Pour venir en aide aux éleveurs de porcs confrontés aux difficultés liées aux conséquences de la crise sanitaire Covid, ainsi qu’à une forte hausse des coûts de production et à une baisse des cours depuis septembre dernier qui ont fortement affecté la trésorerie des entreprises de la filière, l’État met en place un dispositif d’accompagnement à destination des entreprises les plus fragiles et dont la pérennité de l’activité est mise en péril. Pourront bénéficier de la mesure, les exploitants agricoles à titre principal, les GAEC, les EARL, les autres personnes morales ayant pour objet l’exploitation agricole et dont au moins 50 % du capital est détenu par des exploitants agricoles à titre principal. Sur demande auprès de la DDTM de l'Aude (04.68.10.31.00) ou de l'Hérault (04.34.46.60.00).
Pastoralisme: présence du loup sur le territoire
La Une de notre édition du 5 août 2021
Aux « Les groins de la Garrigue » les porcelets sont heureux à Félines!
Quand on aime manger de la viande, autant choisir de la qualité. Entre la chair d’un animal provenant d’un élevage intensif, hors-sol, industriel, et celle d’une bête ayant connu le plein air et le goût des herbages, la différence est de taille. Aurore Daguier, 30 ans, vient de créer « Les Groins de la Garrigue » à Félines : un petit élevage bio de porcs charcutiers. Rencontre avec une jeune femme étonnante.

Du bio en circuit court et vente directe. Aurore a démarré son élevage en mai 2021 à Félines, où elle s’est installée depuis quelque mois avec Grégory Besnier, son compagnon, qui est, quant à lui, éleveur berger. Elle loue 17 hectares de terres de garrigue pour que ses futurs cochons charcutiers puissent évoluer et se développer dans les meilleures conditions possibles, en agriculture biologique. Son objectif : la vente directe et en circuit court. « J’ai été bergère pendant quatre ans avant de choisir de me consacrer à l’élevage de cochons fermiers. J’avais déjà des cochons dans le Puy de Dôme, où je vivais avant. Actuellement, j’ai 7 à 8 cochons à proposer à la vente. Certains sont nés à Félines, d’autres ont été achetés : c’était un lot de démarrage. J’en ai acheté une bonne vingtaine dans un élevage bio. Mes truies sont de race rustique, elles ont fait des petits mais pas assez pour peupler l’élevage. Mon but est de posséder suffisamment de truies pour ne plus avoir à acheter de cochons. Un porcelet d’une vingtaine de kilos, en bio, coûte environ 180 euros : c’est assez cher ! Mais c’est un réseau, et difficile à trouver. Il existe très peu d’élevages bios… »
L’élevage, et l’engagement d’Aurore, nécessitent beaucoup de soins et de travail. La jeune agricultrice est confiante : « C’est par hasard qu’on est arrivés à Félines. On a vu une annonce alors qu’on cherchait une exploitation agricole, et on a appelé Guy Sabarthès, adjoint au maire. On a eu un excellent contact. C’est quelqu’un qui est très investi, et le projet lui tenait à cœur. On a été vraiment bien accueillis, et ça a joué pour nous, évidemment. On remercie beaucoup l’équipe municipale de nous avoir donné la chance de nous installer ». Actuellement, Aurore fait les marchés de Ferrals les Montagnes le dimanche matin, et celui de Narbonne le samedi matin. Elle recherche un marché en semaine, à partir de septembre.
Pour en savoir plus : lesgroinsdelagarrigue@gmail.com
Facebook : groinsdelagarrigue
Anouk Journo
Aigne : la bergerie de Saint-Abdon mise en demeure de destruction
Clémence Perrin, bergère à Saint-Abdon, installée depuis 3 ans, a reçu du maire de la commune, Yves Fraisse, une mise en demeure de destruction de sa bergerie.

Des habitants d’Aigne ont alerté le journal pour dénoncer l'injustice que subit selon eux, Clémence Perrin, éleveuse de brebis à Saint-Abdon. Cette dernière a en effet reçu le 7 juin, une mise en demeure du maire de la commune de démonter sa bergerie. Ce qui aurait pour conséquence, pour cette famille avec un enfant de 3 ans, bientôt scolarisé, et un autre qui découvrira la vie dès cet été, à une expulsion, la bergerie étant essentielle pour son travail, et un arrêt de leur activité.
Un élevage extensif
Après avoir exercé la profession de maraîchère, Clémence qui vient de Lille et vit à Aigne depuis 6 ans est bergère depuis 3 ans. Elle possède un cheptel de brebis Corses, adaptées aux zones arides, d’une quarantaine de têtes qui, tout en débroussaillant naturellement les abords de la commune (pare-feu), paissent sur des terrains privés, prêtés ou loués, sur une superficie d’environ 15 hectares, elle-même étant propriétaire d’1 hectare. Dix brebis sont actuellement traites, Clémence en prévoit vingt-cinq pour l’année prochaine. Elle transforme le lait en fromage, yaourts et fromage blanc. Les agneaux destinés à la viande sont uniquement ceux issus de l’agnelage, non utiles au renouvellement du troupeau. Son mode d’élevage est raisonné, avec l’objectif de se rapprocher au maximum du cahier des charges bio. Sa bergerie en bois a été construite sur son terrain l'hiver dernier, sans permis car des pourparlers étaient en cours, et l’urgence d’un toit pour les brebis pressant. Elle est démontable, sans dalles et sans fondation mais indispensable à son travail, que ce soit pour la traite, l’agnelage ou en cas d’intempéries.
Cette année, rien ne va plus
Selon Clémence Perrin, en octobre 2020, en présence de la gendarmerie, le maire est venu l'informer de l’illégalité de son habitat démontable au col de Cas. Suite à cela elle l'a rencontré en mairie pour échanger quant à la possibilité de régulariser sa situation. Les terrains classés agricole à Aigne étant très rares, le maire a évoqué la possibilité de modifier la destination des parcelles concernées de agricole protégé à agricole afin qu'elle puisse continuer son activité. En janvier 2021 elle a fait une demande de convention de pâturage sur des terres communales (sans pose de clôtures). A ce jour elle n’a reçu aucune réponse. La mise en demeure municipale lui ordonne de démonter la bergerie d’ici la mi juillet, ce qui l’empêcherait de terminer la saison de traite et l’obligerait à partir. « Si on m'oblige à la démonter, je ne peux plus travailler. Bien sûr, la mairie est dans son droit, mais un agent de la direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) est venu en compagnie du maire le 26 mai, et m’a dit qu’il est possible de changer la destination du terrain qui est classé AP (agriculture protégée)*, mais ce changement est au bon vouloir de la mairie, et à ce jour, les négociations entamées au mois de novembre semblent bloquées », explique Clémence, tout en restant, comme son prénom l’indique, calme, mais profondément impactée par ce qu’elle considère comme une injustice. Elle a le soutien d’une partie des habitants et fut bien accueillie lors de son arrivée à Aigne, et là, elle ne comprend pas. « J’ai demandé à la mairie une convention de pâturage sur les terrains communaux, mais je n'ai pas de réponse », reprend-elle. A l'achat son lopin de terre comportait déjà une toute petite bâtisse à usage agricole dont une partie est en pierre, avec un mur mitoyen en parpaing.
Suite au conseil municipal du 28 juin, la municipalité va envoyé un courrier à Clémence Perrin dont le contenu n'a pas été communiqué. Selon nos sources, ce terrain serait éloigné de ses pâturages. Interrogé, Yves Fraisse, nous confirme la recherche d'un terrain et ne souhaite pas en dire davantage.
Production fromagère
Clémence propose à la vente fromages, yaourts et fromage blanc que l’on peut se procurer à Agel, au Jardin de Valérie le vendredi après-midi dès 16 heures, et le samedi matin à la bergerie Saint-Abdon, chemin des bassins à Aigne, ancien chemin du pèlerinage à Saint-Abdon.
Contact : 06.50.80.90.87.
*NDLR Il est interdit de construire sur les terres en zone agricole protégée, contrairement aux zones agricoles classique où les bâtiments d'exploitation sont possibles. La DDTM a donc considéré lors de sa visite qu'il était envisageable de classer le terrain en zone agricole simple afin de permettre à Clémence Perrin son activité agricole.
Anne Pech Lafitte et Lydie Rech