Lundi 2 mai, le sénateur Sébastien Pla s’est déplacé à la cave coopérative de Peyriac à la rencontre des viticulteurs dont les vignes ont été impactées par le violent orage de grêle du 24 avril.

Philippe Coste, président du site et du cru Minervois ; Stéphane Roux, directeur du même syndicat ; Denise Gils et Françoise Soulié, maire et conseillère de la commune ; une délégation de coopérateurs et Jean-François Orosquette, vigneron indépendant du Château La Grave (Badens), attendaient le sénateur. Carte en main, le président Coste lui a détaillé la zone impactée : arrivée par l’ouest, la grêle est tombée sur une bande allant de Villarzel-Conques-Badens pour la largeur, jusqu’aux contreforts de la montagne Noire. “L’impact sur le dégât végétal est facile à estimer. Par contre, sur la récolte, on ne sait pas ce qui va repartir ou pas mais ça se ressentira sur des pourcentages importants. Le Domaine de Pautard, de Damien Baudouy, un vigneron indépendant, qui a pris la grêle à sec, a été ravagé. Ailleurs, il y a eu beaucoup d’eau”.
Pour un système mutualisé
“Quid des assurances ?”, a demandé le sénateur. “Ici, très peu de viticulteurs le sont”, a répondu le président et d’en expliquer les raisons : “On a des rendements très faibles donc de petites récoltes. Compte tenu du système d’indemnisation basé sur ces récoltes et, qu’en plus on enlève la franchise, ça ne vaut pas le coup. La cave est assurée en perte d’exploitation mais on vient de passer deux ans Covid, là-dessus on prend le gel avec un peu de mildiou et, cette année, la grêle. Le problème qu’on a aujourd’hui c’est que le fond de calamité ne peut pas intervenir. Les rameaux blessés vont casser plus tard. Ils ne seront pas pris en compte pour grêle mais par le vent. Tant qu’on n’en viendra pas à une caisse mutualiste... Mais la FNSEA n’en veut pas”.
La question est : “que veut-on faire de notre viticulture”
Philippe Coste a indiqué : “Ici, la coopérative a fait tampon, mais les indépendants ? Il y a eu un accompagnement mais on est en train de rembourser deux campagnes de charges sociales (Covid) et on va se retrouver l’an prochain sans trésorerie mais avec ces remboursements.” Il a signalé que les exonérations promises n’avaient pas eu lieu et “qu’il n’y a aucun contact avec la Mutualité sociale agricole (MSA)”. Stéphane Roux a enchaîné : “Tant qu’on n’arrivera pas à des moyens olympiques, il n’y aura pas d’assurance correcte. Il faut persuader le nouveau ministre qu’il faut s’attaquer à ce sujet majeur. L’ensemble de l’Occitanie est concerné par ce système qu’ici on dénonce depuis 10-15 ans. Et ça ne va pas s’arranger car la FNSEA et ses gros céréaliers ne feront pas changer la donne. On est piégé.”
Danièle Storaï