Partager la publication "Santé publique : création d’un collectif Réinfocovid dans l’Aude"
Alors que depuis un an nos vies sont suspendues aux mesures sanitaires gouvernementales, des voix s'élèvent et demandent davantage de collégialité dans les prises de décision. Dans le département de l'Aude, il existe depuis début février, un collectif de citoyens Réinfocovid.
Le collectif Réinfocovid, rejoint par le Collectif de santé pédiatrique, est composé de soignants, médecins, scientifiques, et de citoyens. Son objectif est d'informer, comprendre, questionner autour de la vaccination, des traitements, de la prévention, de l'obligation du port du masque, notamment chez les enfants, afin « de sortir de la peur, de rouvrir l’espace du débat démocratique et scientifique ». Son rôle est de diffuser les informations élaborées par le collectif national, et de mener des actions « pour promouvoir une politique sanitaire plus juste et proportionnée ». Dans l'Aude, une douzaine d'actions a déjà été menée : distributions de flyers sur les marchés, séances de sport pour dénoncer la fermeture des salles et des clubs, piques-niques citoyens, manifestations contre le port du masque des enfants, soutien au mouvement de réouverture des salles de spectacles...
La Semaine du Minervois a interrogé le Docteur Gregorova, médecin généraliste, qui précise « n'avoir aucun conflit d'intérêt ». Elle s'exprime au nom du collectif : « ce collectif national élabore depuis plusieurs mois des propositions argumentées et documentées pour offrir à la population un autre regard et d'autres solutions pour faire face à l'épidémie de Covid. En effet, nous estimons que les mesures et décisions prises par le gouvernement sont disproportionnées et choquantes au regard d'un bilan bénéfices/risques. »
Aujourd'hui, qu'en est-il des traitements et de la prise en charge des patients (en ambulatoire et hospitalisés) ?
Face à une épidémie, la logique est avant tout de soigner. Or, pour la Covid 19, les soignants de proximité (médecins et infirmiers) ont été mis de côté, les médecins ayant même été interdits de certaines prescriptions... C'est ce qui explique en partie les situations de saturation des hôpitaux publics. Les directives ont été données aux patients présentant des symptômes évocateurs de Covid de rester chez eux et de ne pas consulter, éventuellement de faire des téléconsultations. Ceci est inadmissible face à une maladie infectieuse telle que le Covid, qui nécessite une prise en charge précoce pour éviter la dégradation du patient notamment au niveau respiratoire. J'encourage donc tous les patients malades à se faire examiner par leur médecin traitant, qui connaît bien leur état de santé et saura prescrire le traitement le plus adapté. Il est inconcevable pour moi de traiter le Covid à distance. Malheureusement on voit encore ces pratiques aujourd'hui.
Que pensez-vous de la prise de compléments alimentaires (vitamines D, C, zinc, cuivre... ) en prévention d'une infection virale, notamment Covid ?
Nous savons aujourd'hui que des traitements préventifs et curatifs (dès les premiers symptômes) donnent de très bon résultats. Il est anormal que leur prescription ne soit pas encouragée en France.
Votre avis sur la vaccination au Covid : quel vaccin, pour quelle population ? Est-ce, selon vous la seule solution pour enrayer l'épidémie et recouvrer une vie normale ?
Comme je l'ai précisé, il existe des traitements ambulatoires efficaces contre la Covid 19. Par ailleurs, la mortalité liée au Covid en France est de l'ordre de 0,12%, soit bien inférieure à celle du cancer ou des maladies cardio-vasculaires. Nous savons également que les formes graves de Covid touchent quasi-exclusivement les personnes de plus de 75 ans ou présentant des facteurs de comorbidité importants. C'est pour ces raisons que le collectif Réinfocovid ne pense pas que la vaccination soit la seule solution contre le virus. Elle peut, comme pour la grippe saisonnière, être recommandée pour les personnes dites à risque. Mais il reste essentiel pour nous, que chaque personne souhaitant recourir à la vaccination soit bien informée du bilan bénéfices/risques de chaque produit. Il faut savoir que les vaccins disponibles actuellement bénéficient d'une AMM conditionnelle (autorisation de mise sur le marché), et sont donc encore à l'état d'étude. Des documents de synthèse sont consultables gratuitement sur le site Reinfocovid. Il est probable que la Covid 19 et ses variants soient présents durant plusieurs années. Le fait de recouvrer une vie « normale » ne doit donc pas reposer uniquement sur la vaccination (qui pour l'instant ne couvre pas tous les variants). Le risque d'une telle politique serait la discrimination sur critère de santé (statut vaccinal), ce qui est inadmissible d'un point de vue éthique. D'autres mesures applicables sur le long terme devront être trouvées.
Les mesures sanitaires sont-elles appropriées ?
Pour notre collectif, et au regard des études existantes sur le sujet, l'efficacité du port du masque se limite aux situations identifiées comme à risque contagieux important (situations de soins, situations de contacts rapprochés avec des sujets fragiles). Nous proposons donc de limiter le port du masque à ces situations, et d'appliquer en population générale des précautions classiques telle que la prévention du manuportage (transmission des germes d'un individu à un autre par l'intermédiaire des mains) par le lavage des mains.
Que pensez-vous du port du masque dans les établissements scolaires ?
Concernant les enfants, il est important de rappeler que la Covid 19 n'est pas une maladie pédiatrique. Différentes études internationales ont montré que les enfants sont peu malades, et font très peu de formes graves. Nous pensons donc qu'il n'est pas justifié de réaliser des tests de dépistage de masse pour les enfants. Nous pensons également, compte-tenu des effets néfastes sur les enfants (voir encadré), que l'obligation du port du masque doit être abolie. Nous proposons aux parents d'être particulièrement attentifs aux possibles symptômes physiques et psychologiques du port du masque sur leurs enfants.
Que conseilleriez-vous aux parents ?
Nous conseillons aux parents de garder les enfants présentant des symptômes de maladie à la maison, ce qui limitera le plus grand risque de contagiosité. En revanche, faire porter un masque à des enfants sains, à des êtres en cours de développement physique, psychologique et social, peut à notre sens, avoir des répercussions néfastes à long terme.
Les enfants représentent-ils un danger pour leur grands-parents ou toute autre personne fragile ?
Plusieurs études montrent que les enfants sont très peu contagieux avant 11 ans. Malheureusement, certains protocoles et certains médias participent à la stigmatisation des enfants. Les enfants ne sont pas un danger, c'est la Covid qui peut être un danger pour les personnes âgées ou à risque. Il faut donc différencier un enfant malade présentant des symptômes (rhinite, toux fièvre etc...) pouvant être contaminant, et devant donc rester au domicile, d'un enfant bien portant ne présentant aucun symptôme, et donc très peu à risque de contagiosité.
Selon vous, quelles précautions devraient prendre les personnes âgées ou à risque ?
Les personnes à risque de formes graves de Covid peuvent prendre les précautions suivantes : se laver les mains régulièrement et ne pas se toucher le visage, éviter le contact avec des personnes malades (présentant des symptômes), ou si le contact est inévitable porter un masque FFP2. Veiller à garder une fonction cardiorespiratoire optimale, grâce à la pratique régulière d'activité physique, qui reste selon l'OMS (Organisation mondiale de la santé), un moyen privilégié de renforcer son système immunitaire. Lutter contre les facteurs de risque qui sont aujourd’hui bien connus, notamment : hypertension artérielle, diabète, obésité. Ce qui suppose une bonne hygiène de vie, l'arrêt du tabac notamment, une alimentation saine, éviter le stress, et encore une fois une activité physique. Evidemment la conjoncture n'est pas très favorable à ce type de prévention, et notre collectif dénonce la fermeture actuelle des salles de sport et l'activité très réduite ou nulle des clubs sportifs. Nous devons donc nous interroger : est-il préférable de se cacher de la Covid en restant cloître chez soi dans la peur, ou bien entretenir son organisme en menant une vie saine et active ?
Davantage d'informations sur : reinfocovid.fr - Facebook reinfocovidaude
Contact : reinfocovid11@protonmail.com
Propos recueillis par Lydie Rech
Le port du masque par les enfants
Le collectif Réinfocovid rapporte une étude évaluant les risques liés au port du masque par les enfants :
- Symptômes physiques : maux de tête 53%, difficulté de concentration 50%, inconfort 42%, troubles de l'apprentissage 38%, somnolence et fatigue 37%, oppression sous le masque 36%, etc...
- Symptômes psychologiques : plus irrités 60%, moins joyeux 49%, réticents à aller à l'école 44%, trouble du sommeil 31%, plus agités 29%, angoissés 25%, réticents à bouger et à jouer 18%
Source : Corona children studies, Schwarz et al., 5 janvier 2021 www.researchsquare.com
Le Collectif de santé pédiatrique a identifié des risques de troubles de l’humeur et du comportement, troubles attentionnels et aggravation des troubles des apprentissages, maux de tête, trouble du sommeil, de l’appétit, risque infectieux lié au port d’un masque souillé, sensation de gêne pour respirer, difficultés à s’exprimer, à se faire entendre et comprendre, difficultés à comprendre et à entendre l’autre, notamment l’adulte référent, troubles des apprentissages scolaires, perception de l’environnement extérieur comme anxiogène, modification profonde de la relation aux autres avec distanciation physique, perception de l’autre comme un danger, disparition du toucher, culpabilisation véhiculée par l’idée qu’un enfant puisse être responsable de maladie et de mort dans son entourage, dermatoses chez de nombreux enfants liées à l’utilisation excessive des solutions hydroalcooliques et du lavage des mains.
Le collectif préconise de tester la saturation en oxygène de son enfant avant et après une journée masqué, à l'aide d'un oxymètre (la valeur normale est comprise entre 95 et 100%, une valeur inférieure à 90% est une urgence médicale).
Des enseignants témoignent
« D'un point de vue didactique, c'est une aberration d'enseigner avec un masque (…) ce masque est une barrière qui ne donne pas envie de participer. Il faut que les parents refusent en nombre d'amener leurs enfants à l'école dans ces conditions ». Une enseignante en collège qui souhaite rester anonyme
« Je n'ai jamais eu peur de mes élèves. Je ne les vois pas comme des petits virus sur patte. (…) Ce sont des être en devenir auxquels je dois apporter la meilleure qualité d'apprentissage possible. Et comment le faire en étant masquée ? Cela va à l'encontre de tout ce qui nous a été enseigné à l'IUFM (Institut universitaire de formation des maîtres). (…) Dans ma classe les élèves ont le droit de respirer et vivre normalement. Je ne suis pas la seule à les laisser respirer, certains font semblant de ne pas voir les petits nez de leurs élèves ». Une enseignante en primaire qui souhaite rester anonyme
« J'ai décide d'entrer en résistance car je ne veux plus voir d'enfants se faire gronder pour un masque mal mis, je ne veux plus voir d'enfants rendus inquiets à cause des peurs et de l'ignorance des adultes ». Un enseignant en élémentaire qui souhaite rester anonyme