La Semaine du Minervois

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Chronique au fil de l’eau : ce mythique duo de bois qui touche à l’âme

11 juin 2021 By Redaction

Modestes et précieux, tendres et durs, lumineux et sombres, tous deux sont nourriciers et fils du vent. Leurs cernes ont les rides des temps géologiques et humains qu’accompagne une musique, celle de leurs ondes, subtiles, sous l’écorce.

Ce duo-là se nomme frêne et érable. Ils se déclinent sous bien des formes. Une soixantaine pour le premier, présenté lors de notre chronique précédente, plus d’une centaine pour le second. Et dans leur genre, fraxinus ou Acer, nous ne pouvions les dissocier tant la nature, l’histoire, l’art et la mythologie les relient.

Déjà là…

Pennautier, depuis décembre dernier, les jeunes plantations de différents érables, champêtres, de Montpellier, sycomores, mais aussi des frênes méditerranéens (oxyphylles), ainsi que de noyers, de saules et diverses essences autochtones vont permettre de stabiliser les berges du Fresquel tout en récréant un paysage naturel. Cette variété évitera également le problème des maladies endémiques telles celle subie par les platanes du canal.

Comme nous l’avons déjà souligné, la majorité des historiens et spécialistes de Pierre Paul Riquet s’accordent à dire que notre génie du canal Royal du Languedoc ne manifesta guère d’intention esthétique concernant l’environnement végétal de son grand œuvre. Il faut constater que ce dernier est, par essence, « de toute beauté », tant par ses ouvrages d’art que par son linéaire, décidé de façon pragmatique par son créateur et qui, de la sorte, souligne si élégamment la sinuosité des courbes de niveau du paysage. Mais encore… notre baron de Bonrepos l’aurait-il souhaité en aurait-il eu le temps? Cependant si la voie d’eau, à sa mise en navigation en 1681, n’était bordée majoritairement que de terriers nus, l’érable comme le frêne se trouvaient déjà là, non loin.

Arbres « spontanés » bienveillants En croissant naturellement au bord des fleuves et des rivières, ils avaient leur rôle à jouer. Ils faisaient en effet partie de cette végétation spontanée qui, de ses racines, maintient terres et limons, empêchant le lit des cours d’eau d’être dévié lors de crues ou sous l’érosion des berges. Jadis, cette bienveillance naturelle fut « entretenue » par l’homme pour limiter par exemple les risques engendrés par l’Aude et le Fresquel, sujets à d’importantes fluctuations saisonnières et ayant tendance à se rapprocher dangereusement du canal, le menaçant particulièrement. Un rôle souligné en 1778 par cet homme des Lumières qu’était l’encyclopédiste Jérôme Lalande et qui ne manque pas de nous éclairer comme de nous interpeller sur son utilité, très actuelle!

Le lien antique des noms

Dans l’étymologie-même des noms de ces deux essences les liens se tissent très aisément. Le frêne issu de Fraxinus pose ainsi ses racines sur deux origines grecques, du mot phraxis signifiant clôture ou haie, fermant un lieu, et du nom fragor, la fracture voire l’éclair du tonnerre qui fend le ciel, l’arbre ayant la réputation d’attirer la foudre. Et pourtant le peuple d’Athènes désigna d’abord notre Fraxinus du nom de Melia, en référence à sa sève sucrée comme le miel, qui inspira les Méliades du frêne, ces « Nymphes méliennes » du poète Hesiode. Quant à l’érable, il est bien question également de dureté, de solidité comme du tranchant, puisque celui-ci fût nommé Acerabulus par nos ancêtres gallo-romains. Acer fait référence à l’acier du celte « ac » et à ses qualités qu’ils leur permettaient d’en sculpter des lances pointues… et acérées. Tandis que abulus désigne le pommier, arbre « nourricier ». Érables, comme frênes, ont en effet servi leur feuillage en fourrage depuis ces temps lointain où l’homme devint éleveur. Quant à l’évocation d’une sève sucrée « commune » avec le frêne, l’érable à sucre du Canada n’en est qu’une savoureuse preuve imparable.

Acteurs de la guerre de Troie

Détail des ondes « magiques » de ce bois créant l’âme du son de Venise des grands instruments dans la tradition « Stradivarius »

Ce serait le poète Virgile qui le premier attribua au Melia le nom romain de Fraxinus, frêne solide et puissant qui devint le bois de la mythique lance offerte à Achille par le bon centaure. Ce même Achille que l’on retrouve dans l’Iliade et l’Odyssée d'Homère et ainsi au cœur de la Guerre de Troie... dont les récits de l'Iliade rapportent que le fameux cheval fut fabriqué en érable! Érable dédié au dieu Phobos, divinité de l'épouvante, fils d'Arès dieu de la guerre et frère de Delmos, dieu de la frayeur, ce qui n’est pas sans rappeler les allégories d’éclair et de tonnerre liées au frêne. Par la voix du poète, la face cachée de nos doux fils du vent, aux samares ailées emportées dans les airs, les transportèrent donc au sein du plus épique et mythologique combat.

Duo de charme à l’italienne

Que ce soit Louis XIV ou notre bon Riquet, tous deux furent fascinés par la beauté, les arts et les techniques d’une Italie brillante de sa Renaissance. Les ouvrages hydrauliques et les canaux inspirèrent ainsi le créateur de notre canal du Midi, notamment l'aqueduc de Molgora (canal de la Martesana) près de Milan qui évoque le pont-canal du Répudre. Le roi Soleil, lui, tomba particulièrement sous les nombreux charmes des arts italiens depuis l’architecture jusqu’aux verreries, en passant par les étoffes, les draps mais aussi les meubles en marqueterie. Et là encore nous retrouvons frêne et érables puisqu’ils sont les matières de prédilection pour la technique « d’écaille », par découpe et superposition de différents bois aux variations de teintes naturelles ou brûlées, une audace parfaitement maîtrisée par son « inventeur », l’ébéniste de la cour, Charles Boulle. Celui-ci avait été désigné au roi par Colbert comme « le plus habile dans son métier » et devint le premier grand ébéniste du mobilier français des XVIIe.

D’une précieuse musique vénitienne

L’arsenal de Venise par Canaletto (1732) montre bien les importants besoins en bois de la cité des Doges

Comme évoqué la semaine dernière, c’est aux luthiers italiens, dont les maîtres de Crémone, que la musique doit cet extraordinaire « son de Venise », merveilleuse capacité acoustique des instruments sortis de leurs ateliers dès le XVIIe siècle. A cette époque l’Italie, en guerre continuelle avec la Turquie, se fournit en nourritures, en armes mais aussi en bois, grâce à sa bonne entente avec la cité-république indépendante de Dubrovnik. Ces marchandises souvent de moindre qualité provenaient parfois même d’Egypte, souvent abîmées durant le long chemin parcouru avant d’arriver à Venise. Or l’érables et le frêne faisaient partie de ces bois. Et les besoins étaient grands tant sur les chantiers navals que dans la cité vénitienne perchée sur ses piliers. Les troncs étaient stockés immergés dans les eaux d’un lac près de la ville. Les luthiers profitaient de l’été pour y acheter leur matière première à bas prix, n’hésitant pas à acquérir des bois délaissés car envahis de bactéries friandes de la sève sucrée de nos deux essences désignées. Devenus plus légers, par la perte de substance due à ce phénomène, mais aussi plus denses et plus flexibles, ils déteanient la qualité de mieux respirer avec la table (membrane) de l’instrument créé. La caractéristique de la déformation des cernes de croissances des frênes et érables, dits alors « ondés » et dont les motifs sont visibles au dos des violes, violons et violoncelles, s’ajouta à cet étonnant et exceptionnel résultat auquel Stradivari et ses disciples offrirent une âme incomparable… en lettre de noblesse pour nos deux arbres,« essences secondaires sur le linéaires du Canal du Midi » mais qui font aujourd’hui partie de la campagne de replantation (frênes à Villedubert et érables planes plus en amont entre Laval et Naurouze)

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :bois, canal du Midi, chronique au fil de l'eau, érable, frêne, musique, Venise

Une journée dans la montagne Noire sur la Route du Bois

8 septembre 2020 By Redaction

Connaissez-vous la Route du Bois ?

Entre Félines-Minervois et Courniou, de la forêt méditerranéenne à la forêt montagnarde, on retrouve plus de 50 espèces d’arbres, dont les bois sont utilisés pour de nombreux usages allant de la sculpture, à la marquetterie en passant par les instruments de musique, l’ébenisterie, la menuiserie, la charpente sans oublier bien sûr le bois de chauffage… Des forêts qui sentent bon et qui offrent une biodiversité très spécifique regorgeant aussi de plantes comestibles ou médicinales.

Union des forces et des moyens pour la Route

Plusieurs associations, des artisans , la communauté de communes du Minervois au Caroux , des bénévoles, des professionnels, des habitants du territoire, des élus et des municipalités, bref, beaucoup de personnes, se sont mobilisées depuis 5 ans et continuent à le faire pour que ce projet voit le jour. Son objectif est de contribuer à la sauvegarde de la forêt par une meilleure connaissance et une utilisation respectueuse des ressources qu'elle offre. Un équilibre souvent malmené mais pourtant si indispensable à la qualité de notre environnement et à l'assurance de son renouvellement.

Pour des bois locaux dans nos maisons 

L’Association La Route du Bois et le groupement d’associations Pôl’En (Pole environnement en Minervois et Montagne Noire) agissent non seulement pour se faire connaître mais surtout pour faire apprécier et inciter à faire appel aux artisans et aux bois locaux pour la construction des maisons, des meubles, de la décoration et même des loisirs… Pourquoi donc ne pas opter pour des meubles en bois locaux fabriqués ici plutôt que des meubles en « faux bois », fabriqués en Chine ? En effet, on sait désormais que ces productions délocalisées causent une pollution énorme par leur simple transport, ainsi que des déforestations importantes que ce soit les forêts primaires des pays de l’Est ou celles des pays exotiques en Asie du Sud Est ou en Amérique du Sud.

Une journée en 2020 , malgré tout

En dépit du contexte sanitaire qui a paralysé beaucoup d’activités cet été, La Route du Bois offre une journée à la montagne pour renouer avec cette nature trop souvent absente de nos quotidiens. Rien de tel que de respirer la bonne odeur des copeaux de cèdre, de toucher de beaux bois, de comprendre le travail des artisans ou de s'exercer à fabriquer quelques objets, guidés par des experts heureux de partager leurs savoirs-faires et des moments conviviaux. Évidemment, impossible de passer à côté des repas locaux, contes, et autres spectacles de théâtre conté.

Les organisateurs espérent vous faire partager leur passion, et vous attendent à la scierie de Campredon, à Ferrals les Montagnes, le samedi 12 septembre à partir de 9h.

Classé sous :Actualités Balisé avec :association, bois, Ferrals les Montagnes, route du bois

Portes ouvertes sur le bois à Ferrals les Montagnes

28 août 2020 By Redaction

Le 12 septembre prochain de 9h à 21h30 se tiendra à Ferrals les Montagnes à la scierie « Au pas de l'arbre » du hameau de Campredon, la journée « Un samedi sur la Route du Bois ». L'événement s'orchestre autour de nombreuses disciplines, artisanats et professions touchant de près ou de loin le travail du bois. Les visiteurs pourront assister à des démonstrations et des ateliers (de 9h30 à14h30) ainsi qu'un spectacle de théatre-conte pour tous intitulé « Mémoire imaginaire ». Il y en aura pour tous les goûts puisqu'ils pourront aussi découvrir les étapes de fabrication traditionnelle d'une fenêtre ou de la construction d'un roulotte.

Mais ce n'est pas tout, afin de bien comprendre la travail du bois, les amateurs pourront mettre la main à l'ouvrage sur un tour à bois ou un banc à planer sans oublier l'affûtage des chaînes de tronçonneuses. Les réservations sont conseillées pour les ateliers. Le respect des normes sanitaires ainsi que port du masque seront obligatoires durant l'événement. Participation à prix libre. Événement organisé par l'association La Route du Bois.

Plus d'infos par mail contact@routedubois.fr

ou par téléphone :

Benjamin 06.22.82.94.77,

Carole 06.42.25.62.40,

Marie-Claire 06.07.70.49.94

Classé sous :Actualités Balisé avec :asso, ateliers, bois, Ferrals les Montagnes

Coordonnées

La Semaine du Minervois
7 Bis, avenue de Homps
34210 – Olonzac
Tel: 04 68 27 86 86
Fax: 04 68 27 86 85
semaineduminervois@wanadoo.fr
Directrice de publication Lydie Rech
N° de Siret : 533 509 634 00028
Hébergeur: Ionos
7 Place de la Gare
57200 Sarreguemines
Tel : 09 70 80 89 11

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