Cette semaine le journal s'est rempli de propositions culturelles qui s'offrent à tous les publics du territoire. Parce que l'actualité est clairement fournie de nouveaux festivals, de lieux qui s'animent, d'expositions, de films ou de photographies, mais surtout pour les volontés qui s'affichent derrière. Une élue, maire d'un petit village et vice-présidente à la culture de Carcassonne Agglo, Magali Arnaud, citait Jean Vilar, créateur du festival internationnal de théâtre d'Avignon dédié à rendre populaires les plus beaux textes. Pour cet homme de scène, comme pour elle, la culture se doit d'être un service public au même titre que les fournitures en eau, électricité ou gaz. Du vital. Cette position politique est à saluer. Mais il faut aussi souligner que si l'eau et le gaz ne sont pas dans toutes les maisons dans tous les continents et n'ont pas toujours été installés dans nos contrées, la culture, elle, en revanche est une constance chez tous les hominidés qui se respectent. Alors pourquoi faut-il encore persuader, sensibiliser, argumenter pour que l'offre culturelle soit soutenue et encourager partout et pour tous ? Qu'il faut invectiver que la culture est ce réel pouvoir qui fait faire, qui fait penser et tenir une société plus que l'argent. S'ouvrir aux différentes formes d'art permet de comprendre les différences, d'entendre d'autres expressions que les siennes. Le spectacle vivant a cette capacité à pouvoir changer les gens, à les aider à se faire une opinion, à devenir plus sensible, plus empathique. Alors certes, si elle ne peut remplacer un panier de légumes, elle nourrit d'un autre aliment vital. Cette semaine, avec la culture, on pose des questions sur l'avenir des paysans, on découvre comment ils se nourrissent, ou encore les regards qu'ils posent sur leur nature. On découvre des gamins qui se prennent d'amour pour les vieilles pierres... Ces bouts de culture partagés permettent de mieux comprendre nos voisins, de faire un pas de côté face à ce que l'on voit tous les jours. Elle aide aussi à supporter la précarité, les difficultés. Cette saison qui démarre en Minervois se fait par le biais culturel pour y semer toujours plus de graines dans les villages qui réclament de rester en vie. Et on voit ici ou là, comment l'offre culturelle s'immisce dans les questions les plus importantes de notre présent. En la partageant elle permet peut-être de se prendre en charge et de poser ses propres réponses.
Catherine Jauffred