Un projet culturel et artistique d’envergure qui s’échelonne sur plusieurs mois, de février à septembre 2022 : du street art, dans les rues de Félines, sous toutes ses coutures.

Conférence, musique, poésie et slam, photos, peinture graff, danse, concerts : la municipalité et diverses associations artistiques, tant de Félines que d’ailleurs, proposent ainsi de découvrir les différentes esthétiques du street art, ou art urbain, de plusieurs manières. En février s’est déjà déroulé un atelier de mixage entièrement gratuit avec DJ Janoz (voir la Semaine du Minervois du 8 mars 2022). Le projet-phare sera sans doute l’immense fresque que Méro, artiste-peintre et graffeur toulousain, viendra réaliser sur les cuves de l’ancienne cave coopérative courant mai-juin. Une telle action artistique n’a pu se concrétiser qu’après une réunion publique, un appel d’offres et des réunions de travail avec la Drac de Montpellier 1, qui soutient le projet.

Pourquoi du street art ?

“En février 2021, en conseil municipal, on a lancé l’idée de reconquête des friches industrielles, c’est-à-dire des cuves de distillerie de l’ancienne cave coopérative. Puis on a étoffé le projet. On était en plein Covid, avec des protocoles qui se succédaient, des événements culturels annulés, reportés... Le street art, ça se passe dehors. On a alors eu l’idée de proposer des événements à l’extérieur qui verraient le jour quoi qu’il arrive. On ne voulait pas risquer les annulations… Or, on sent que les associations s’essoufflent”, explique Christine Cabantous, conseillère municipale déléguée à la culture et coordinatrice du projet. “On souhaitait également un projet qui s’adresserait à une multiplicité de publics. Le contraste milieu rural/street art est évidemment frappant. Mais pourquoi, à la campagne, devrait-on se cantonner à des activités qui ressemblent a priori davantage à notre univers ? La peinture de paysages impressionnistes, la couture, la vannerie… ? Non, à Félines, comme en milieu urbain, la diversité culturelle est possible ! Et après deux ans de pandémie, on avait besoin d’un important projet fédérateur”, précise Anne Cabrié, maire du village.

Une aventure humaine

Le street art s’est ainsi imposé comme le bon choix, “d’autant qu’à Félines, on a effectivement une politique culturelle riche et diversifiée. Mais on n’avait jamais exploré le street art. C’était le moment ! Toutefois, nous avons voulu explorer cet art sous toutes ses facettes. Introduire le street art dans un village, ce n’est pas anodin. Au contraire, c’est même périlleux. Pour que le village adhère à ce projet, il faut qu’il en connaisse tous les aspects. Le street art suscite beaucoup de préjugés, d’idées préconçues parfois négatives : peinture sale, insultante, violente… On n’a pas voulu réduire le street art à une fresque”, détaille Mme Cabantous. D’où une programmation riche et éclectique (voir encadré). “Je voudrais souligner l’investissement majeur de Christine pour ce projet. Les idées naissent… mais ensuite, il faut les mettre en œuvre. Tout le montage, c’est Christine qui l’a porté, c’est elle qui a contacté tous les artistes, qui a rédigé les dossiers, par exemple pour demander le soutien de la Drac”, confie Mme Cabrié. “On espère surtout apporter de la gaieté et de la joie, ajoute Mme Cabantous. Le street art, c’est la couleur et la spontanéité…” 

Vendredi 25 mars, au Cellier de Félines à 18h30, l’historienne d’art et conférencière Anne Réby viendra raconter “le street art, une aventure humaine”.

Au programme

Chaque mois, depuis février et l’atelier de mixage avec DJ Janoz, un rendez-vous autour du street art est programmé :

• Mars : conférence sur le street art avec Anne Réby, historienne d’art.
• Avril : inauguration de l’édition n°3 du sentier de la poésie par la Brigade du Bonheur, et projection/débat autour du film Faites le mur ! de Banksy.
• Mai-juin : le mois du graff, création d’une fresque murale de 80 m2 sur les anciennes cuves de la distillerie, qui sont comme le trait d’union entre les résidences plus modernes de Félines et le cœur du vieux village. Le thème choisi est l’intergénérationnel. Anglicismes seront à éviter, occitanismes à mettre en lumière ? Également en graff : création d’un passage clouté en 3D par les écoliers, avec l’association carcassonnaise Camille One-One.
• Juillet : atelier slam animé par Sabrina Chézeau de l’association félinoise la Farouche Compagnie.
• Août : fête de fin d’été, exposition photos évoquant le street art proposée par l’association félinoise Plein les Mirettes, concert rap avec le groupe Bois Vert.
• Septembre : ateliers avec l’association One-One (hip hop, beat box, graff…).

Au cours de cette période, la bibliothèque de Félines proposera une sélection de livres sur ce thème.

Rens. :

• Mairie de Félines, 04.68.91.41.70,
• www.felinesminervois.fr

Anouk Journo

Anne Cabrié, maire de Félines, et Christine Cabantous, conseillère municipale déléguée à la culture, finalisent le projet en présence notamment d’une représentante de la DRAC de Montpellier