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La Redorte : les écoliers agissent pour la biodiversité locale

12 février 2021 By Redaction

La commune s’est engagée dans une action environnementale, pédagogique et, à la fois, d’économie sociale, solidaire et locale, menée par VNF en partenariat avec la société coopérative occitane Symbiosphère. C’est gratuit et tout le monde peut y participer...

Une information globale mais ciblée a d’abord été dispensée dans les classes

L’an passé, l’établissement public Voies navigables de France (VNF) a lancé une grande opération de distribution gratuite de nichoirs et de gîtes à oiseaux, à chouettes ou à chauves-souris, auprès des collectivités, entreprises et particuliers volontaires. Cette action s’inscrit dans le programme de pose initié depuis 2005. Depuis, plus de 1800 installations ont déjà été effectuées sur le linéaire du canal du Midi pour compenser l’abattage des arbres, habitats naturels de toute une faune. Particulièrement concernée puisque située sur le canal, la commune a candidaté pour participer à cette nouvelle campagne en y associant les écoles. C’est ainsi qu’après avoir identifié les secteurs prioritaires, VNF a attribué une dizaine de nichoirs à La Redorte. La pose de ces refuges devant être effectuée avant la nidification, les classes de Mmes Descarrega et Bernardi ont reçu trois membres de Symbiosphère (lire encadré). Ces écologues ont présenté aux écoliers les différentes espèces d’oiseaux rencontrées dans la région ainsi que les nichoirs dont la forme est différente selon les espèces. A la fin de l’exposé, intervenants, professeurs et enfants se sont rendus au centre du village pour y installer les deux premiers nichoirs. « Le territoire mérite que nous protégions sa biodiversité. À cette fin, sensibiliser notre jeunesse aux enjeux de l’environnement est primordiale. La pose des nichoirs va se poursuivre dans les espaces boisés du village en partenariat avec les écoles », s’est félicitée Coralie Fuertes, conseillère municipale déléguée à l’écocitoyenneté. De fait, c’est un véritable projet qui est mis en œuvre avec une participation active car, même si VNF procèdera au suivi et à la maintenance des nichoirs, les écoliers devront observer et transmettre leurs informations sur un site dédié à cette opération.

Symbiosphère, qu’est-ce que c’est ?

Société coopérative et participative (Scop) fondée en 2014 dans la banlieue toulousaine par une experte en écologie, un ingénieur et un menuisier, Symbiosphère s’est spécialisée dans la fabrication de nichoirs à oiseaux, de gîtes à coccinelles (le meilleur anti puceron naturel) d’hôtels à insectes, de refuges à écureuils et à autres animaux. Tous les nichoirs sont en pin Douglass imputrescible, issu de forêts du Tarn gérées durablement. La Scop a notamment installé le long et aux abords du canal du Midi, de Castanet-Tolosan à Marseillette, des centaines de refuges à oiseaux et chauve-souris, afin d’assurer la compensation écologique de l’abattage des arbres victimes du chancre coloré. Une opération lancée donc par VNF qui accompagne la mise en place des nichoirs d’un suivi écologique permettant de vérifier l’efficacité du processus et les améliorations possibles (localisation, hauteur, exposition, etc.).

Daniele Storaï  

Participer ou suivre l’action des jeunes redortais sur le site www.observatoireducanal.com 

Classé sous :Actualités Balisé avec :biodiversité, canal du Midi, chauve-souris, nichoirs, oiseaux, Symbiosphère

Ventenac : la Marie-Thérèse, deuxième fleuron inscrit au titre des monuments historiques

13 janvier 2021 By Redaction

La fin de l’année 2020 restera marquée d’une « inscription » bien positive pour le petit village de Ventenac. Elle correspond en effet à une officialisation soulignant indéniablement la qualité patrimoniale du territoire de la commune, plus précisément encore sur son linéaire « canal du Midi », puisque dorénavant il compte un deuxième « monument historique » reconnu et protégé.

Ventenac, Marie-Thérèse (Crédits photo : V.Herman)

C’est le 11 décembre dernier que le préfet de notre région Occitanie, Etienne Guyot, a signé "l'inscription de la barque de patron, dite La Marie-Thérèse, au lieu d'amarrage sur le canal du Midi, devant la cave viticole de Ventenac-en-Minervois, au titre des monuments historiques". Or quasi 80 ans séparent cette décision préfectorale avec un autre arrêté, celui-là ministériel, du 19 novembre 1942 déclarant alors que "l'aqueduc de Répudre, sur le canal du Midi à Ventenac (d’Aude) » était « inscrit sur l'inventaire supplémentaire des monuments historiques". Il est vrai que celui qui est plus communément nommé le pont-canal du Répudre bénéficie d’une pleine reconnaissance au niveau nationale. Il est la porte d’entrée à l’Occident du Grand Narbonne et fait partie intégrante de l’ensemble des ouvrages d’art de la voie d’eau, patrimoine mondial de l’Unesco, tandis que le bateau, pour l’instant reste dans le giron de la Région.

La bonne nouvelle de cette protection officielle de la Marie-Thérèse vient donc mettre fin à une longue attente pour celles et ceux qui ont décidé de s'allier au profit de l'avenir de la barque.

Nous avons rencontré Albert Alvarez, le président de la cave coopérative du château de Ventenac qui nous a manifesté son contentement: " Nous attendions cet arrêté depuis dix mois. Et même si les échos des débats de la commission nous avaient été favorables, tant que nous ne lisions pas la signature du préfet nous ne voulions pas en parler. » « C’est en réalité en février 2019, que notre vice-présidente, Véronique Herman, aidée par une collaboratrice, Mathilde Véga, ont monté le dossier complet, ayant pu reconstituer l’historique suivant des recherches aux archives VNF et aussi sur base de documents que nous avait aimablement donnés Yann Pajot. Maître charpentier de marine, expert en bateaux patrimoniaux et passionné de La Marie-Thérèse. C’est lui qui l’a restaurée durant de longues années à Mandirac, sur le chantier d’insertion du Parc Naturel Régional de La Narbonnais, a donc pu être faite. Il était important pour nous d’obtenir la reconnaissance de cette valeur. En effet, propriétaire de La Marie-Thérèse depuis 2016, après trois ans de fonctionnement le constat était sans appel : nous avions impérativement besoin d'aide pour continuer d’assurer sa maintenance et les réparations. Durant tous ces mois à espérer cette inscription, nous avons alors dû assumer un carénage d'urgence minimum qui s’est avéré très couteux (12 000 euros) suite aux interventions de professionnels dont Aventure Pluriel, cette association spécialisée dans la sauvegarde des bateaux. La charpenterie de marine, eux connaissent bien…. Chacun son métier!

Pont canal Répudre (Crédits photo : V.Herman)

Début 2020, la situation est devenue financièrement intenable: toutes nos démarches de soutien avaient été vaines or seuls nous ne pouvions plus continuer. Nous reçûmes alors plusieurs offres de rachat dont une de 20.000 euros. Mais accepter c'était admettre que la mythique barque finisse ses jours en restaurant ou en chambre d'hôtes, à Narbonne, à Castelnaudary ou à Marseillan. Nous avons donc refusé de céder au chant des sirènes et avons choisi de nous associer à Aventure Pluriel, suivant une convention assurant une destinée digne et respectueuse des qualités historiques du bateau. Nous avons concédé à donner gratuitement ce merveilleux bâtiment car cette collaboration est un gage d'avenir et de projets réalisables. De plus la municipalité de Ventenac est à nos côtés; une première aide a été votée au conseil par la mise à disposition gratuite d'un local de travail d’une valeur locative de 300 euros par mois. Si cette inscription au monument historique arrive un peu tardivement, nous restons fiers de l'avoir initiée et sommes très heureux qu'elle puisse enfin servir. Car aujourd'hui c'est ensemble que nous sommes responsables de La Marie-Thérèse et que nous travaillons tous à son futur."

Classé sous :Actualités Balisé avec :barque, canal du Midi, Marie-Thérèse, monuments historiques, patrimoine, ventenac

Petite chronique au fil de l’eau

27 décembre 2020 By Redaction

Des barques gasconnes inaugurent le « canal royal du Languedoc »

Suivant le récit d’époque d’un éditeur toulousain, lors du voyage inaugural du canal, le 15 mai 1681, le convoi officiel était escorté de « vingt-trois autres barques de la Garonne, chargées de diverses marchandises de France, d’Angleterre et de Hollande ». La Garonne qui, depuis l’Antiquité, complète le réseau étoilé des voies romaines autour de Toulouse, est alors reconnue comme un « chemin » fluvial de la plus haute importance économique. Au XVIe siècle il y est déjà question de barques à fond plat, tenues par des « patrons » qui, au XVIIe siècle, assuraient un commerce florissant et dont l’aisance était, disait-on, souvent cachée par un aspect grossier.

Atouts des voies d’eau

Dans tout le pays de France, campagnes et forêts sont alors peu sûres, surtout pour les marchands. Outre les dangers des conflits armés, il convient d’esquiver les attaques des bandits de grands chemins. Ils détroussent et volent les chargements quand ils n’égorgent pas les voyageurs. Puis résister tout simplement à des voies si peu carrossables est une réelle épreuve. Le mauvais état des chemins ralentit grandement les voitures, rompt les essieux et fend les roues. Il est cause de bien des dégâts aux cargaisons, sans parler des pauvres postérieurs en disgrâce de voyageurs malmenés sous de cahots incessants. Ainsi les voies d’eau s’imposent. C’est un moyen de transport moins risqué, plus rapide pour des charges plus importantes et qui est bien plus confortable.

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Avant que se joignent les « Mers Océane et Méditerranée »

Le 17 novembre 1667, la pose de la première pierre de l’écluse de descente en Garonne à Toulouse est saluée avec enthousiasme. Elle signifie le vrai début de la construction du canal et nourrit, pour tous ces marchands du pays gascon, le grand espoir de traverser le pays d’Oc pour rejoindre la Méditerranée… puis surtout d’atteindre Beaucaire et sa très réputée foire de la Madeleine, haut lieu du commerce européen. En 1668, Riquet qui a bien compris l’engouement de ces commerçants pressés de ne pas attendre la jonction des deux mers de sa voie royale, achète aux enchères le fief et péages du canal. Devenu Seigneur du canal du Languedoc il peut ainsi percevoir à son compte les taxes sur les marchandises et les personnes transportées. Une bien bonne affaire que de voir ces barques naviguer avant l’inauguration du canal ! D’un gabarit plus petit que celui connu de la barque languedocienne « La Marie-Thérèse » (26,20 m par 5,51 m), elles suivront ainsi la progression des travaux : de Toulouse et Naurouze dès 1672, puis deux ans plus tard, enfin, jusqu’à Castelnaudary.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :barque, canal du Midi, histoire fluviale

Canal du Midi : petite chronique au fil de l’eau

14 décembre 2020 By Redaction

Au début il y avait les « voitures »

Premier volet d'une nouvelle chronique hebdomadaire consacrée à la navigation sur le canal du Midi, il s’agira de relier les fils de l’eau, de l’espace, et du temps, pour construire une trame qui va naviguer en d’humbles propos sur l’évolution du transport et de la vie de ces passionnants « gens de l’eau ». Ces petits morceaux choisis seront également ponctués de brèves notes évoquant le contexte historique selon les époques, depuis la création de ce chantier titanesque et «génial» que mena le «maître d’œuvre et créateur», Pierre-Paul Riquet.

Lettre de voiture de la « Compagnie des anciens patrons du canal du Midi ».  Datée du 2 avril 1857 à Bordeaux, elle concerne 435 « bûches de campêche » (bois de teinture) pesant 10 471 kilos. Remarquez la qualité et le symbolisme de la grande vignette gravée  avec la fourmi qui est une représentation allégorique du travail des constructeurs du canal. Le terme "lettre de voiture" a été conservé dans le transport de marchandises pour désigner encore aujourd'hui la lettre document contractuel qui harmonise les conditions générales des transports. © coll. musée de la Batellerie et des Voies navigables de Conflans-Sainte-Honorine

Des barques construites dès 1673

Si le qualificatif « obsessionnel » peut être appliqué à l’idée de Pierre-Paul Riquet en concevant ce fameux « canal du Languedoc », la motivation économique et commerciale en est tout autant l’instigatrice. De ce fait, alors que la liaison entre « Mer océane et Méditerranée » n’est pas encore possible, notre sieur Riquet encourage dès 1673 la construction de « barques de postes » pour des passagers mais aussi et surtout des « barques de voiture » pour les marchandises. Son bon atavisme de «fermier de gabelles », rodé à collecter taxes et impôts, lui fait prévoir bien évidemment le système des droits à payer sur le transport en fonction de la nature des marchandises et de leur poids.

Des « voitures » sur le miroir d’eau

Ce terme de « voiture » est utilisé depuis le XIIe siècle*. Il désigne alors uniquement le chargement qui est transporté, quel que soit le véhicule utilisé. Mulet, âne bâté, chariot, bateau… et barque seront donc chargés de « voiture ». Dit en ancien français « veiture », la source du mot en latin est « vectura » soit « action de transporter » voire aussi « coût du transport », ce qui lie donc de façon évidente « véhicule » à « voiture » ou encore à la notion de « fret ». Et c’est ainsi que par monts et par vaux, passant par malle, coffre ou caisse qu’elle désignera aussi, cette voiture, de « contenu » qu’elle était, deviendra le contenant. Soumise à l’accélération du temps qui s’est mis à passer de plus en plus vite, la voiture s’est lestée de sa charge pour devenir « véhicule » au XVIIIe siècle. Ensuite elle prit de la vitesse au point de dépasser l’automobile à la fin du XIXe pour se concentrer sur nos engins motorisés actuels. Rien d’étonnant dès lors que la Marie-Thérèse, dernière barque de patron du canal du Midi construite à partir de plans datant de l’époque de Riquet, veuille se « ranger des voitures » et couler une vie paisible sur le miroir d’eau de son cher canal.

Véronique Herman

*Source H. Blanchet docteur en linguistique ancienne

Classé sous :Actualités Balisé avec :barques, canal du Midi, histoire, histoire fluvial, voiture

Ventenac : la vie de La Marie-Thérèse… loin d’un long fleuve tranquille!

30 novembre 2020 By Redaction

Découvrez la singulière histoire passée et les perspectives d’avenir de La Marie-Thérèse, dernière « barque de patron » du Canal du Midi née en 1855 et, sans doute, le plus vieux bateau d'Europe tout en bois encore en navigation. Toujours à flot, malgré les mésaventures d’une existence mouvementée, aujourd’hui alanguie au quai du Château de Ventenac-en-Minervois, elle attend son inscription régionale officielle au titre des monuments historiques et se prépare à un futur prometteur.

Fidèle et passionné, le charpentier de marine Yann Pajot est toujours aux côtés de La Marie-Thérèse, son regard averti et bienveillant plein d'espoir pour l'avenir.

Née à Toulouse en 1855 au « chantier des barques » du pont des Demoiselles, La Marie-Thérèse est le dernier témoin vivant de ces longs bateaux à fond plat et aux flancs frégatés, nommés « barques de patron ». Conçues pour « vivre leur vie » sur le canal du Midi au service du transport de marchandises, ces barques étaient avant tout destinées à l’acheminement du vin entre Sète et Toulouse. Elles contribuèrent largement à l’essor du Languedoc viticole et en particulier à celui de Narbonne. C’est sur base de plans datant de 1690 que les formes de notre « belle dame » vont être les plus amples possibles afin d’optimiser les capacités de charge. Ses « mensurations » aux courbes généreuses sont ainsi de 26 mètres de long (30 m avec le gouvernail) et 5,50 mètres de large, un maximum vu le gabarit des écluses dont certaines mesurent 30 mètres par 5,60 mètres! Poupe pointue et proue renflée, entièrement pontée et garnie d’un mât de charge central (indispensable pour embarquer et débarquer les marchandises) notre Marie-Thérèse « a tout ce qu’il faut là où il faut », capable de transporter jusqu’à 174 tonnes de fret. Comme elle, près de deux cent cinquante de ces barques ont ainsi navigué sur le canal du Midi, et cela jusqu’à la moitié du XXe siècle. Toutes ont été détruites pour être remplacées… par des péniches automoteurs en acier. Oui mais pas ELLE!

Parcours d’une belle « Languedocienne »

Née Maria, nom donné par son premier patron Isidore Marot, elle fut rebaptisée Marie-Thérèse en 1920 par la famille Denty qui devint alors ses propriétaires pour de longues années. Avec eux, cette impressionnante « pinardière » a transporté parfois plus de 200 demi-muids, fûts de chêne remplis de 600 litres de vin et pesant chacun environ 800 kg. D’abord tractée par un ou deux chevaux, voire par des hommes aux passages délicats des écluses, elle progressait à la vitesse de 2 à 3 km par heure. Par ces barques se sont noués de solides liens commerciaux et humains entre la Méditerranée et Toulouse, entre Languedociens et Gascons… qui bien souvent, malgré la dure rivalité du contexte commercial, se passèrent aussi la bague au doigt! Dans les années 30, pour contrer l’avènement du chemin de fer, la motorisation remplaça la traction animale. Et La Marie-Thérèse ne fut pas en reste puisqu’après un premier moteur de 45 CV elle bénéficia de la puissante mécanique des 6 cylindres d’un Diesel Baudouin, qui aujourd’hui encore « tourne comme une horloge » dans sa cale. Mais la concurrence des marchés nécessita la diversification. On n’hésita pas alors à « déponter », pour faciliter le chargement d’autres produits comme le sable, les sacs de chaux, le ciment, les céréales ou la farine. Et c’est au début des années 60 que La Marie-Thérèse, naviguant alors sous le nom de l’Arromanches, menée par le barquier Jean Jardel, mis fin à sa noble carrière sur le canal du Midi..

Derniers outrages

Un cœur qui bat au rythme des cylindres du vieux moteur Baudouin

Dès lors, pour La Marie-Thérèse, alias L’Arromanches amarrée à Sète au quai n°10, commença une vie nocturne et de galère! C’est ainsi que lestée d’une vingtaine de tonnes de béton, elle s’offrit en piste de danse pour une discothèque qui deviendra ensuite un restau routier à l’enseigne de « La Péniche »… Où parfois s’attablait Brassens, dit-on. Cela dura quelques temps, puis en 1990, totalement délaissée, elle va croiser les regards de ceux qui viendront à son secours, le maître charpentier de marine, Yann Pajot, et son père. Mais le temps pour eux de convaincre et de fédérer autour d’un projet pour la sauver, elle sombrait déjà sous dix mètres d’eau. Tout semblait perdu. Son seul avenir était de devenir un vivier à poissons, coulée au large, lentement rongée par le sel et ensevelie sous la vase! Bien heureusement, conscient du patrimoine matériel et immatériel qu’elle représentait, véritable mémoire des savoir-faire d’une profession, de l’Histoire et du vécu des « gens de l’eau », le Conservatoire maritime et Fluvial des Pays narbonnais s’en porta acquéreur et en 1994, les premières tentatives de renflouage purent avoir lieu… pour aboutir quatre ans plus tard, grâce au soutien des Voies Navigables de France et de collectivités de la Narbonnaise.

La mémoire retrouvée

La barque qui a malgré tout de « beaux restes », fut ensuite volontairement déposée au fond des eaux douces de l’écluse du Bagnas, en amont de Sète. Rejoindre Narbonne et les rives de Mandirac lui prendra quatre ans. Le grand chantier de restauration débutera donc en 1998 et dura quatre ans et demi. Le travail technique qu’il nécessita a généré l’apprentissage et la redécouverte de pratiques oubliées. Des recherches ethnologiques liées à la collecte de témoignages d’anciens barquiers, toujours très solidaires et passionnés par cette vie passée, ont été également faites et constituent dorénavant de précieuses archives étayant celles du «patrimoine mondial de l’Unesco » qu’est le canal du Midi. En 2013, le Parc Naturel Régional de la Narbonnaise en Méditerranée (PNRN) devient officiellement propriétaire de celle qui a retrouvé le nom de Marie-Thérèse.  Les projets culturels et patrimoniaux sont nombreux. D’intéressantes animations sont réalisées. La Marie-Thérèse se déplace dans la Narbonnaise, elle s’expose et fait partie des sujets diffusés dans les « cahiers du parc ».

Cette très « chère » belle dame

Durant trois années la dernière barque de patron du canal du Midi va ainsi remplir son rôle de fleuron patrimonial Mais un tel bateau coûte cher, très cher. Et faute de deniers publics il faut se séparer du joyau. Arrive alors la coopérative du Château de Ventenac en Minervois qui, séduite par la rencontre de cette figure emblématique du canal du Midi, avec sa « petite sœur » la cave (1880) de 25 ans sa cadette, va se lancer dans l’aventure et acheter le bateau au Parc. Le projet de valorisation du patrimoine est vaste. Sur fond d’œnotourisme, il s’agit d’être culturel, didactique et festif. Nocturnes gourmandes, visites, expositions, manifestations théâtrales et artistiques ont fait le plein. Mais là encore au bout de 3 ans, trop peu de rentrées ni d’aides factuelles, un carénage oublié par les prédécesseurs et donc à faire de tout urgence… la note est trop élevée et pas de nouvelle officielle de l’inscription régionale officielle au titre des monuments historiques.

Vient enfin aujourd’hui une éclaircie avec la solution que représente l'association Aventure Pluriel avec ses bénévoles et les salariés professionnels de son chantier de charpenterie de marine, son vaste objectif de restauration et son projet de fonctionnement futur afin que perdure la vie de ce patrimoine navigant. Tout en restant impliquée au côté de l'association en veillant sur la barque amarrée au pied de son château, la cave Coopérative du Château de Ventenac a ainsi donné la Marie-Thérèse pour qu’elle puisse continuer de vivre.

Du 30 novembre au 6 décembre Aventure Pluriel sera à Ventenac sur le pont de la Marie-Thérèse et souhaite donner rendez-vous à tous ceux et celles qui souhaiteraient se joindre à un collectif d’action en faveur du bateau, y compris en « virtuel » sur les réseaux sociaux. Voici les coordonnées pour soutenir ou rejoindre l’association, y compris pour se porter bénévole sur La Marie-Thérèse « en partage »

Tel. Thierry Pons : 06.18.17.56.37.

Courriel : tp@aventurepluriel.fr

https://www.aventurepluriel.fr/

Classé sous :Actualités Balisé avec :barque, canal du Midi, fluvial, patrimoine

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