Mentions anciennes : ecclesiam S. Martini de Belloforti, 1135 ; rector de Belloforti, 1357 ; Beaufort, 1518 et 1770 (Cassini). De l’occitan bel fort, belle forteresse (Hamlin). Bien d'autres toponymes en France ont la même origine, dont Belfort.
Proverbe : A Beufòrt lo drech a tòrt (à Beaufort, le droit a tort) (Mistral). Proverbe également signalé par Achard, qui précise que, d'après les habitants, il n'a plus cours. Il pourrait puiser son origine dans les nombreux conflits qui opposèrent, à partir de 1750, seigneurs, curés et habitants (voir les articles de Robert Marti parus dans la Semaine du Minervois en avril 2014, https://beaufort34.fr/fr/rb/840764/chateau-de-beaufort ).
Tout en haut du village se dresse le vieux château des 12e et 18e siècles. Il est fort probable, bien qu’aucune preuve archéologique ne le confirme, qu’à l’époque gallo-romaine, un petit oppidum fortifié ait occupé le sommet du rocher. Aux temps mérovingiens et carolingiens, cette forteresse dut se transformer en s’agrandissant pour s’adapter aux moyens de défense de l’époque, si bien qu’à l’aube du Moyen âge, le qualitatif bellum fortis est déjà attribué à ce qui va devenir le “Belfort” des temps féodaux.
Vers 1860, le château est vendu par la famille d'Amieu de Beaufort à une famille Merle d'Olonzac. Ce qui fait dire par facétie : “Beaufort, beau château aux antiques tourelles, autrefois nid d'aigle, aujourd'hui nid de merles”. En occitan, un mèrle, c'est un homme fin et rusé : es un fin mèrle. Mais on dit aussi “canta polit mèrle”, chante beau monsieur. Ou encore “piaula, mèrle”, cause toujours tu m'intéresses. L'église Saint-Martin, souvent remaniée, remonte au XIe siècle. Saint Martin est le saint patron de nombreux villages du Minervois. Faire Sant Martin (11 novembre) c'est boucher les tonneaux et pour l'occasion, goûter le vin nouveau : per Sant Martin, tapa las botas tasta lo vin (ferme les tonneaux et goûte le vin). On trouve sur la commune les traces d'une chapelle, Saint-Côme, mentionnée sur le cadastre de 1812 puis absente après. L’emplacement de la chapelle Saint-Côme a été reconnu en 1973 par M. l’abbé Giry, grâce à la mémoire de M. Jean Taffanel, de Mailhac, puis fouillé en 1975 par l'archéologue René Feuillebois. On pense qu'un village a existé là, peut-être wisigoth. Les ruines de la chapelle, aujourd'hui dégagées, font l'objet d'études d'aménagement. A totes los legeires, desiram una bona annada plan granada, e se sèm pas mai que siaguèm pas mens (bonne année, et si l'on n'est pas plus nombreux, qu'on ne soit pas moins).
Texte et photo Yves Séguier