A partir du 22 septembre 2021 les ateliers de théâtre pour enfants vont reprendre leur cours tous les mercredis après-midi à l’Ostal de la Cesse. Ces cours de théâtre sont organisés depuis 11 ans maintenant par l’association l’Ametlièr avec le soutien de la Communauté de commune Du Minervois au Caroux. Emmanuelle Osmont comédienne diplômée du Conservatoire de Rouen qui anime ces ateliers nous a accordé un entretien.

Quelles seront les nouveautés pour cette nouvelle saison de théâtre ?
La principale nouveauté sera l’organisation de deux groupes pour pouvoir accueillir dans des conditions optimales les seize petits acteurs qui étaient inscrits l’année dernière et peut-être les nouveaux. Je pense faire des groupes en fonction de l’âge, ceux de l’école primaire pourraient être séparés de ceux du collège. Les cours auront toujours lieu le mercredi après-midi à l’Ostal de la Cesse.
La crise du Covid n’a pas découragé les enfants pour participer à vos ateliers ?
Non, c’est plutôt le contraire, nous avons eu de nouvelles inscriptions l’année dernière par ce que nous avons essayé de poursuivre notre activité au maximum, et les enfants avaient besoin d’activités qui pouvaient se maintenir, en appliquant les protocoles sanitaires. J’ai vraiment pu constater que les enfants étaient avides de participer aux activités et débordaient d’énergie. Ils sont présents à toutes les séances, toujours de manière active, ils progressent au niveau de l’expression et prennent confiance en eux.
Que proposez-vous dans vos ateliers théâtraux ?
Il s’agit de découvrir le théâtre de manière très ludique, j’organise beaucoup de petits ateliers d’improvisation, de jeux de rôle ou petites scénettes que les enfants travaillent en petits groupes et ensuite chaque groupe joue devant les autres par ce que le théâtre passe par la représentation devant un public. Jusqu’au Covid nous choisissions des textes avec les enfants pour préparer une représentation en fin d’année, mais cette représentation n’a pas pu se dérouler les dernières années à cause de la crise sanitaire, mais nous espérons que cette année sera moins chaotique.
Les enfants tirent-ils des bénéfices de la pratique théâtrale ?
Oui bien sûr et c’est ce qui me motive. J’ai des enfants avec des histoires parfois compliquées, mais qui peuvent retrouver une confiance qu’ils ont perdu, qui arrivent à prendre la parole en public, des garçons qui bégaient et qui quand ils jouent oublient en quelques sorte de bégayer. En plus, ils ont une énergie qui me fascine, ils accumulent beaucoup de pression dans le milieu scolaire, même sur les réseaux sociaux ou dans leurs relations sociales, face à des écrans bien souvent et mes ateliers viennent leur proposer de se libérer de tout ça, et de se relâcher un peu mentalement et physiquement. Et ils en ont besoin, vraiment, partout où j’interviens (à Nissan les Ensérune, à Maraussan, à l’école du Pic à Béziers). Je m’inspire du « théâtre forum », une pratique née dans les années 60 au Brésil, qui est basée sur la participation de comédiens non professionnels qui improvisent sur une situation d’injustice ou de discrimination. Cette pratique laisse une grande liberté aux enfants pour exprimer leurs sentiments, leurs frustrations, tout en les responsabilisant. Et surtout elle laisse une grande part à la liberté et à la spontanéité et permet aux enfants de s’amuser.
Salvy Delègue