L'épicerie « Au Panier de Julie » se situe au centre du village, sur une placette communale conviviale. Julie Malherbe, jeune femme toujours souriante et dynamique, tient son commerce avec efficacité et modestie. Légumes, fromages, charcuteries, pains, produits ménagers, surgelés, petit rayon bio, boissons, vins des producteurs de Félines… Mais aussi, depuis la fermeture de la boutique légendaire de Marie-Claude Marty pour cause de « retirada » bien méritée, gaz, presse régionale et, bientôt, tabac et Française des jeux.
Un engagement quotidien
L’épicerie « Au Panier de Julie » existe depuis 2015, dans un bâtiment communal qui abritait déjà une épicerie auparavant. Julie s’engage auprès de sa clientèle 7 jours sur 7. « Avant, je travaillais dans une grande surface, le Casino à Olonzac. Pendant presque quatre ans, j’ai occupé tous les postes possibles dans l’établissement, donc j’ai beaucoup appris sur le métier. C’est l’ancienne épicière de Félines qui est venue me demander si ça m’intéressait de reprendre le commerce. Ma fille Léna était toute petite, mais j’ai accepté, emprunté pour racheter le fonds de commerce, et je me suis lancée. »
Un changement de statut professionnel et de vie
Julie est passée avec bonheur d’un poste salarié à un rôle de gérante d’épicerie avec toutes les responsabilités que cela implique. Pour être opérationnelle au quotidien, elle possédait déjà un sérieux savoir-faire : « J’avais été chef du rayon fruits et légumes, du rayon frais, à la caisse, j’avais fait de la mise en rayon… de tout. » En revanche, pour pouvoir vendre du tabac, Julie a dû suivre une formation très spécifique : « C’est très compliqué pour les papiers, les autorisations… J’ai dû me former d’octobre à maintenant. Il faut des accréditations, envoyer un dossier aux douanes… J’ai découvert ce que j’ai le droit et ce que je n’ai pas le droit de faire quand on vend du tabac. Au niveau de la sécurité, on doit aussi être à jour. »
Une épicerie devenue le centre névralgique du village
Sur la placette devant la boutique, il y a des tables et, en ce moment, des fleurs. La terrasse étant communale, la municipalité offrira à cet endroit un espace de convivialité aménagé, avec, entre autres, des bancs. Le projet a été confié à un architecte. Ici, les gens passent, s’arrêtent, bavardent. « Pendant le premier confinement, tout le monde est venu, beaucoup de personnes que je n’avais jamais vues avant, mais maintenant, les gens ont repris leurs habitudes... Mais dimanche dernier, j’ai vu un client pour la première fois ! Quelqu’un qui ne voulait pas venir, et là, il est passé acheter son journal. Ça m’a fait plaisir ! » confie Julie.
Des commandes et des livraisons à la carte, selon les besoins
Pendant ce troisième confinement, comme durant les précédents, Julie propose des livraisons aux personnes en difficulté. « Même si je n’ai pas beaucoup de temps, c’est moi qui livre, ou Julien qui m’aide, heureusement. Je peux assurer des commandes spécifiques. Si les clients ont besoin de quelque chose, je peux commander. Je sais bien que je n’ai pas tout en rayon, ce n’est pas comme un supermarché… ». Mais à la demande des clients, Julie s’approvisionne bien volontiers auprès de ses fournisseurs. Il suffit de passer commande deux à trois jours à l’avance. « J’y vais le mardi ou le vendredi », précise-t-elle.
«Mère nourricière » du village et maman à plein temps
Être responsable de son commerce offre de nombreux avantages mais a aussi des inconvénients. Pendant la crise sanitaire, donc encore actuellement, Julie a pu parfois garder ses enfants à l’épicerie. Le revers ? Elle travaille tout le temps, et pour les enfants, ce n’est pas toujours facile. « On ne part jamais. C’est toute l’année. Des vacances ? Impossible. De toute façon, fermer pour quelques jours, ce n’est pas la solution. Maintenant que je vends aussi des journaux, l’engagement est encore plus fort ».
Un investissement financier personnel…
Julie s’est engagée, avec le soutien de sa famille, à tenir son épicerie si importante aujourd’hui pour le bien-être de nombreux Félinois. Un engagement sur le long terme sans aucune aide matérielle. « Je viens de réinvestir alors que je n’ai pas encore fini de rembourser le premier crédit. J’ai emprunté pour acheter le fonds de commerce de Mme Marty. Mais jour après jour, je me régale… Quand je me lève le matin, je suis heureuse d’aller au magasin ! »
… Et un rêve
« J’aimerais que les gens soient contents de venir, et avec tout ce que je suis en train de mettre en place, qu’ils soient encore plus contents ! Avec la mairie, on va voir si c’est possible d’avoir la plus petite licence pour juste servir le café dehors, sur la terrasse », raconte Julie en souriant. Puis elle remercie la mairie ainsi que ses parents, solidaires et toujours présents. « Sans le soutien familial, tout ça, ce ne serait pas possible. »
Anouk Journo
« Au Panier de Julie »
Ouvert du lundi au dimanche inclus
Le matin de 8h30 à 12h30
- Après-midi : 16 h - 19 sauf samedi et dimanche après-midi
- Mercredi ouvert le matin. Commandes et livraisons possibles
Tél. : 06.78.72.61.32.