Dans le cadre de notre numéro spécial sur la Semaine du Minervois, retrouvez les témoignages de correspondants, rédacteurs et membres passés et actuels dans les articles de cette semaine.
Cette année, cela fait 20 ans que j’écris dans la Semaine du Minervois, ce qui fait de moi la plus ancienne et sûrement la plus vieille de “la maison”.
Recrutée par l’association Vivre en Minervois le 1er juillet 2002 pour occuper les fonctions de journaliste rédactrice, je devais fournir des magazines (le premier est paru dans le n°173 sur la poétesse peyriacoise “Marie Baraillé, libre et félibre”), des dossiers aux thématiques ciblées, et j’avais en plus des communes dédiées : Peyriac, Rieux, La Redorte et plusieurs autres en fonction de leur actualité. En 2009, le temps très partiel de mon contrat CDI a été augmenté pour que, en tant que “spécialiste de l’information” formée au cours de sessions spécifiques, je puisse aussi assurer la gestion des articles envoyés par une partie du réseau de correspondants qui était alors en cours de développement. J’ai connu l’effervescence des bouclages dans tous les sièges, d’Azille à Pépieux, puis à Félines où, en 2011, Philippe Keller et Sylvie Abbal, fondateurs du titre, ont passé la main. Financièrement, le journal allait déjà mal et une souscription avait été passée. La nouvelle rédaction, qui s’est installée à Olonzac, m’a conservée comme correspondante locale en maintenant, pendant un temps, ma participation aux bouclages (relecture et corrections) puis elle a déménagé avenue d’Homps et transmis le flambeau à l’équipe actuellement en place.
Plus qu’un métier, un engagement
Pour avoir accepté les régressions successives de journaliste salariée (avec carte professionnelle nationale) à correspondante locale, avec les pertes statutaires que cela induit (financières mais pas que), il fallait vraiment que je sois attachée à ce journal et que je croie en son avenir. J’y crois toujours parce que c’est le seul qui rassemble les Minervois audois et héraultais. D’après les enquêtes que nous avions menées dans les villages, les autochtones souhaitaient y retrouver ce lien car, pour beaucoup, ils ont de la famille dans les deux départements, et les “nouveaux arrivants” voulaient mieux connaître le territoire pour le comprendre et s’y forger des racines. C’est le cas des lecteurs des nombreuses “Semaines” qui existent dans plein d’autres territoires : ils demandent du “très local”, des infos ou des pages d’histoire qu’ils ne trouvent ni à la télé, ni dans les quotidiens régionaux ou dans d’autres supports. Peut-être n’avons-nous pas su répondre à cette attente en dispersant trop nos sujets hors zone ? Ajoutons à cela les années Covid, difficiles pour la presse car peu d’activités à relater, et maintenant les hausses diverses qui grèvent les budgets... Cela m’est un crève-cœur de devoir poser un point final à cette “reconstitution sur papier” d’un Grand Minervois déchiré au fil des siècles par les instances religieuses d’abord, politico-administratives ensuite.
Danièle Storaï, correspondante pour Rieux, Peyriac, La Redorte