À Caunes-Minervois, le projet d’un lotissement au lieu-dit la Grange, route de Carcassonne, est loin de faire l’unanimité. Une association, “Avenir à Caunes”, créée le 11 décembre 2021, prend le sujet très au sérieux et se mobilise pour que ce projet immobilier soit abandonné.
Avenir à Caunes (Association vigilante à l’environnement, la nature et l’information des résidents) s’indigne et proteste contre le projet immobilier démesuré à l’entrée de la commune, sur le site dit “la Grange” appartenant à un propriétaire privé. Si les parcelles constructibles concernées sont dans le PLU (plan local d'urbanisme), la pression immobilière est forte sur une surface totale de terrain de 18 970 m2, avec 43 lots denses et 29 lots diffus. Ces logements seront destinés essentiellement à la location, allant du T2 au T4, sur une surface terrain bâtie de 13 968 m2, avec trois accès à créer et à aménager.
Ressource en eau, sécurité routière, capacité d'accueil des infrastructures, environnement ?
Les inquiétudes de l’association portent sur l’approvisionnement en eau potable de tous ces nouveaux résidents, la commune ayant toujours fait des rappels pour économiser cette ressource pendant les périodes de sécheresse de plus en plus longues à cause du réchauffement climatique. Mais également, sur la dangerosité de la circulation routière à la sortie de la station-service, sur la capacité d’accueil des infrastructures existantes, comme par exemple l’école, qui est trop petite pour accueillir un surplus d’enfants, sur l’augmentation des eaux de ruissellement pour le village en contrebas, sur la dégradation des paysages et, qui plus est, pour ce lieu-dit, la Grange. En effet, dans le Cartulaire et Archives des Communes de l’ancien diocèse et de l’arrondissement administratif de Carcassonne, par M. Mahul est mentionné : “La Grange, métairie proche la ville de Caunes, appartenait aux Bénédictins de Caunes ; vendue par la Nation ; acquéreur, M. Cathala de Roquefère. -1861, propriétaire, M. Antoine Guibbert”. Le site dit la Grange figure déjà sur la carte de Cassini au 18e siècle.
Pétition en ligne
Une pétition mise en ligne (sur change.org) et sur papier a recueilli pour l’instant 350 signatures. L’association envisage une réunion publique pour informer les villageois et demande une évaluation de la situation actuelle de l’alimentation en eau potable. Quant à la pollution lumineuse nocturne, même si les éclairages s’éteignent à partir de minuit, elle sera encore plus importante par l’implantation de nouveaux lampadaires qui ont un impact sur la faune et la flore.
Texte et photo Virginie Pospisil Puente