La Semaine du Minervois

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Chronique au fil de l’eau : de terres en terres, de quais en quais…

8 avril 2022 By Redaction

Et ce fil de l’histoire du vin continua de se dérouler, nous menant en barriques sur les barques du canal de Riquet pour embarquer vers d’incessantes traversées entre Sète et Alger, mais il reste à jamais lié aux sarments d’une vigne “universelle”, celle dont Phéniciens, Grecs et Romains nous apprirent, à tous, la culture et l’art de la transformer en vin, cela bien au-delà de nos origines.

Vendanges dans l’important domaine Sénéclauze implanté en Algérie © DR

En petite suite de notre chronique consacrée à l’époque où le vin d’Algérie fit les beaux jours du négoce, sur les quais d’Alger, d’Oran et de Sète… ou encore de Paris, nous vous emmenons faire un petit détour de l’autre côté de la Méditerranée, posant ses premiers pas sur les collines du littoral algérien, là où il y a bien longtemps la “préhistorique” lambrusque sauvage accrochait ses lianes aux arbres, offrant ses petits grains de raisin aux ancêtres du peuple berbère.

De la même histoire…

Sur les quais à Oran, les tonneaux gorgés de vin s’entassent avant d’embarquer pour Sète © DR

En des temps immémoriaux et en bien des horizons, la vigne a lié son destin à celui des hommes et, sur notre terre du Languedoc, la tradition accorde aux Grecs l’introduction de sa culture et aux Romains les prémices d’un savoir-faire du vin. Cependant ethnologues et historiens nous ont montré que nos Gaulois connaissaient déjà la douce saveur du raisin et que la fameuse Vitis vinifera était bien présente sur les terres du golfe du Lion déjà au IIIe millénaire avant notre ère. Et n’en déplaise à notre ego viti-vinicole, ce n’était pas exception. En effet l’histoire de la vigne, entre autres autour du bassin méditerranéen et en Algérie en particulier, s’est enracinée d’une façon tellement semblable, depuis ses origines sauvages en passant par les grands voyageurs phéniciens et grecs qui y transmirent les mêmes pratiques et traditions… menant à la création de ce savant breuvage qu’est le vin.

Avec les cépages languedociens

Figure emblématique de la vigne et du vin en terre narbonnaise, Silène, père nourricier de Bacchus… en état d’ivresse ! Statue présentée au musée Narbovia © DR

Alors qu’avant 1830, année de la colonisation, la surface des petites parcelles de vignes en Algérie était estimée à environ 2 000 ha, le pays va faire l’objet de toutes les attentions des instances françaises. Il faut y développer le vignoble ! D’années en années les surfaces vont dès lors grandir pour quasi être multipliées par cent et atteindre 171 723 ha en moins de quarante ans. C’est en fait entre 1850 et 1885 que cette progression voit réellement son plein essor. La Banque de l'Algérie et Paris offrent les meilleures conditions à de nombreux vignerons pour venir s’installer. Et ceux du Languedoc, forts de leur expérience et leurs traditions souvent familiales, sont les principaux à embarquer et à s’installer “là-bas”. Les exploitations grandissent. Ils y plantent leurs cépages habituels, essentiellement les robustes carignan, cinsault et grenache, rompus aux sols calcaires et caillouteux. Les tonneaux gorgés de vin s’entassent sur les quais à destination de Sète. Et comme vu dans notre précédente chronique, le négoce des “algéries”, ces vins d’un département alors français, est favorisé par la loi douanière qui permet l’entrée en Métropole en exemptant de taxe. Oran deviendra le premier département viticole (il s’y comptait 26 235 viticulteurs en 1959), devant Alger et Constantine.

À l’aide des vignerons français

Tonneaux et négoce aussi sur les quais des ports du canal du Midi, ici à La Redorte, quai du canal (devant la maison Chiffre & Lafond) © DR

Embarquons maintenant à bord de ce bateau qu’un petit insecte nommé phylloxéra va menacer d’un désastreux naufrage… Alors que, dans les années 1870, le vignoble est dévasté dans tout le pays, la pénurie de vin engendre des pratiques frauduleuses, menant à la fabrication d‘infâmes “piquettes”, ces vins frelatés en ajoutant de l’eau et du sucre lors de la fermentation. Or le terroir algérien semble encore épargné et il continue de fournir des vins hauts en degrés, la majorité à la robe rouge très foncé, mais aussi de douces mistelles (moûts de raisins frais mutés à l’alcool). Il est alors espéré que si des précautions sont prises contre le funeste fléau, “l’Algérie va remplir les cuves vides de la France”. Le phylloxéra atteindra pourtant les parcelles algériennes. Mais “bénéficiant” de la triste expérience des autres pays et de la meilleure connaissance de la “maladie”, la pratique de replantation sur porte-greffes résistants se met rapidement en place et permet la reconstitution systématique des parcelles détruites. La chute de la production ne sera que limitée et nos négociants, particulièrement ceux de Sète, Béziers mais aussi du Narbonnais s’en réjouissent. Et ils seront nombreux à la fin du XIXe et au début du XXe siècle à “ouvrir boutique” à Oran ou Alger.

La semaine prochaine, nous vous conterons ainsi l’histoire d’un d’entre eux, possédant bien des propriétés dont une aux portes ouvertes sur le canal du Midi.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :Algérie, canal, chronique au fil de l'eau, commerce, histoire, négoce, vigne, Vin

La Redorte : du local Chez Riquet, l’épicier du canal

6 avril 2022 By Redaction

Katia et Michel ont invité le maire Christian Magro à découvrir leur antre

Jeudi 7 avril, ce sera le grand jour pour Katia et Michel Ortega qui ont transformé leur restaurant “La Table de Riquet” en “Chez Riquet”, une épicerie fine proposant ce qui se fait de mieux dans la région. Les chalands y trouveront du pain, des salaisons, des produits de bouche issus de circuits courts (fruits, légumes frais ou secs : lingots de Castelnaudary, riz de Marseillette, conserves artisanales de plats cuisinés, pâtes bio) et des cosmétiques (savon et huiles), élaborés dans tout le grand sud, des spécialités locales (tapas, confits et confitures, huile d’olive, vinaigre, aromates et sels aromatisés), des douceurs salées ou sucrées labellisées, des vins du Minervois, des Corbières et de la blanquette, des caissettes cadeaux à composer soi-même, des boissons chaudes ou froides, des paniers repas “spécial randonneurs pédestres ou cyclistes” ainsi que des plats chauds à emporter ou à déguster sur la terrasse, qui a été aménagée à cet effet. Derrière son comptoir, Michel, alias l’épicier du canal, conseillera la clientèle tout en répondant à ses questions sur la façon de travailler des artisans et producteurs dont il se fait la vitrine.

Chez Riquet, port la Fabrique, ouvert tous les jours de 7h30 à 21h, fermé le mercredi.

Contact : 06.95.06.93.21.

Texte et photo Danièle Storaï

Classé sous :Brèves Balisé avec :canal, Chez Riquet, commerce, épicier, la Redorte, restauration

Chronique au fil de l’eau : au vent silencieux des piliers des âmes défuntes

5 novembre 2021 By Redaction

Né de l’amour d’Apollon, c’est de sa musique mélancolique et grave qu’il rythme les paysages et charme Téthys, la Méditerranéenne, tandis que sa longue silhouette, symbole d’immortalité, s’élève au firmament des dieux, paisible gardienne de nos chers disparus. Sentinelle du vent, il désigne les lieux et les protège. Ainsi il est venu, lui aussi, se mirer dans les eaux du canal du Midi.

Solides et tortueux vieux cyprès, unis serrés les uns contre les autres, en alignements ils ne font plus qu’un, rempart immuable contre le vent. (ici le long du canal à Marseillette ©V.Herman)

Vous l’aurez compris, il s’agit là de l’élégant cyprès, arbre mythique et évocateur de nos plaines et nos garrigues. Solitaire, il vient fièrement les ponctuer de son flambeau et, en file indienne, c’est de son pinceau d’émeraude qu’il en trace, quadrille et souligne les formes. À la veille de novembre, mois si emblématique de la mémoire et des hommages à nos défunts, ce sujet consacré à celui qui contribue à la beauté mélancolique et sereine de nos cimetières s’est donc tout naturellement imposé.

Timides implantations

Alors qu’elle portait encore le nom de Canal Royal du Languedoc, l’œuvre magistrale de Pierre-Paul Riquet ne semble avoir été garnie que d’un seul cyprès ! En effet, les archives des Voies navigables de France signalent que « le tout premier cyprès répertorié figure dans l’état des plantations de 1780 de la division de Trèbes »… unique et le seul de cette essence qui attendra la Révolution passée pour timidement se multiplier au bord de celui alors nommé « canal du Midi ». C’est en réalité en 1817 que l’on peut attester d’une vraie présence de cette essence, figurant alors au nombre de 144 sur le tableau des plantations de la division de Carcassonne. En 1853, dans « le guide du voyageur », le Comte G. de Caraman écrit : ....«Sur plusieurs points, le canal est bordé par une plantation de cyprès formant une haie vive très serrée, et qui préserve les barques de l’action des vents du nord, lesquels règnent quelquefois avec une violence qu’on a de la peine à combattre». Et en 1859, la population va alors quasiment doubler, avec 268 sujets âgés de 15 à 36 ans et répartis entre la retenue du Roc, celle de Beteille et le bassin de Castelnaudary.

Des barquiers pour… des barquiers contre !

Comme au Somail, signifiant de loin la présence du pont, de la chapelle et de la dînée, le cyprès a servi à désigner les lieux et les ouvrages importants sur le canal (©V.Herman)

Dès ses débuts le cyprès est assigné à plusieurs tâches destinées à faciliter la navigation. En solitaire, il vient désigner un ouvrage, que ce soit une écluse, un pont, une étape comme par exemple une dînée. Le haut de sa silhouette pointée vers le ciel permet alors aux barquiers de repérer les lieux de loin et de pouvoir appréhender la manœuvre à exécuter. Alignés, serrés et unis les uns contre les autres, ils sont là pour protéger de toute la force tranquille de leur stature dense et puissante. Et comme en Provence ils défendent les cultures du Mistral, ils sont venus ici préserver les bateaux des assauts du vent du Nord. Cers et Tramontane ont beau s’acharner dans leur épaisse ramure, ils ne font plus qu’un, rempart impassible et immobile. Seuls, parfois, quelques rares branchent étourdies ne résistent pas et sortent définitivement de l’épais fuseau. À nouveau, les archives VNF soulignent l’utilité du cyprès au bord du canal, les longs alignements se voyant particulièrement confirmés au XXe siècle : « en 1945, les chefs d’Arrondissements préconisent de planter des cyprès … à 1m d’inter-distance, sur 100m ou d’avantage, aux abords des écluses, aux courbes, et en général aux passages délicats, de manière à protéger contre le vent les bateaux accédant à celles-ci dans les secteurs les plus ventés. » Et pourtant… malgré l’évidence de cet intérêt protecteur, un certain nombre de barquiers vont « rouméguer ». Ils estiment, au contraire, que lorsqu’ils sont sur la descente, qu’ils repartent de Toulouse vers Sète, le bénéfice du vent leur permet, surtout chargés de fret lourd tel le sable, de gagner en temps et en carburant. Et c’est tout particulièrement le cas, sur la « ligne » droite du grand bief. Sur les 54 km, depuis l’écluse d’Argens et jusqu’à l’escalier de Neptune, à Fonsérannes, ils peuvent se laisser filer au vent et arriver plus vite aux portes de Béziers. Qu’à cela ne tienne, les plantations continueront certes de façon modérées et ciblées. Aujourd’hui, outre les nouvelles campagnes de replantation, le cyprès est considéré comme la deuxième essence des alignements, après le « malheureux roi » platane. Avec plus de 1000 individus et un linéaire de 8 km cumulé, il représente un peu plus de 2 % du patrimoine historique végétal du canal.

Un arbre, né des amours d’Apollon

A Fonsérannes, sur la rive droite de l’Escalier de Neptune, une belle allée de cyprès a été plantée à la fin du XIXe siècle pour protéger du vent et faciliter les manœuvres des barquiers qui franchissaient les écluses.

Si depuis des millénaires, l’homme en a fait l’arbre des paysages méditerranéens, la patrie originelle du cyprès se situe en Asie occidentale où il aurait planté ses premières racines sur les flancs des montagnes au nord de l’Iran. Et le poète, séduit par l’aura de cette élégance si grave, s’est emparé du port élancé vers les cieux de notre arbre. Ainsi Ovide dans ses Métamorphoses l’a fait naître de la décision d’Apollon qui, en lui, immortalisa la mémoire de son cher Cyparissus tant aimé. L’histoire raconte que ce dernier tua malencontreusement de son javelot le magnifique cerf dont il s’était fait l’ami fidèle. De désespoir Cyparissus voulut mourir et implora les dieux que son deuil soit éternel. Il pleura tant que son sang s’écoula en flots de larmes et que ses bras et ses jambes s’assombrirent d’un vert profond. Et c’est ainsi que lentement il se transforma en cyprès. Dans sa tristesse, Apollon déchiré par la perte de celui qu’il aimait, lui dit « Je verserai sur toi des larmes et tu en verseras sur les autres compagnons de la douleur ». Et de Cyparissus, le cyprès « arbre funéraire » était né.

Nous vous donnons rendez-vous la semaine prochaine pour retrouver notre cyprès au fil de l’eau, des dieux et des hommes.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :arbres, barquiers, canal, canal du Midi, chronique au fil de l'eau, cyprès

Transport fluvial : « On produit bio, on mange bio, faudrait transporter bio ! »

28 septembre 2021 By Redaction

(Crédit photo : Vivre le canal)

Nouveau transport Sète-Toulouse pour la péniche le Tourmente et cette fois avec des produits agroalimentaires. Après le transbordement à Sète le 18 septembre de produits sardes (vin, pâtes, câpres) depuis les voiliers de Bourlingue et Pacotille, direction Trèbes avec un autre chargement le 21 septembre autour de 13 heures.

L'arrivée à Toulouse s'est faite le 25 septembre. Un voyage expérimental conçu en partenariat avec Vivre le Canal et l'association Dem & Terria pour amorcer une éco-logistique interrégionale bas-carbone de coopération- train, vélo, bateau, camion, alternatives au tout-routier.

Classé sous :Brèves Balisé avec :bio, canal, écologie, fluvial, le Tourmente, transport

La Une de notre édition du 26 août 2021

26 août 2021 By Redaction

Classé sous :La Une de cette semaine Balisé avec :arts, canal, exposition, Groles Trotteurs, liège, minervois, opéra, recyclage

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