Chantal Laroche, est originaire de Lyon. Elle vit en région parisienne et a une maison de vacances ou de « pré-retraite » à Sainte-Valière depuis 2000. Son métier original est brodeuse d’or.
Pour l’entreprise familiale et centenaire l’Etend’art, basée à Thorigny-sur-Marne, elle rénove et rebrode les drapeaux, les étendards, les bannières et les cravates de drapeaux. Elle œuvre aussi pour la Haute-Couture. Pour cela, elle utilise un métier, souvent à son domicile : « c’est un travail de patience et de longue haleine. Et encore à mon âge (80 ans), je continue de travailler. Une bannière et un drapeau de pompier m’attendent chez moi et encore trois autres pièces sont à l’atelier. Le drapeau sera restauré et recomposé. Le texte et les dessins sont assez importants et représentent un gros travail de rénovation. En amont, il y a de la recherche pour identifier l’époque originelle de la pièce, pour déterminer la facture et la forme des lettres ou des ornements », explique-t-elle. Avec une telle longévité, il est certain que son métier est une passion. Mais Chantal a une autre corde à son arc. Son violon d’Ingres est l’enluminure. « A Dourdan, il y a une grande fête autour du Moyen-Age. J’y ai rencontré Martine Connay. Son savoir-faire m’a enthousiasmé. Elle proposait des formations. Je me suis inscrite à plusieurs stages pour découvrir cet art. J’ai appris le travail à la feuille d’or libre, en à plat, en surface ainsi que d’autres techniques. Maintenant, je pratique l’enluminure sur des lettrines de différentes écritures : renaissance, celte et vigne blanche. Je reproduis des scènes de la vie du Moyen-Age dans les châteaux. Je m’inspire de livres anciens. J’adapte et je fais des recherches sur les vêtements, les couleurs, les pigments. Ce ne sont que des couleurs primaires tirés de pigments issus de plantes, de pierres ou de minerais. J’ai peint une série de fleurs des jardins disparus. Je travaille aussi des motifs d’ornements de pages pour décorer des coins de livres, débuter un herbier ou un livre de famille. Je me fournis chez Laverdure à Paris. J’effectue le travail comme il se pratiquait au Moyen-Age. De même, j’utilise de la peau de chèvre que je trouve à Millau.» Aucune surprise quant au savoir-faire de Chantal qui est issu d’une famille de créateurs. Son père était joaillier, sa mère couturière et son frère musicien.
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