La Semaine du Minervois

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Chronique toponymie, toponimia d’aquí : La Livinière La Livinièra

6 mai 2022 By Redaction

Mentions anciennes : villa Cella-vinaria, 869 ; La Lavineria, vers 1032-1060 ; Lavineira, 1069 ; prieuré de La Livinière, 1661 ; La Livigniere, 1740-60 ; La Liviniere, 1740-60, 1770 (Cassini). Probablement domaine gallo-romain, dérivé du gentilice latin Lavinius, mais altéré sous l'influence de l'ancien occitan vinièra, “vigne” . Cella, “monastère”, dont l'adjonction est attestée par les références de 1102 et de 1182 a été remplacé par l'article défini “la” (Hamlin). Latin Lavinius et suffixe -aria ; agglutination tardive de l'article ; on peut penser aussi à une altération de la viniero, le vignoble (Dauzat–Rostaing, Dictionnaire des noms de lieu de la France). Il existe Les Vignères dans le Vaucluse. “Les habitants sont surnommés los vinhairons, à cause du nom la viniero, vignoble” (Claude Achard, Dictionnaire satirique des sobriquets de l'Hérault). C'est dire si la vigne a de l'importance ici, et ce depuis les Romains. Le travail des vignerons a été récompensé par une appellation “Minervois La Livinière” en 1999. Six communes, quarante caves et 400 hectares font partie de l’appellation mondialement reconnue.

Proverbes : a La Livinièra, tiran la panièra (on traîne le panier, on n'a pas grand chose). Les gens de Félines disaient : a la Livinièra se i a pas de langosta, i a pas de bon dinnar (sans langouste pas de bon dîner) ; c'est pour ça qu'ils n'ont pas grand chose, par goût des bons repas ? Sur la vigne, Mistral nous dit : “Aquò es la vinha de mossur Seguin, bèla rama, pauc rasim” (c'est la vigne de monsieur Seguin, beau feuillage, peu de raisin) ; c'est un m'as-tu-vu. Pour de belles vignes, il faut être sur place pour s'en occuper : vinha près es sens pretz (vigne proche est sans prix) et a l'ombra del mèstre creis la vinha (la vigne pousse à l'ombre du maître).

Saint-Julien-des-Molières ou des Meulières, Sant Julian de las Molièras. à l'origine, Sanctus Julianus de Lavinièra, 1351 ; Saint Julien des Mollieres, Cassini, 1770. En fait, Meulières ou Molières, c'est la même chose en français ou en occitan (mòla, la meule). Le village n'était à l'origine qu'un regroupement de maisons d'ouvriers des meulières. Voir pour plus d'explication le sentier aux panneaux fort bien documentés.

Proverbe : mefisatz-vos d'un cotèl que ven de la mòla e d'un capelan que ven de l'escòla (méfiez-vous d'un couteau qui vient de la meule et d'un curé qui vient de l'école) (Mistral).

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique toponymie, La Livinière, occitan, toponymie

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Caunes-Minervois, Caunas

10 mars 2022 By Redaction

L’Argent Double à Caunes

Mentions anciennes : Vila Caunensis, 791 ; Vila Caunas, 794 ; Chaunas, 1118 ; Villa de Cauno, 1321 ; Locus de Caunis, 1378 ; Caunes, carte de Cassini, XVIIIe s. ; et Caunes-Minervois depuis 1923. L'ancienne église, dédiée à saint Geniès, était à l’emplacement du cimetière. L'église actuelle était autrefois dédiée à saint Pierre ; l'abbaye, elle, existait déjà en 791 sous l’égide de saint Pierre et de saint Paul. La Cauna, c'est la grotte en occitan ; on dit aussi balma o bauma. Même toponyme en catalan, l'homme de Tautavel a été découvert à la Caune de l'Arago. Les noms de Lacaune, La Caunette, Caunette-en-Val ont la même origine. Venant renforcer l'hypothèse du toponyme, les grottes sont nombreuses au nord du village (grottes de Buffens, du Figuier, Balme Sabatière, Balme Pretchadouire).

Les premières occupations remontent au néolithique, des textes mentionnent ensuite l'existence d'une villa romaine, avant la création de l'abbaye dès le VIIIe siècle qui marquera le début du développement d'un bourg médiéval très riche (caunes-minervois.org).

Caunes est mondialement connue pour son marbre, largement utilisé en France, notamment à Versailles. On trouve un lieu-dit le Petit Cros (trou, cavité) qui pourrait désigner une ancienne carrière, mais aussi un four à chaux ou une simple dépression. Le marbre taché de rouge et de brun est appelé griotte, d’après la cerise aigre. En occitan, on l'appelle agriòta, elle est commune dans le sud. Proverbe : al mes de junh, manja l'agriòta al dejun (au mois de juin, mange la griotte au déjeuner) (Carasco). Au centre du village, on peut admirer la Grande Fontaine en marbre blanc et l'obélisque en marbre griotte qui fut érigée en 1825 place Ayguebelle, plaça Aiga Bèla, grande eau en occitan.

Villerambert. Villa Ramberti, 983 ; Villa Dambertum ou Rambertum, 1262 ; Vylha Rembert, 1536 (Sabarthès). Ancienne paroisse rattachée à Caunes à la Révolution. Villerambert est entouré de dolmens et de menhirs et se situe à proximité de la Via Domitia. Des labours profonds dans les champs ont fait remonter à la surface des fragments d'amphores et de vaisselle gallo-romaine. Le château date du XVIe siècle. (www.chateaudevillerambert.com)

Castanviels. Villa Castaniarias, 826. Hameau également rattaché à la commune de Caunes en 1790. Il est situé à 670 m d'altitude. Son nom vient de l'occitan castanha, la châtaigne. En effet, en automne, ces fruits y abondent. On trouve un gouffre, connu des spéléologues comme aven de Castanviels, au bord du ruisseau du même nom.

Texte et photos Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :caunes minervois, chronique toponymie, toponimia d’aquí, Villerambert

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Ginestas, Ginestàs

25 février 2022 By Redaction

Mentions anciennes : Locus quem vocant Genestar, 955 ; Villa de Genestars, 1184 ; Genestar, 1244 ; Genestas, 1389 ; Jenestas, 1402 ; Genistas, 1620 ; Ginestas, 1781 (Sabarthès). Origine du nom : occitan ginèsta + suffixe collectif -are, “ensemble de genêts”. Le genêt est une plante caractéristique des lieux défrichés et retombés en friche. Ginestas rend compte de la mise en valeur d'une terre aux dépens d'une ginestière évoquée par la très vieille inscription de 955 : Genestar (Francis Poudou, Vilatges al Pais, canton de Ginestas). La ginèsta, le genêt en occitan, est signe de misère (terres pauvres et en friche), même s'il avait son utilité pour faire des balais ou chauffer le four du boulanger. Quand la ginèsta florís la misèria es pel pais (quand le genêt fleurit, la misère est dans le pays). Et un curieux proverbe mêlant latin et occitan : quod a natura est s’arranca pas coma un ginest (ce qui fait partie de la nature (humaine) ne s'arrache pas comme un genêt) (Mistral). Plus local : a Ginestas, petita pluèja grand fangàs (à Ginestas, petite pluie gros bourbier). Sobriquet : baug (fou, extravagant, facétieux). A gents baugs, campana de fusta (à gens niais, cloche de bois) (Carrasco et Mistral).

Ginestas peut s'enorgueillir d'être à l'origine… du curé de Cucugnan. En effet, une tradition orale parlait du sermon du père Bourras de Ginestas déçu par l'absence d'assiduité de ses ouailles aux offices du dimanche. Grand amateur de cailles, il va en rêve, après un bon repas, au paradis chercher des gens de son village : “Pan ! Pan ! Pan ! Qual tusta debàs ? Lo paire Borràs. Qual demandatz ? De gents de Ginestàs. Aici n'i a pas anatz pus bas”. Et en enfer, on lui répond : “Dintratz, dintratz ! N'i en manca pas !” Hercule Birat, à partir de ces quelques phrases, écrit en français le sermon du père Bourras (Poésies Narbonnaises). Roumanille en tirera Lou curat de Cucugnan, en occitan, traduit et publié en français par Daudet dans les Lettres de mon moulin qui donneront leur renommée à Cucugnan et à l'Abbé Marti. Enfin, Achile Mir écrira sa version occitane du curat de Cucunhan en 1884. Ce n'est qu'en 1892 qu'Auguste Fourrès publie en occitan Lou sermoun del Paire Bourras, en occitan cette fois, dans le journal Le Gril de Toulouse. Pourquoi Cucugnan ? Marti ou Bourras ? Qui a écrit (rêvé) ce beau sermon le premier ?

Des éléments de réponses ici : https://occitanica.eu/items/show/14872.

Bonne lecture aux curieux.

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique toponymie, Ginestas, toponimia d’aquí, Yves Séguier

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Sant Joan de Menerbés, la seguida : los masatges – les hameaux

18 février 2022 By Redaction

Barroubio

Chapelle Saint-Jean de Dieuvaille (Nòstra Dòna del Trauc en occitan)

Mentions anciennes : Barroubio (Cassini). D'après Hamlin, l'étymologie est obscure. Un temps, le nom de “Barroubien” a servi à dater des couches géologiques, à l'initiative de Jean Miquel, propriétaire du domaine, chercheur reconnu (1859 – 1940). Bien que non officiellement représentatif d'une période précise, le nom est encore employé aujourd'hui. https://asnat.fr/pdf/Barroubien2014.pdf

Gimios

Mentions anciennes : Pontii de Geminiano ; mazage de Gimios, 1751 (Sicard) ; les Gimiers, 1773-4 (Cassini). étymologie gallo-romaine : gentilice latin Geminius + suffixe -anum (Hamlin). à noter les noms de rues de ce hameau, pleins d'humour.

Saint-Martial

Mentions anciennes : Marcellus Altera, 1254 ; S. Marcialis, 1351 ; Sainct Marsal, 1518 ; St-Martial, mazade, 1699-1733 ; St Martial, 1773-4 (Cassini). Les toponymes Saint-Martial renvoient à Martial de Limoges, évangélisateur du Limousin au IIIe siècle, premier évêque de Limoges. Il était invoqué pour soigner le “mal des ardents” (maladie de l'ergot de seigle).

Belleraze

Mentions anciennes: Château de Bellerase, 1740-60 ; Bellerase, 1773-4 (Cassini). En Occitan, bela rasa, au sens de “grande terrasse” (Hamlin). La rasa, c'est la terrasse de vigne (laissa), mais aussi la limite d'une vigne (fossé ou tertre). La chanson Los Podaires, collectée dans la montagne Noire par Laurent Cavalié, y fait référence :

Fa bèl temps qu'ai atacat aqueste reng de bon matin E poda que podaràs ne'n vesi pas jamai la fin. Dal camin fins a la rasa som pas arribat viet d'ase, E pr'aquò nos cal anar me som enanat podar ! ([...] Du chemin à la rase, je ne suis pas arrivé, et pourtant il faut y aller, je suis allé tailler !)

Saint-Jean de Dieuvaille

Mentions anciennes : ecclesiam S. Joannis de Divoliola, de Divalhas, Divailhes, 1324 ; St-Jean-de-Dieuvailles [mazade], 1699-1733. Dans l'usage occitan actuel, cette chapelle est appelée la gleiza del Trauc (église du Trou), Dieuvaille étant considéré uniquement comme nom français. Nom d’origine gallo-romaine : gentilice latin Divillius + suffixe diminutif -ola ; puis altération en Dieuvaille par attraction paronymique (Hamlin).

Miquèl Décor en parle dans sa Passejada Menerbesa : Nòstra Dòna del Trauc. Fiularem en passant sus l'aiga lo pontilh d'aubres mòrts entre dos calhaus blancs, per encambar lo rèc que raja entre dos rancs e, dins la nau de la capèla, aurem pas besonh de bedèl per maridar nòstra musica e lo Pater d'unis aucèls. (En sifflant, nous passerons le pont de rondins jeté sur deux cailloux blancs et enjamberons le ruisseau qui coule au fond du canyon. Dans la nef de la chapelle, nous marierons sans bedeau notre musique au Pater des oiseaux.)

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique toponymie, les hameaux, los masatges, Sant Joan de Menerbés, toponimia d’aquí

Chronique toponymie, toponimia d’aquí : Saint-Jean de Minervois, Sant Joan de Menerbés

11 février 2022 By Redaction

Mentions anciennes : Saint-Jean-de-Pardailhan, de 1908, date de la création de la commune, à 1936, puis Saint-Jean-de-Minervois. On a là une commune de création récente. Elle est née de la volonté de singulariser le terroir viticole particulier. Auparavant, Saint-Jean n'était qu'un hameau. La chapelle de Saint-Jean de Dieuvaille (Notre-Dame du Trou) et le ruisseau de Saint-Jean sont cités dès le Moyen âge. Au 14e siècle, les habitants de Saint-Jean posent une requête au pape Clément V pour la présence permanente d'un vicaire dans cette église, car “les habitants sont obligés de se rendre à l'église paroissiale de Pardailhan qui est éloignée d'une lieue et d'un chemin difficile. Ainsi, il arrive que des enfants meurent sans avoir été baptisés, que des hommes et des femmes en danger de mort ne peuvent recevoir les derniers sacrements, que les femmes sur le point d'accoucher et voulant se confesser succombent en se rendant à cette église.” (https://saint-pons-de-thomieres.pagesperso-orange.fr/saint-jean-minervois.html)

Le muscat de Saint-Jean, lui, aurait une origine remontant aux Romains (légende commerciale récente non confirmée). Il est par contre cité par les textes dès le 14e siècle. Le dernier seigneur-baron de Pardailhan Thomas-François de Treil de Pardailhan, maître d'hôtel du roi Louis XVI à la cour de Versailles, aurait fait goûter à la table royale le vin de son domaine ; c'est tout au moins ce qu'affirme une tradition familiale. Le muscat de Saint-Jean est AOC depuis 1949. Jean-Paul Rey, de l'Académie de musique Tonton a Faim, avait écrit un beau pastiche, chanté l'été autour des buvettes, Le muscat de Saint-Jean : “Moi je l'aimais tant / Je l'aimais tant le muscat de Saint-Jean / Je restais grisé / Des jours entiers / Sous les futaies...”.

Saint-Jean, le 24 juin, c'est une fête chrétienne qui a remplacé les rites païens du solstice d'été. Partout en Europe, on y allume des feux, tradition occitane très répandue dans la première moitié du 20e siècle, qui a survécu par endroits. En Catalogne également, cette fête a perduré, mais la tradition de la flamme descendant du Canigou est récente (années soixante). C'est aussi la période où les ouvriers agricoles changent de maître (et de maîtresse ?) : Bèla Sant-Joan s’apròcha / Bèla nos cal quitar / Dins una autra vilòta / Iè, iè, anarem demorar (belle, Saint-Jean s'approche, il faut nous quitter, dans une autre ville nous irons habiter – chant traditionnel).

Texte et photo Yves Séguier

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique toponymie, Saint Jean de Minervois, Sant Joan de Menerbés, toponimia d’aquí, Yves Séguier

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