C’est en 2017 que tout a commencé, près de Montauban, quand Benoît Garcia, natif de Clermont-l'Hérault, a décidé de se lancer dans la distillerie avec son entreprise BOWS, acronyme de “Brave Occitan Wild Spirit” soit l’esprit sauvage du courageux occitan, en bon français.
Loin d'en être à sa première carrière, l'entrepreneur passionné est un véritable homme orchestre ayant travaillé en électrotechnique, puis en génie climatique avant de “tomber” dans les plaisirs de la distillation. Également graphiste et graffeur à ses heures (quand il lui en reste quelques unes dans des journées très bien remplies), l'homme se plaît à dire qu'il a les mains dedans “de la graine à l'étiquette”, de la culture des plantes qu'il utilise dans ses recettes jusqu'à la conception des bouteilles (qui rappellent la forme des bombes de peinture des graffeurs) et des étiquettes.
Produire tout en respectant l'environnement
Soucieux de l'environnement, l'esprit de BOWS repose aussi sur les principes de l'économie circulaire et en circuit court pour avoir l'empreinte le plus minime possible. “Tout mes intrants doivent être des sortants d'autres productions et inversement. J'essaie d'optimiser au maximum les ressources utilisées pour que rien ne se perde et rien ne se crée.” En train d'installer sa nouvelle distillerie entre les murs du domaine du Gibalaut près de Laure-Minervois (une cave d'un prieuré du XIe siècle) depuis le mois de janvier, il est soucieux de mettre en place des processus vertueux comme l'intégration de l'hydrogène dans ses brûleurs au gaz afin d'en diminuer la consommation de 30 %. “J'aurais aussi voulu installer des panneaux solaires, mais c'est malheureusement interdit sur le toit d'une distillerie. Les vapeurs d'alcool peuvent être très explosives et la présence de panneaux solaires sur le toit est donc trop risquée.” Lorsqu'on lui demande pourquoi s'être installé dans la région alors que son entreprise roulait bon train à Montauban, il répond qu'il s'est vite senti à l'étroit dans les locaux qu'il occupait précédemment. “Ici, j'ai pu acquérir un espace dix fois plus grand que celui que j'avais avant. Plus besoin de me casser en deux pour monter les sacs de grain dans les alambics et de faire des séances d'ostéo en rafales. Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais espéré pouvoir mettre la main sur un tel domaine. Le Minervois est une région dynamique, pleine d'attraits touristiques et de terroirs propices à mon activité.”
Un rythme de travail soutenu
Son projet est une convergence de ses différentes carrières, qu'il a entrepris avec un goût tout particulier pour les plaisirs de la création d'alcools. “Ce qui est important pour moi, c'est que l'on sente le plus possible la matière première”. Travaillant seul depuis ses débuts, il s'est forcé à engager un employé pour finaliser son installation. “Je faisais des semaines de 7 jours sur 7 jusqu'au jour où j'ai frôlé l'accident. J'ai donc décidé de baisser le rythme et ne travailler plus que 6 jours sur 7”, plaisante M. Garcia. Marié à une hôtesse de l'air et père de deux enfants, il n'est en effet pas toujours évident de concilier travail et famille. “Quand ma femme est absente, parfois jusqu'à trois jours de suite, il faut que je me lève plus tôt pour lancer la production avant de m'occuper des enfants et idem à leur retour, dans l'autre sens”. Âgé de 37 ans, rien n'effraie le fondateur de BOWS, qui espère pouvoir lancer sa nouvelle distillerie dès le mois de juin, travaillant d'arrache-pied pour mettre en place une structure capable de recevoir des “spiritouristes” (touristes attirés par les spiritueux !). Benoît Garcia veut pouvoir créer un “Whisky Tour” afin de présenter aux visiteurs tous les processus de création de ses nectars, dont le catalogue est plutôt varié avec des gins, des vodkas, de l'absinthe et évidemment du whisky. Rendez-vous donc en juin pour une mise à jour des multiples activités de la distillerie BOWS.
Tristan Geoffroy
