La Semaine du Minervois

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Chronique cinéma : Et il y eu un matin, pris au piège

5 mai 2022 By Redaction

Israël, France 2021

Réalisation : Eran Korilin

Durée : 1h41

Avec : Alex Bakri, Juna Suleiman, Salim Daw.

Sami vit à Jérusalem avec sa femme. Ses parents rêvent de le voir revenir auprès d’eux, dans le village arabe où il a grandi. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée. Mais pendant la nuit, le village est encerclé par l'armée israélienne à la poursuite de Palestiniens des territoires occupés séjournant en Israël de manière illégale. Sami ne peut plus repartir, coupé du monde extérieur il est pris au piège dans une situation absurde. En attendant la fin de ce siège, les habitants du village et les invités de la noce tuent le temps en réfléchissant à la stratégie à adopter face à cette situation humiliante. Le film s’ouvre sur ces mots : “Juste avant que la paix s’installe”, à la manière d’un conte philosophique. Cependant, le récit s’ancre ici et maintenant. Au regard des récents événements en Israël, la réflexion qu’il induit est d’autant plus forte aujourd’hui. Ce ressenti est certainement dû au fait que les acteurs sont tous palestiniens. La situation singulière décrite trouve un ancrage réaliste mais elle est aussi exprimée de manière poétique. Le village où tout se passe a quelque chose d’une scène de théâtre qui met en scène un Arabe d’Israël. Ces derniers sont invisibles dans leur pays. Ils vivent en démocratie, mais n’ont pas les mêmes droits que les autres, ils se trouvent coincés dans une position intenable et s’en sentent coupables vis-à-vis des Palestiniens de Cisjordanie. Ainsi, rapidement les esprits s’échauffent et le chaos s’installe. Des coupures d’électricité et l’absence de réseau téléphonique y contribuent. Il y a différents murs dans cette histoire : celui qui encercle le village, mais aussi ceux qui se trouvent à l’intérieur de chacun, au sein d’un couple ou entre les membres d’une même famille. Dans ce contexte, les personnages masculins font preuve, pour la plupart, d’une grande vulnérabilité, nous sommes loin des modèles patriarcaux. Les femmes s’avèrent différentes, comme le personnage de la mère, qui fait preuve de détachement et de sagesse. Le réalisateur scrute ce petit monde avec tendresse mais, au regard de la situation kafkaïenne des Palestiniens, il véhicule aussi une vision critique de la passivité de certains, personnifiée par le marié, tétanisé à l’idée de rejoindre sa femme pour la nuit de noces.

Jean Segonne

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Chronique cinéma : Contes du hasard et autres fantaisies, histoire et chronique intimiste

21 avril 2022 By Redaction

Japon 2021

Réalisation : Ryûsuke Hamaguchi

Durée : 2h00

Avec : Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima, Hyunri...

Voici trois contes qui peuvent se lire comme des portraits de femmes à trois âges de la vie, entre la vingtaine et la quarantaine. Tout part d’un fait inattendu dans la vie sentimentale des personnages. Ces situations de départ vont rapidement évoluer pour gagner peu à peu en originalité et devenir des histoires irracontables et vertigineuses. Il y a peu de points communs dans ces trois récits indépendants sinon les motifs du hasard et du fantasme. Les voici donc avec finesse d’écriture, sobriété de mise en scène et sens du romanesque. Dans le premier mouvement, une jeune femme pose devant l’objectif de son amie. Après la séance, toutes deux partagent un taxi. L’une d’entre elles raconte le jeu de séduction qu’elle vient d’avoir avec un homme et le moment magique passé avec lui. Ce que la conteuse ignore, c’est qu’à mesure qu’elle détaille son histoire, son amie reconnait un de ses anciens amours. À mesure que Tsugumi déroule son récit, Meiko (et le spectateur avec elle) comprend que l’homme en question est son ex-petit ami, dont elle est séparée depuis deux ans. La jeune femme comprend peu à peu que le plus troublant est encore de constater que la description de son amie a provoqué en elle un regain de désir enfoui pour son ancien amant. C’est le début d’un jeu cruel où l’amour et la jalousie percutent l’amitié. Le film est plein de ces coïncidences révélatrices qui écrivent mine de rien le destin des personnages. À l’exemple du second épisode avec un petit complot visant à faire virer un prof de fac devenu écrivain. Une jeune femme se faisant passer pour une admiratrice, s’introduit dans son bureau et lit à voix haute un passage hautement érotique de son dernier roman en enregistrant la scène à l’insu du professeur. Enfin, le dernier segment met en scène une erreur de retrouvailles, lorsqu’une femme pense reconnaître dans la rue, à tort, une ancienne amie de lycée. Cette dernière, n’osant interrompre la joie et les confidences sitôt entamées de la fautive, nous enfonce dans un drôle de quiproquo. Il y a dans ces portraits un travail profond sur l’identité de ces femmes, sur ce qu’elles n’ont jusque-là pas su dire et, peut-être plus encore sur ce qui ne pourra jamais être dit. Le tout est porté par les pièces pour piano limpides de Robert Schumann.

Jean Segonne

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Chronique cinéma : De nos frères blessés, Il n’avait tué personne…

31 mars 2022 By Redaction

France 2021

Réalisation : Hélier Cisterne

Durée : 1 h 35

Avec : Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade

Hélène et Fernand se sont rencontrés lors d’un séjour en banlieue parisienne. Elle est polonaise, avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l’attachement que Fernand porte à son pays. Comme son père qui a épousé une Espagnole, il aime une femme d’origine étrangère. Comme lui il est militant, il a rejoint le Parti communiste algérien (PCA) interdit par les autorités. Ce film est tiré du livre qui a reçu le prix Goncourt du premier roman. C’est l’odyssée de Fernand Iveton, pied-noir, 30 ans, ouvrier communiste qui a été guillotiné à Alger le 11 février 1957. C’est la troisième exécution liée à la guerre d’Algérie. Au total, il y en aura 222, mais celle-ci a une particularité : c’est le seul condamné “de type européen”, comme il a été alors décrit. Pour comprendre cette histoire d’amour dans la tourmente, il faut se situer dans le contexte, que l’on découvre tragique dès le début du film. Les ultras de “l’Algérie française” posent une bombe dans la rue de Thèbes, en pleine casbah d’Alger, quartier musulman. Il y aura 80 morts. Vont suivre, en réplique des attentats FLN au Milk Bar, fréquenté par les Européens, qui feront plus de 10 morts, d’autres suivront.. Fernand veut ouvrir les consciences des pieds-noirs en déposant une bombe dans les vestiaires de l’usine EDF où il travaille, pour couper l’électricité dans toute la ville. Il a bien précisé à ses camarades qu’il ne veut tuer personne. L’explosion est minutée pour une heure après le départ des ouvriers. Elle n’aura pas lieu. Fernand est arrêté, torturé et condamné à mort. Suite à l’avis défavorable de François Mitterrand, garde des Sceaux, il ne sera pas gracié et sera exécuté. Cela nous vaut une scène émouvante lorsque les deux époux se voient pour la dernière fois et ne peuvent pas se toucher. Vicky Krieps, magnifique interprète, fusionne là deux générations de femmes. Elle a déclaré : “Hélène lui dit des choses que je peux dire parce que je suis moi, mais que la vraie Hélène n’aurait pas pu dire. Elle aurait eu peur, les mœurs n’étaient pas les mêmes.” En toile de fond, le réalisateur nous offre un film dont l’ambiance restitue la simplicité du réel dans l’Alger des années 1950 et donne à voir la vie d’un quotidien d’engagements formulés de doutes et de peurs inavouées.

Jean Segonne

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Chronique cinéma : Robuste, Depardieu tel qu’en lui-même

24 mars 2022 By Redaction

France 2022

Réalisation : Constance Meyer

Durée : 1 h35 

Avec : Gérard Depardieu, Déborah Lukumuena, Lucas Mortier

Lorsque son bras droit doit s’absenter, Georges, star de cinéma vieillissante, se voit attribuer une remplaçante, Aissa. Les films où Gérard Depardieu s’amuse à jouer avec sa propre image sont en passe de devenir un genre en soi. Ici, la réalisatrice lui accole Déborah Lukumuena qui incarne Aïssa, le nouveau garde du corps de la star solitaire et capricieuse. Constance Meyer explore la confrontation entre deux solitudes. Bon, l’acteur on a l’impression de déjà bien le connaître même s’il est amené là dans des zones de vulnérabilité et d’intimité. Mais on a le sentiment de découvrir Déborah, qui est plus “neuve” donc plus mystérieuse. Georges et Aïssa, entre puissance et souplesse, pourrait-on dire. Tout les oppose, à une exception près. Le point commun entre ces deux personnages et acteurs, c’est leur corpulence, indiquée dès le titre. Le spectateur assiste à une rencontre entre deux êtres, deux corps en mal d’amour, et va s’attacher autant à Aïssa qu’à Georges car un équilibre existe entre les deux personnages. Ce sont des corps hors normes que la caméra met à nu. Vous l’avez compris, Robuste ne se réduit pas à un documentaire sur l’acteur. Il faut donc le transformer en lui donnant un partenaire à sa mesure, mais avec qui le faire jouer alors qu’il sort sans cesse du cadre ? La cinéaste l’a donc associé à un autre corps robuste et fragile comme le sien, mais féminin, bien plus jeune et qui possède d’autres codes sociaux : celui de l’agente de sécurité qui le protège. Ces deux individus que tout semble opposer vont alors être amenés à partager un quotidien. Sans trop de mots, ils vont se reconnaître, apprendre à se découvrir, à se regarder. Intrigués, ils se tournent autour, s’observent, se sentent. La réalisatrice capte avec délicatesse la dimension animale de cette rencontre et l’attachement progressif de ces êtres. Construit en miroir, le film s’immisce dans l’univers intime de chacun des protagonistes. Georges, désabusé, vit tel un enfant gâté. Aïssa, tout aussi tourmentée, peine à s’abandonner dans les bras de celui qu’elle aime. Deux êtres se découvrent et s’élèvent. C’est beau, sobre et nécessaire. Le grain de la photographie accentue la beauté de l’image. Les plans rapprochés sur les corps confèrent une véritable sensualité à ce film singulier.

Jean Segonne

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Chronique cinéma : The Chef, un délicieux petit film

18 février 2022 By Redaction

Royaume Uni, 2021

Réalisation : Philip Barantini

Durée : 1 h 34

Avec : Stephen Graham, Vinette Robinson, Jason Flemyng

Nous sommes dans un restaurant gastronomique de Londres. Ce soir-là, avant même que le service débute, on sent que quelque chose s’est déjà détraqué. Et voilà qu’un tatillon inspecteur de l’hygiène vient balader son nez inquisiteur dans les moindres recoins et rédige un rapport salé. Ainsi commence, dans les cuisines, ce thriller psycho-culinaire. Le réalisateur connait ce milieu et pour cause, après avoir été comédien, il a eu une longue expérience dans la restauration, gravissant tous les échelons jusqu’à devenir chef cuisinier. C’est ce dernier rôle qu’il confie à l’excellent Stephen Graham. Andy, notre chef étoilé arrive en retard. Au téléphone il vient de désamorcer un éventuel procès en inconséquence, en assurant à la mère de son fils, auquel il a oublié de souhaiter un joyeux anniversaire, qu’il le rappellera plus tard. Mais les ennuis ne font que commencer. Au restaurant la soirée ne s’ouvre pas non plus sous les meilleurs auspices. Outre son retard et le contrôle sanitaire il a oublié aussi d’effectuer une partie des commandes et un plongeur et une serveuse manquent à l’appel. Qu’importe, le chef et sa brigade vont faire au mieux. Mais, dans la salle et en cuisine, les obstacles s’accumulent, au risque d’accroître une tension déjà palpable. Et voilà le spectateur scotché sans discontinuer jusqu’à la fin. Lui sont restitués le stress et l’exaltation de tout un microcosme dans le vif de l’action. Il sait qu’il suffira d’un instant d’inattention pour que le lait déborde, que la crème anglaise tourne, que le caramel brûle ou qu’une erreur fatale soit commise. Pour couronner le tout déboule alors un célèbre cuisinier et star de la télé flanqué d’un critique gastronomique en vogue qui guettera forcément le moindre faux pas du chef. Se développe ainsi une vraie chorégraphie d’hommes et de plats, un ballet culinaire impressionnant. C’est un peu le petit théâtre de la vie disséqué dans un lieu en temps réel. Mais le plaisir de notre spectateur ne serait pas total sans la prestation assez folle des acteurs. Ils nous font vivre l’expérience d’une cuisine de haute volée. The chef nous explique ainsi pourquoi le secteur de la restauration peine de plus en plus à recruter. Les salariés, payés au lance pierre, y “dégustent” bien plus que les clients.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique cinéma, cinéma, cuisine, gastronomie, jean segonne, Philip Barantini, The Chef

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