmement rare (...) En Aude, la moyenne est de 40 % et l’on fait partie des meilleurs départements »  ont salué Alain Giniès et Gisèle Jourda. « C’est la leçon qu’on a retiré d’une catastrophe antérieure mais ce que nous souhaitons c’est la révision du code des assurances. Que ce soit plus simple » a précisé Sébastien Pitié, à la fois conseiller d’administration et municipal.

Déjà sinistrée en 2018, l’arboricultrice est assommée par ce nouvel aléa. De gauche à droite, Alain Giniès Gisèle Jourda Françoise Navarro-Estalle

Un verger à Aigues-Vives

Entouré de ses trois adjointes, le maire Jean-Pierre Oms a conduit les protagonistes dans un verger grillé à 90%. Inondée de ses terres jusque dans sa maison en 2018, la 1ère adjointe Pascale Fabre a eu sa propriété touchée par le gel de 40 à 50%. Retenant ses larmes, elle a avoué « J’ai 55 ans, c’est la première fois que je vois du gel sur les pommiers. En ce moment, je rembourse le prêt garanti par l’État (PGE) mais, avec ce gel, comment je vais faire ? Cette année, j’ai préféré investir dans des filets anti-grêles que dans une assurance qui ne rembourse rien. Quant au peu de récolte qui reste : un fruit touché n’est plus vendable ! ». Malgré ce nouvel aléa, la foire annuelle aura lieu « Même s’il n’y a pas assez de pommes pour décorer le village » a promis le maire.

Puichéric

Escortée de la maire Christine Péany et de Raymonde Jeannet (adjointe), la délégation s’est rendue dans les deux caves coopératives que compte la commune.

Cave La grappe minervoise. 1200 hectares, dont 300 de touchés de 70 à 100%, sur quatre communes (Puichéric, St-Couat, Thézan et Aigus-Vives), membre du groupe Foncalieu. « Certains adhérents sont assurés mais pas la majeure partie qui a été refroidie après plusieurs mauvaises années consécutives » ont indiqué le président Jean-Jacques Pech et le directeur Vincent Fivi. La maire a renchéri « Plusieurs personnes ont été inondées il y a deux ans et aucune assurance ne les veut aujourd’hui ».

Cave Le Progrès. Membre du groupe Jean d’Alibert. Là aussi, les pertes sont terribles et seulement 30% des adhérents sont assurés. « Il faut faire avec », a déclaré avec fatalité le président Philippe Escoy tandis que le vice-président Jean-Pierre Falcou alerté sur le risque de spéculation : « Dès le lendemain du gel, des négociants sont venus chercher du vin. Les prix étaient dans une tendance à la baisse de 30% ». « Au lieu de distiller, il faut constituer des stocks » a proposé Alain Giniès. Gisèle Jourda a abondé : « C’est pertinent : il faut une certaine régulation. C’est pour cela qu’il faut des droits d’implantation. Grâce à Eric Andrieu, on a pu les obtenir jusqu’en 2025 mais on demandait jusqu’en 2030 ».

Texte et photos Danièle Storaï

*Gisèle Jourda (PS), élu en 2014 première femme sénatrice de l’Aude. Membre du groupe Socialiste, Écologiste et Républicain. Entre autres responsabilités : elle est membre de la commission permanente des affaires étrangères, défense et forces armées ; vice-présidente de la commission des affaires européennes. Elle a aussi été vice-présidente de la commission des risques climatiques dans le cadre d’une mission parlementaire.

Classé sous :Actualités Balisé avec :Alain Giniès, Françoise Navarro-Estalle, gel, indemnisations, Jourda, sénatrice

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