Bien qu’il ne pleuve pas, il faisait un peu frisquet samedi 9 avril pour ces Printanières, une journée de “solidarité autisme” dont la plupart des animations avaient lieu en plein air.

Très tôt, les exposants de deux petits marchés se sont installés en deux sites proches l’un de l’autre : les produits gourmands ont été regroupés place Rambaud et les pépiniéristes, place de l’Église romane. Peu après, les randonneurs se sont rassemblés sur la place Jeanne d’Arc pour s’élancer sur deux circuits, l’un historique balisé à travers le vieux village et l’autre, une balade nature organisée par la municipalité et Chloé Ferreira de l’association “Project Rescue Ocean”. Lors de cette dernière, les marcheurs ont collecté 52 kg de déchets. Dans le même temps, à la bibliothèque, deux membres de l’association AVEA (lire encadré), parents d’enfants autistes, dirigeaient une discussion pour sensibiliser le grand public à l’autisme “qui n’est pas une maladie : ça ne se soigne pas. C’est un handicap”, et d’alerter l’assemblée : “pourtant un enfant sur 60/80 naît autiste”.
Des parents “combattants de l’amour”
Après en avoir présenté les symptômes, ces parents ont fait part de leurs multiples difficultés, à commencer par l’obtention du bon diagnostic, “possible dès l’âge de 18 mois de l’enfant mais qui pourrait aussi être décelé dès la maternelle. Compte tenu du système français actuel, ce n’est pas le cas et ça repousse d’autant la prise en charge alors que plus celle-ci est rapide, plus des avancées sont possibles”. En plus, la France a aussi un gros retard dans les moyens mis en œuvre pour inclure socialement les jeunes autistes. “Leur scolarisation n’est pas facile, c’est déjà bien de décrocher quelques heures alors que l’école est obligatoire jusqu’à 16 ans. Notre combat c’est ça, donner ce droit à nos enfants pour qu’ils puissent mettre toutes les chances de leur côté”. Et d’indiquer : “Mais il y a des intérêts financiers derrière. (...) La psychanalyse n’a pas voulu lâcher et fait son lobbying.” Les participants ont ensuite rejoint les marcheurs revenus place Jeanne d’Arc pour l’inaugurer.
D’autres actions à venir
La démolition d’immeubles insalubres a libéré un vaste espace où des places de stationnement, des trottoirs et des arbres ont été implantés. Au centre, trône un olivier baptisé “Arbre de l’autisme”. “Nous développerons d’autres actions en faveur de cette grande cause : favoriser l’inclusion des autistes dans une société que nous voulons plus respectueuse des forces et des défis de chacun. Parallèlement, et pour préserver notre cadre de vie, nous soutenons toutes les initiatives visant à la protection de notre environnement”, a déclaré le maire Bernard Yagues en invitant les présents à se rendre au boulodrome “pour un moment très convivial autour d’une omelette géante”. Là-bas, le groupe a retrouvé l’association locale des motards qui proposait aussi des balades au profit d’AVEA et un stand de restauration. Ces deux publics très différents se sont installés aux mêmes tables tandis que le maire faisait cuire les fameuses omelettes (une salée, l’autre sucrée et au rhum). Après ce repas champêtre, les rencontres ont repris à la bibliothèque. La journée s’est achevée par un concert de Caldera au boulodrome, sous l’égide des motards... tard le soir.
AVEA une association audoise
Autisme Vivons Ensemble dans l’Aude (AVEA) est une association qui entre dans la catégorie “accueil et accompagnement sans hébergement d'enfants handicapés”. Partenaire d'Autisme France et de la Fnath, son siège est à Bram. Elle a été créée en 2012 à l’initiative de parents d’enfants autistes. Son objectif est de donner toutes les chances d’inclusion aux personnes présentant des troubles du spectre de l'autisme (TSA). à cette fin, elle organise des journées d’information, de formation et d’échanges destinées aux familles souvent isolées et perdues dans les méandres administratifs de la prise en charge.
Président : Jean-Pierre Reynaud.
Contact : 06.10.59.80.63, avea.asso@live.fr
Danièle Storaï