Jeudi 31 mars, à la Fabrique des Arts à Carcassonne, Laurent Cavalié a raconté et chanté l’histoire du Bramàs. L’artiste minervois attache une importance toute particulière à la chanson : elle jalonne son parcours évoluant entre collectage, restitution et création.

Les chansons populaires ont une forte charge d’émotion, tout en jouant un rôle de transmission d’une langue et d’une culture. Elles accompagnent les rythmes des saisons (avec les fêtes, les travaux) et de la vie (des berceuses de la petite enfance aux chants de travail) et témoignent de l’histoire (révoltes, guerres…). C’est pour cela que Laurent Cavalié est parti à la recherche de cette mémoire chantée en lançant l’opération Lo Bramàs (le grand cri), qui a permis de récupérer, en totalité ou partiellement, des centaines de chansons. Cette matière collectée est aujourd’hui en ligne sur le portail Occitanica à l’initiative du Cirdòc.
Un répertoire à se réapproprier
Laurent Cavalié souhaite aller plus loin. Sa prestation de ce jeudi 31 mars à la Fabrique des Arts est la première d’une série de rencontres que l’artiste propose aux associations et structures qui s’intéressent aussi bien au chant qu’à la récupération des connaissances et savoirs locaux dans un but de transmission. En contant le déroulement de la démarche, en chantant des airs connus ou méconnus, en projetant des documents, Laurent Cavalié lance ainsi un appel aux chanteuses et chanteurs, groupes vocaux et chorales à se saisir de ce matériau pour l’interpréter soit avec un respect scrupuleux, soit en l’adaptant et le réinventant. Ce trésor du répertoire chanté, il revient aux Audoises et Audois de se le réapproprier.
Ce rendez-vous à la Fabrique des Arts, à l’initiative de l’IEO-Aude, (avec l’appui de Carcassonne-Agglo, du département de l’Aude et de l’OPLO) constitue le prologue de cette action nécessaire.
Ma langue maternelle va mourir

La question de la transmission des parlers et des langues est également d’actualité. Le sujet est soulevé par le spectacle de Yannick Jaulin, Ma langue maternelle va mourir et j’ai du mal à vous parler d’amour, véritable ode à la diversité linguistique, présenté le dimanche 3 avril au Théâtre dans les Vignes, hameau de Cornèze, par La Claranda. L’artiste s’appuie sur sa connaissance et sa pratique du parlhanje, le parler saintongeais. Un hymne à la diversité et à la différence qui prend tout son sens dans cette représentation au Théâtre dans les Vignes, situé à Couffoulens, où celui qui fut l’instituteur du village pendant de longues années, Claude Marti, lança ce cri : “Mas perqué m’an pas dit a l’escòla la lenga de mon país ?”. L’initiateur du projet de Pougne-Hérisson – village de Gâtine autoproclamé Nombril du Monde ( www.nombril.com ) – met tout son talent et toute sa verve au service de cette cause terriblement humaine et qui nous concerne profondément ici, en terre d’Oc.
Alan Roch
Consulter les collectages sur Occitanica : occitanica.eu/items/show/21688
Pour ne rien manquer:
Dimanche 3 avril, à 17h : spectacle de Yannick Jaulin au Théâtre dans les Vignes, à Cornèze (commune de Couffoulens). Tarif : 12€ / 8€ (réduit et adhérents Claranda et IEO), gratuit pour les moins de 15 ans. Achat en ligne : voir accès sur laclaranda.eu. Réservations : 04.68.74.38.05 ou resa@laclaranda.eu