Partager la publication "Quand les sapins de Noël deviennent compost : écologique ou pas ?"
La municipalité de Caunes, en partenariat avec le Covaldem, a délimité une zone matérialisée devant les ateliers municipaux pour déposer les sapins de Noël qui seront recyclés, très exactement broyés, à condition qu’ils ne soient pas “enneigés” (tout produit chimique est exclu) pour en faire du compost.

Trop d’arbres se retrouvent jetés dans les campagnes au bord des chemins vicinaux, ou tout simplement abandonnés sur les trottoirs en attendant que les éboueurs s’en chargent, ou dans les containers d’ordures ménagères. Il est évidemment conseillé de les amener à la déchetterie, mais la logique n’est pas forcément respectée. D’autres alternatives sont préférables : recycler dans son composteur personnel, planter un sapin dans son jardin ou pourquoi pas avoir un sapin collectif dans la cour ou le hall d’entrée de son immeuble et le faire décorer par l’ensemble des résidents en présence de leurs enfants autour d’un bon vin chaud. En effet, un sapin de Noël dans les parties communes peut-être acheté par la copropriété ou le conseil syndical et il revient au gardien de l’installer. Le gardien peut également financer le sapin par ses propres moyens en accord avec le syndic de copropriété. Il se fera ensuite rembourser pour les frais engendrés, souvent via le budget des dépenses courantes relatives à la décoration de la copropriété. Les copropriétés sans gardiens, font appel au président ou présidente du conseil syndical, qui installe le sapin en utilisant le budget courant alloué à la copropriété.
Que deviennent les sapins une fois broyés ?
Le broyat est généralement utilisé sous forme de paillage, dans les plantations villageoises ou citadines. Il évite l’évaporation de l’eau, protège les sols de la sécheresse, limite les adventices et maintient les micro-organismes dans le sol. À Montpellier, par exemple, la ville offre, aux habitants qui déposent un arbre dans les vingt déchetteries partenaires, 50 litres de compost de biodéchets. On encourt une amende de 150 euros pour un sapin abandonné dans un sous-bois, les conifères pouvant être nocifs pour les sols forestiers. Peut-être abuse-t-on de tous ces arbres plantés, de ces champs de sapins ; entre 6 et 7 millions d’arbres de Noël sont vendus chaque année, dont l’essentiel vient du Morvan. Les plants de 15 à 20 cm sont mis en terre à l’automne, environ 9000 arbres/ha. Les parcelles ont été préalablement dessouchées (anciens lots de sapins) puis enrichies avec un engrais vert. Certaines doivent être protégées des animaux (lapins, chevreuils, sangliers) capables de provoquer d’importants dégâts. Les premiers arbres sont prélevés au bout de cinq ans. Mais la culture est loin d’être écologique, avec l’emploi d’herbicides, d’insecticides et de fongicides, sachant que “le désherbage est une partie importante de la régie des plantations d’arbres de Noël. Il permet d’améliorer la croissance des arbres, de réduire l’incidence de certaines maladies et de faciliter les travaux sur le terrain”. La liste de ces produits phytosanitaires sur internet est impressionnante. Et qu’en est-il du compost ?
Texte et photo Virginie Pospisil Puente