La Semaine du Minervois

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Chronique cinéma : Un triomphe, des joyeux drilles attachants et fragiles

30 septembre 2021 By Redaction

France 2020

Réalisation : Emmanuel Courcol

Durée : 1 H 46

Avec : Kad Merad, David Ayala, Lamine Cissokho

Un acteur dans le besoin accepte d’animer un atelier théâtre en prison. Surpris par les talents de comédien des détenus, il se met en tête de monter avec eux une pièce sur la scène d’un vrai théâtre. Même si cette démarche évoque des expériences de restitution de spectacles conçus en France avec des détenus à l’extérieur de leur prison, le réalisateur s’est inspiré d’un projet de l’acteur et metteur en scène suédois Jan Jönson. En 1985, ce dernier monte avec les détenus de la prison de de Kumla, En attendant Godot, de Samuel Beckett. C’est de cette expérience qu’est tiré Un triomphe. Le titre est ironique mais gardons le suspense. Pour réussir ce pari, le scénario prend quelques libertés avec le réel. Car la manière dont la foi d’Étienne (Excellent Kad Merad) le metteur en scène de la pièce parvient à déplacer des montagnes tient du miracle. Le film surprend par son rythme trépidant, son refus de psychologie facile et son parti pris de nous montrer la prison uniquement quand la future pièce est en répétition, sans s'attarder sur la vie à l'intérieur de l'établissement pénal. Nous voilà avec une bande de prisonniers qui vont se transformer en acteurs. Au départ c’est juste pour passer le temps et ne pas être enfermés entre quatre murs, mais au fur et à mesure cela va devenir autre chose. Il va y avoir un véritable échange entre eux et ce prof de théâtre. Chacun va dépasser ses préjugés. Au fur et à mesure les craintes vont s’envoler. Nous n’avons plus à faire à des tolars mais des comédiens. En sommes, c’est une belle leçon de vie. On se met à rêver que même une personne condamnée pour grand banditisme peut trouver sa voie. Bien sur, et c’est dans l’air du temps, certains pourront critiquer l’humanisation de criminels, les faisant passer pour des innocents. D’ailleurs, on ne connaît quasiment rien de leurs méfaits. En tout cas, grâce à eux, nous allons rire à cœur joie car ce n’est pas triste. En outre, cette œuvre constitue un joli plaidoyer pour l’amélioration des conditions de détention et l’accès au plus grand nombre à la culture. Cela n’a l’air de rien, mais cette vision tranche avec l’approche exclusivement répressive qui domine le débat public sur la prison et les tentatives croissantes d’observer la culture d’un point de vue uniquement marchand.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique ciné, cinéma, jean segonne, Kad Merah, Un Triomphe

Chronique cinéma : Sweet Thing, un récit initiatique

23 septembre 2021 By Redaction

États Unis 2020

Réalisation : Alexandre Rokwel

Durée : 1 h 31

Avec : Will Patton, Karyn Parsons, Lana Rokwell

Bedford, Massachusetts. Deux enfants luttent pour trouver leur place dans une famille éclatée. Lors d’un été́ mouvementé, ils rencontrent Malik, jeune garçon en quête de liberté́ et décident de fuguer avec lui afin de vivre leur propre aventure. Dès la première séquence on fait connaissance de Billie, 15 ans, et de Nico, son frère de 11 ans, qui améliorent l’ordinaire en crevant des pneus pour le compte d’une casse voisine revendant aux victimes des pneus rechapés. Ils retrouvent leur mère lorsque le père, trop ivre pour élever des enfants s’en va en cure. Avec eux, Beaux, le beau-père, qui n’a de beau que le nom. À table, après s’être montré violent, il raconte simplement que son père à lui le cognait après chaque repas. Forcément, à côté, il apparait comme «moins pire ». À la mer, il porte Billie, et la jette dans l’eau salée À l’image des bulles d’oxygènes qui empêchent de bien voir les mains de Beaux qui se promènent sur le corps juvénile de Billie la jeune fille sort de l’eau, le trouble comme tatoué sur le visage. La maltraitance est une spirale. L’histoire se situe hors du temps mais elle est très réelle. L’insécurité, la poésie et l’ingéniosité de ces enfants se reflètent dans le style du film. Ils sortent de l’ombre de l’enfance pour se confronter à la dureté du monde des adultes. Ces derniers qui gravitent autour d’eux sont incapables d’en prendre soin et les mettent dans des situations qu’ils ne sont pas censés gérer. C’est pour cette raison qu’ils fuient et se réfugient dans un monde où poésie, amitié et liberté vont naturellement de pair. Cela nous vaut un petit bijou de délicatesse et de poésie tragique. N’exagérons pas. Rien n’est sombre ou déprimant dans cette cavale joyeuse pour échapper à une vie merdique. Bien sur ce qui nous est raconté est dur autour de cette jeunesse victime de la trahison du monde des adultes mais tout cela constitue un film d’espoir, une balade lumineuse douce-amère qui combat des parents indignes par des sourires espiègles et de yeux qui pétillent. Le réalisateur saisit avec justesse la description confondante ce moment précieux et grave où des enfants découvrent trop tôt, ou trop seuls, le monde des adultes et en sont durablement marqués. Pourtant Sweet Thing est une merveille de légèreté et de tendresse.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique ciné, cinéma, Segonne, Sweet Thing

Chronique cinéma : Bac Nord, d’après une histoire vraie

26 août 2021 By Redaction

France 2020

Réalisation : Cédric Jimenez

Durée : 1 H 45

Avec : Gille Lellouche, Karim Leklou, Adèle Exarchopoulos

En 2012 des policiers marseillais sont accusés de trafic de drogue en bande organisée. La zone nord a le taux de criminalité le plus élevé de France. Poussée par sa hiérarchie, la BAC Nord, brigade de terrain, cherche sans cesse à améliorer ses résultats. Pour cela les flics adaptent leurs méthodes, franchissant parfois la ligne jaune. Cela pourrait passer pour un film « pro flic » il évite en partie cet écueil. En fait il y a deux films en un : d’un côté ces flics qui se battent pour faire ce qu’ils croient être juste ; et puis il y a cette machinerie politique dans laquelle ils se retrouvent tous un peu broyés. Et ce sont deux histoires complètement différentes. Avec peu de moyens les policiers se replient sur des méthodes peu orthodoxes à savoir payer un indic avec du cannabis confisqué dans la rue. Et nous voila avec trois hommes pris en étau entre les trafiquants et la nécessité de résultats à bas prix. Cela nous vaut quelques portraits tel le personnage interprété par Gille Lellouche, Greg. Le spectateur s’interroge est-ce un bon ou un mauvais flic ? Il a vingt ans de métier et ne comprend pas pourquoi il fait les choses. Il a cette phrase terrible : « Plus je fais ce métier, moins je le fais ». On comprend alors que les flics sont coupés des gens qu’ils sont censés protéger : certaines cités sont verrouillées, il y a des lieux qui sont des zones de non droit. Pour Greg, qui est un type assoiffé de justice, c’est insupportable. Donc au bout d’un moment, il perd toute forme d’idéal. Dans le quotidien de son métier, puis dans son rapport à sa hiérarchie. Quand tout à coup, on lui donne carte blanche pour effectuer une mission et qu’il s’en acquitte, il se sent revivre. Mais après l’avoir félicité et fermé les yeux sur ses méthodes, ses supérieurs vont le lâcher pour des raisons politiques. Greg est un idéaliste qui navigue dans un monde sans idéaux et, finalement, sans morale. On peut penser à ceux qui ont éborgné des gilets jaunes avec des tirs de LBD. Notre homme ne vit que pour son métier. Les méthodes de cowboy de ces policiers, et les libertés qu’ils prennent sont illustrées par des scènes d’intervention spectaculaires dans les quartiers. On peut toutefois regretter que soit presque occultée la misère de ces quartiers Nord de Marseille.

Aux GCR Narbonne et Carcassonne

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :Bac Nord, chronique ciné, cinéma, jean segonne, Marseille, police

Chronique Ciné : La femme des steppes, le flic et l’œuf, drôlerie, fantaisie et beauté

18 septembre 2020 By Redaction

Mongolie 2020

Réalisation : Quanan Wang

Durée : 1 H 40

Avec : Dulamjav Enkhtaivan, Aorigeletu, Norovambuu Batmunkh

Tout commence de nuit, dans une voiture, filant sur une piste tandis que des hommes parlent de leurs expériences de chasse. Des chevaux sauvages surgissent soudain devant eux avant qu’un corps sans vie aperçu au sol ne provoque l’arrêt soudain du véhicule. L’écran devient noir. Lorsque revient l’image, le jour s’est levé sur la steppe immense et l’on retrouve les occupants de la voiture qui ne sont autres que des policiers perturbés à la fois par la macabre découverte qu’ils ont faite et par la panne de leur véhicule. Ils vont laisser là le plus jeune d’entre eux pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger une nuit du froid et des loups. L’alcool aidant elle finit par l’éveiller à l’amour.

En Mongolie, dans une société traditionnelle et patriarcale, il est pour le moins surprenant de voir une femme défendre un homme. S’ajoute à la surprise du spectateur le fait de la voir prendre l’initiative de le séduire. Alors qu’ils sont pelotonnés contre le chameau, qu’elle l’initie à la séduction et que le jeune homme passe aux travaux pratiques la bergère, imperturbable arme avec nonchalance sa carabine pour abattre un loup ce qui nous vaut une séquence délicieusement burlesque. Il faut mentionner aussi le plan saisissant d’un arrêt de bus, au milieu de nulle part, où la bergère descend de cheval pour faire le test de grossesse qu’elle vient d’acheter en ville. Sachez toutefois que notre bergère n’est pas une actrice professionnelle mais une vraie bergère, célibataire qui a déjà quatre enfants de quatre pères différents. Autant dire qu’elle a assez de personnalité pour n’avoir peur de rien comme l’exige son rôle. Le lendemain matin, les collègues du policier reviennent, l’enquête reprend son cours, la bergère retourne à sa vie libre L’immensité du paysage mongol sert de cadre, sans conflit apparent, aux drames humains de la violence, de l’éloignement et des sentiments amoureux.

En surface rien ne se passe, mais après les épreuves qu’ils traversent les individus ne seront plus les mêmes. A travers cette histoire où se mêlent fable et documentaire le réalisateur se livre à une méditation sur le cycle de la vie et de la mort mais toujours poétique et légère.

Jean Segonne.

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Chronique Ciné : Voir le jour, un émouvant « docu-fiction »

10 septembre 2020 By Redaction

France 2019

Réalisation : Marion Laine

Durée : 1 H 31

Avec : Sandrine Bonnaire, Brigitte Roüan, Aure Atika, Sara Stern

Jeanne travaille comme auxiliaire dans une maternité de Marseille. Nuit et jour, avec ses collègues elle se bat pour défendre les mères et leurs bébés face au manque d’effectifs. Jeanne vit avec Zoé, sa fille de 18 ans, qu’elle élève seule. Lorsqu’un drame survient à la maternité et que Zoé part étudier à Paris, le passé secret de Jeanne resurgit soudain. Voilà un film qui rend hommage aux soignantes. Il y a Jeanne, Sylvie, Francesca, Mélissa et les autres. Tout commence par un long plan séquence dans un couloir surpeuplé. Les femmes sur le point d’accoucher attendent d’être amenées en salle de travail. On sort avec Sylvie l’infirmière responsable du service chercher Jeanne devant l’hôpital et l’on revient avec elle dans ce long couloir bruyant. C’est à la fois l’arrivée du personnage principal et la plongée dans ce milieu hospitalier sous tension. La réalisatrice nous ouvre là les portes de cette maternité et de son milieu professionnel avec une grande maestria.

Tout est en effet dans l’humilité, le respect et l’ émotivité. On reste subjugué par l’intensité de chaque actrice, par l’immense franchise que chacune d’elles nous offre, nous permettant ainsi de ressentir toute la tension et toute la difficulté de travailler ensemble, de se côtoyer et de faire front, tout en essayant de faire de son mieux, alors que les conditions environnantes sont désespérantes et déplorables. Un mari inquiet tente de rassurer sa compagne, enceinte de jumeaux, qui se tord de douleur. Une jeune fille qui vient d’avorter, agrippée à un pied à perfusion, se dispute avec son compagnon. Dans cet hôpital public confronté, comme tous les autres, au manque de personnel et à la réduction drastique des moyens, chaque minute compte. La caméra suit le corps et les visages des femmes, leurs gestes, leurs batailles intimes et professionnelles. Soudées, en dépit de quelques tensions, elles forment un chœur qui se retrouve pour chanter Mamy Blue.

Dans le rôle de Jeanne, Sandrine Bonnaire est lumineuse. Elle laisse deviner les peurs de son personnage, son indépendance farouche. Contrastant avec le réalisme presque documentaire des scènes d’hôpital, les flash-back élégants, où se superposent les visages de Jeanne au présent et à 30 ans, donnent au film une dimension particulière.

Jean Segonne

 

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