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Santé mentale : des jeunes en souffrance

28 octobre 2021 By Redaction

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Elsa Coudrain est psychologue et assure les permanences au Point accueil écoute jeune qui accueille les jeunes de 12 à 25 ans et dont le nombre de consultations a quasi doublé en 1 an.

Crédits photo : La Semaine du Minervois

Elsa Coudrain est psychologue clinicienne, diplômée de l’université Paul Valéry à Montpellier. Elle travaille au sein de la ligue de l’enseignement pour le PAEJ (Point accueil écoute jeune) et l’APS (Accompagnement psycho social des personnes au RSA), elle est également employée dans un Centre éducatif fermé sur Narbonne (alternative à la prison pour les mineurs).

Avez-vous noté une augmentation des consultations depuis le premier confinement ? Pouvez-vous chiffrer ?

Concernant le PAEJ (Point accueil écoute jeunes, accueil gratuit et anonyme des jeunes de 12 à 25ans) il est certain que le confinement a amené à une augmentation significative des consultations. Le PAEJ étant situé dans des zones rurales, l’isolement des jeunes était redoublé. Nous sommes passés de 114 suivis en 2020 à 212 suivis en 2021 toutes permanences confondues (Cessenon-sur-Orb, Murviels-les-Béziers, Roujan, Capestang, Saint-Pons-de-Thomières, Olonzac, Bédarieux, Le Bousquet d’Orb).

-Qui les oriente vers vous ?

Nous tentons de mener un vrai travail de partenariats et de réseau avec la région. Le plus souvent les orientations se font par le biais des infirmières scolaires (collèges et lycées) qui ont une vraie compétence de repérage et d’analyse de la souffrance des jeunes. Les CPE, directeurs d’écoles et les professeurs sont également des interlocuteurs et des orienteurs avec lesquels j’échange sur des situations compliquées. Les parents peuvent aussi spontanément demander de l’aide et un accompagnement pour leurs enfants. Sinon les partenariats avec les missions locales, Maison des Adolescents ou toutes autres structures qui travaillent dans l’accompagnement de la jeunesse peuvent nous en orienter.

-Globalement quelles sont les demandes qui reviennent le plus souvent ? Les raisons qui amènent les jeunes à consulter ?

Les demandes sont vraiment diverses et subjectives. Il peut s’agir de séparations conflictuelles du couple parental ou de conflits familiaux, de vécu d’angoisses (phobie scolaire ou difficulté dans la gestion de ses émotions), d’un mal être plus ou moins en lien avec une histoire de vie difficile ou des traumatismes, de troubles du comportement, etc... Le PAEJ accueille le jeune dans toute sa subjectivité et sa souffrance, accompagne et oriente ensuite en conséquence selon le diagnostic du professionnel sur des structures plus adaptées (CMP, action éducative etc...)

-De quoi souffrent ils ?

Concernant la problématique du confinement, il a été repéré par les psychologues du PAEJ un vrai mal-être quant à l’isolement, la difficulté de l’école en distanciel : la maison n’étant pas un lieu propice où se concentrer et travailler car beaucoup de tentations occupationnelles à côté les en empêchent, jeux vidéos notamment. Les problématiques familiales se sont également intensifiées dû à un étouffement et pas “d’ailleurs” pour souffler autant pour les parents que les jeunes. Les violences ont pu augmenter, ainsi que les problématiques addictives (cannabis ou alcool).

-D'après vous, d'où cela vient-il ?

Les surcharges et l’impact de l’angoisse du Covid ont créé de vrais aménagements dans les familles. Certains parents ont du faire l’école à la maison, d’autres ont du arrêter de travailler sans possibilité de pouvoir amener les jeunes en extérieur ou en loisirs pour décharger leur énergie. De plus, le port du masque au collège / lycée, l’interdiction de se toucher, les cours de récréation séparées etc, ont été au départ des situations très anxiogènes. Une jeune fille à qui j’ai demandé de dessiner l’endroit où elle se sent le mieux et celui où elle se sent le moins bien, m’a dessiné son collège entouré de barreaux : “c’est la prison maintenant on ne peut plus rien faire ni respirer, ni se toucher, ni rigoler, j’étouffe...”

-Comment prévenir ?

L’attention et la vigilance doit être apportée auprès de nos jeunes. Un retour à des conditions scolaires plus normalisées doit leur faire du bien malgré le fait que nous sommes aujourd’hui dans l’après coup de la crise. Certains élèves se sont vus complètement déconnectés du système scolaire pendant deux ans avec des années plus ou moins réussies qu’ils doivent tenter de rattraper aujourd’hui. Les enseignants repèrent des retards dans les apprentissages (langage notamment pour les plus petits). Être dans le dialogue et la communication, faire un retour sur les ressentis de nos jeunes pendant cette période est important.

-Comment y répondre ? Dans la famille ? Dans les établissements scolaires ? Quelles alternatives ou solutions ont pu être trouvées dans cette période ?

Les liens d’échanges et de préventions entre les partenaires et les familles sont une réponse qu’il faut maintenir et soutenir. Sur le secteur d’Olonzac par exemple, des ateliers collectifs ont pu être maintenus pendant le confinement pour les familles isolées et en difficultés avec leurs enfants, surtout pour les familles avec des enfants en bas âge. Ces ateliers étaient animés par la psychologue en place à ce moment-là et la responsable de la médiathèque d’Azillanet.

-Selon Santé publique France, les passages aux Urgences pour geste suicidaire sont passés de 9% en 2018 à 14% en 2021. Constatez-vous davantage de passages à l'acte ?

En effet, je pense que les souffrances psychiques se sont intensifiées autant pour les adultes que pour les jeunes durant cette période. Nous avons toujours reçu des jeunes dans la scarification ou qui ont fait des tentatives de suicides. Ces dernières peuvent être dues à une problématique adolescente (difficulté à poser des mots sur ses émotions, se confier, tornades émotionnelles que suscitent l’adolescence, etc...) mais l’isolement et les liens coupés avec les pairs du même âge ont été des facteurs importants sur les statistiques que vous pouvez rapporter.

Les moyens, financiers et humains, pour accompagner les jeunes vous semblent ils suffisants ?

Le PAEJ a une fonction d’accompagnement ponctuel, nous faisons relais sur des soins et des lieux dont les listes d’attentes sont plus longues... Les consultations en libéral ne sont pas accessibles pour tous où alors le remboursement s’opère grâce à la mutualisation du soin (mais pour une somme dérisoire pour le psychologue, nous entrons là nous dans un autre débat, les psychologues manifestent d'ailleurs pour leur droit et le refus d'une dévalorisation de la profession).

Point accueil écoute jeune, gratuit et confidentiel, accueil sur rendez-vous au 04.67.24.50.80.

Pour le secteur audois, contacter le 06.71.79.43.62. pour le Narbonnais et le 06.81.40.19.58. pour le Carcassonnais.

Propos recueillis par Lydie Rech

Classé sous :Actualités Balisé avec :confinement, détresse, distanciel, école, jeunesse, psychologie, santé mentale, support

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