Quatre conseillers municipaux ont démissionné et se sont exprimés dans nos pages précédemment (voir SdM 1141 du jeudi 27 janvier) ; Didier Vordy, maire, accompagné de Christophe Cabrol, conseiller municipal, donne aujourd'hui son avis sur les raisons de la rupture.

“Je suis le maire de tout le village”: Didier Vordy, maire de Minerve depuis 14 ans, se dit animé d'une volonté de cohésion. En 2020, deux listes électorales se sont opposées, “avec deux logiques différentes. Notre liste a eu la majorité dès le premier tour (six contre cinq) et c'est la majorité qui l'emporte.” Didier Vordy explique que les deux listes ont continué de s'opposer en conseil : “Il est très difficile de s'entendre, les conseils sont très houleux parfois”. Pourtant il est arrivé que règne une certaine harmonie : “Nous avons adhéré à certains projets. Par exemple, pour le musée, deux personnes ont été embauchées, nous avons acheté du matériel avec un coût non anodin pour la commune ; 1 million d'euros ont été dépensés pour les remparts que la commune a financés à 30 %”. Pour le maire, la réfection des chemins vicinaux, qui constituait un des points de désaccord, était une priorité : “Fin 2022, tous les hameaux seront desservis. Il n'y a aucun favoritisme”. Concernant l'aire de lavage, “le projet est voté en conseil à l'unanimité depuis 2011, puis il y a eu revirement de certains. Le hangar est une nécessité pour la mise aux normes des conditions de travail des employés municipaux. On me reproche de ne pas déléguer et quand je délègue ça ne se fait pas. C'est de l'opposition pure. Il y a eu des propos diffamatoires en conseil concernant l'aire de lavage. Une plainte est en cours. Je regrette ces démissions qui trahissent leurs électeurs.”
“J'ai toujours fait respecter les décisions prises en conseil municipal”
Didier Vordy insiste sur sa fonction de maire : “Nous fonctionnons toujours de manière démocratique, par le vote. Mais il y a des contraintes administratives, certaines sont mal comprises, mais mon rôle est de les faire respecter. Je ne décide pas des règles mais j'en suis le garant. Les limites du conseil s'arrêtent aux limites de la commune.” Le maire explique certains retards dans l'exécutif par le départ de la secrétaire de mairie qu'il a dû remplacer, puis former son remplaçant : “Se retrouver sans elle a été très dur, elle avait un rôle majeur par ses compétences et sa longue expérience. Je consacre beaucoup de temps à la mairie, je ne partirai pas avec des casseroles. Si les démissions venaient de mon groupe, je me serais remis en question et j'insiste, mes adjoints sont des personnes respectables. Concernant les élections à venir, je suis serein, adviendra ce qui adviendra. Les projets se feront petit à petit, je ne veux pas endetter la commune.” Et le maire de conclure : “C'est l'intérêt collectif qui est important”.
Propos recueillis par Lydie Rech