La Semaine du Minervois

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Périscolaire et mesures sanitaires : les agents donnent l’alerte

22 février 2021 By Redaction

Depuis les 14 janvier et 8 février derniers, de nouveaux protocoles et restrictions dictées par le Ministère de l’Education Nationale imposent plus de contraintes dans les accueils de loisirs périscolaires. Les acteurs des accueils de loisirs du CIAS Sud Minervois (animateurs, agents de service, directeurs et coordinateurs) souhaitent alerter le gouvernement et lui faire part de leur inquiétude sur le côté maltraitant qu’engendre, au quotidien, l’application stricte de ces consignes, pour les enfants.

Une maltraitance qui n’est pas le fait des agents, mais de la perte de sens que ces contraintes inapplicables installent dans l’organisation de l’accueil, privant les enfants des libertés de base indispensables à leur développement. Les protocoles imposent qu’il n’y ait « aucun brassage entre les classes dans tous les temps de l’enfant » : il est donc interdit de jouer avec les camarades des autres classes entre midi et 14 heures alors que les récréations sont souvent organisées par groupes de classes. Les enfants ont des amis dans d’autres classes que la leur : ils ne comprennent pas pourquoi ils peuvent jouer avec eux à 10 heures et 16 heures, mais pas manger ensemble à la cantine ou jouer pendant le temps périscolaire. Cela génère de la tristesse, mais aussi des tensions entre les enfants, des colères, de l’irritabilité et l’agressivité entre enfants et contre les animateurs. Il faut aussi « garder le masque à table dès que l’enfant n’est pas en train de manger » : soit les enfants le gardent sous le menton pendant qu’ils mangent, soit ils le mettent dans la poche, soit ils le laissent sur la table, dans tous les cas, l’hygiène n’y est pas. C’est une source d’inconfort supplémentaire et les masques ne sont pas toujours adaptés au visage des enfants : ils tombent régulièrement ou « font mal » derrière les oreilles. Beaucoup sont présents de 7h30 à 18h30. Les agents posent la question : « quels adultes gardent le masque 11 heures par jour ? » Pour respecter une distanciation physique, il faut « faire manger les enfants en quinconce et séparer les tables des différentes classes de 2 mètres, nous avons dû multiplier les lieux de prise de repas pour nous retrouver à servir les enfants dans des salles d’activité ou salles des fêtes, où les règles d’hygiène imposées par la DSV (Direction des services vétérinaires) ne sont absolument pas respectées. Et tous ces efforts sont réduits à néant le mercredi car nous accueillons, sur un même site, des enfants d’écoles différentes. Il nous est alors impossible de les séparer par classes ni même, parfois, par école ». Le protocole des accueils de loisirs date de novembre 2020. Les agents insistent sur la souffrance quotidienne des enfants, mais pour les agents aussi, la maltraitance induite par ces mesures inapplicables est une réalité. « La première priorité de notre métier est d’assurer la sécurité physique et morale des enfants », mais également de proposer des activités ludiques, culturelles, sportives, éducatives et conviviales, en lien avec un projet pédagogique et des objectifs éducatifs. Cela dans l'objectif de participer au développement de l’enfant et le guider vers le futur citoyen qu’il va devenir. Se former, se professionnaliser, faire des recherches et se renouveler tous les jours pour proposer un accueil où l’enfant trouvera une ambiance adaptée à ses besoins et où il sera content de se retrouver, avec les copains, entre la maison et l’école, ou toute la journée le mercredi pour de supers aventures, sont en partie, les missions des agents qui travaillent dans un accueil de loisirs péri ou extrascolaire. « Nous suivons ces enfants souvent pendant des années, jusqu’à leur majorité et les accueils périscolaires, extrascolaires et les accueils de jeunes, contribuent à les ouvrir aux autres, à partager, à créer, jouant le rôle de régulateur dans les relations entre les enfants. Les animatrices et animateurs ne sont pas des amuseurs ni des garçons de café : ils ont un rôle éducatif et social. Après onze mois de protocoles qui arrivent toujours au dernier moment, de restrictions qui engendrent des situations qui frisent le burlesque, nous, acteurs des accueils collectifs de mineurs du CIAS du Sud Minervois, souhaitons alerter le gouvernement, mais aussi les familles et les élus sur une situation qui se dégrade de jour en jour et que les dernière mesures vont contribuer à dégrader encore plus.

Animateur ou surveillant ?

Les agents déplorent qu'en onze mois, l’animateur est devenu un surveillant : faire respecter les gestes barrière est la nouvelle priorité. Rappeler sans cesse de remettre le masque, de ne pas se mélanger, de ne pas se toucher, de se laver les mains, sans cesse donner des ordres aux enfants. Le faire en parlant fort pour se faire entendre à travers un masque qui étouffe le son et cache les expressions des visages, dans des locaux bruyants, souvent inadaptés. Quant aux activités collectives, il faut en permanence se renouveler pour en inventer qui n’impliquent aucun rapprochement. Depuis onze mois, « comme des bons petits soldats », nous tentons de respecter au mieux les consignes car nous savons que les gestes barrières sont indispensables en cette période difficile. C’est vrai, les résultats en termes sanitaires sont là : le bilan de ces onze derniers mois dans les accueils de loisirs du CIAS du Sud Minervois, pour les onze communes est excellent. Trois enfants et un agent seulement ont été diagnostiqués positifs à la Covid-19, sur des communes différentes et à des périodes différentes, mais aucun foyer n’a été recensé. Et cela, avant que le gouvernement renforce les mesures : les premières restrictions ont donc prouvé leur efficacité. Alors pourquoi en rajouter quand celles-ci dégrade la qualité d’accueil des enfants, compromet les autres règles d’hygiène et dégrade les conditions de travail, accroît les risques psycho-sociaux ? La grande majorité des familles, sur tous les sites, font confiance aux animateurs. Mais depuis le 14 janvier, certains parents se questionnent sur le bien-fondé de ces dernières restrictions, s’indignent même de ce que « nous faisons subir à leurs enfants, et nous, animateurs, ne pouvons qu’être d’accord avec eux mais devons continuer à obéir. Devoir faire le contraire de ce pourquoi nous aimons ce métier est destructeur. La sécurité affective est en danger si on continue à privilégier la sécurité physique sans prendre en compte l’ensemble des besoins qu’un enfant a pour se développer en toute sérénité ».

De grosses responsabilités pour des contrats précaires

"Nous souhaitons progresser sur la reconnaissance par nos élus du territoire du métier d’animateur et de l’importance de ce service pour la population."

Depuis toujours au CIAS du Sud Minervois et partout en France, le travail d’animateur est synonyme de situation précaire, de contrats incertains, (petits CDD ou contrat aidés), de temps de travail décalés et hachurés, de bénévolat même, si on veut préparer correctement les projets pédagogiques mis en place. Pourtant, les équipes sont là et font face à toutes ces injonctions contradictoires. « Or, qu’entend-on durant ces onze mois, de la part de notre Ministère ? On ne parle que des enseignants comme interlocuteurs et responsables du respect des mesures sanitaires en milieu scolaire. Oui les enseignants, comme beaucoup de salariés en France font leur travail. A certains, le gouvernement rend hommage, comme aux soignants par exemple et ils le méritent. Soudain sont réapparus sur la scène les « invisibles » : éboueurs, ASEM, aides à domicile, agents sociaux, …, les premiers de corvée. Mais pas les animateurs ». Mille enfants sont accueillis tous les jours dans le Sud Minervois, mais le Ministère de l’Education Nationale n’a à aucun moment parlé de protocoles durant le temps périscolaire : « ce sont ceux des temps scolaires, en classe, qui nous sont imposés. Nous tenons à rappeler à notre Ministère que non, en France, l’Education Nationale ne gère pas les pauses méridiennes, ni les temps d’accueils avant et après l’école, ni les mercredis ou encore les vacances scolaires. Le Ministère de l’Education Nationale semble ignorer qu’il est aussi celui de la Jeunesse et des Sports, c’est-à-dire celui des animateurs, une profession reconnue depuis 1997, mais oubliée par son Ministère ». Les agents sont consternés qu'à aucun moment, après onze mois d’allocutions hebdomadaires, il n’a été question de s’adresser directement aux animateurs, ceux-là même qui, depuis presque un an, cherchent et trouvent des solutions afin de garder un semblant d’humanité et de convivialité lors de ces temps d’accueil qui représentent quand même 5 heures par jour dans la vie d’un enfant, contre 6 heures en classe. Il n’y a pas grande différence sur le terrain, alors pourquoi cet oubli ? L’écart entre les conditions d’accueil en classe et en accueil périscolaire ou extra-scolaire est important : quand il y a cinq ou six classes dans une école, nous n’avons qu’une à deux salles d’activités et une salle de restauration pour toute une école. Quand il faut installer un enfant toujours à la place pour manger, sachez qu’un autre enfant vient prendre sa place sur la même chaise peu après pour un deuxième service. Dans une classe, il n’y a qu’un enfant par place. Cela change beaucoup de choses en termes de travail de désinfection.

Un service public de qualité en manque de reconnaissance

Le Sud Minervois n’a cessé au fil des années de construire un service public d’accueil des enfants toujours plus ambitieux : projets transversaux, intergénérationnel, multiplication et amélioration des structures d’accueil, projets culturels. Tout cela est remis en question, quand le besoin est d’autant plus fort de lien social entre les enfants, avec les adultes. « Nous voulons faire prendre conscience aux familles et aux élus que ce service est une richesse pour le territoire et qu’il importe, au-delà de la dénonciation de mesures gouvernementales inapplicables, de prendre les mesures localement qui sont indispensables pour protéger les enfants et les agents. C’est l’engagement des agents qui a permis de maintenir ouverts des accueils au plus fort de la crise, d’accueillir les enfants des soignants et des agents qui continuaient à travailler auprès des personnes âgées, des patients hospitalisés. Par deux fois, en juin et en décembre, les agents ont sollicité le versement d’une prime exceptionnelle en reconnaissance de cet engagement, par deux fois refusée et ne parlons pas de la précarité des agents. Nous entendons par cette action ouvrir un dialogue constructif entre tous les acteurs de l’éducation et de l’accueil des enfants et adolescents. Nous souhaitons progresser sur la reconnaissance par nos élus du territoire du métier d’animateur et de l’importance de ce service pour la population. Nous avons des propositions à faire sur ces sujets et nous espérons être entendus, tant au niveau national que départemental et local ». Selon l'intersyndicale CGT-FO du Sud Minervois, 75 agents, soit plus de 80 % des effectifs des 17 établissements du territoire du CIAS étaient présents. Aucun accueil de loisirs ne manquait. Les Maires des onze communes du CIAS étaient invités : aucun n'est venu, le président Christian Lapalu s'étant fait excuser par une élue du Conseil d'administration présente.

Les animateurs se réuniront prochainement pour décider des suites de leur mouvement.

Classé sous :Actualités Balisé avec :agents, CIAS Sud Minervois, contrats précaires, Éducation nationale, mesures sanitaires, service public

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