Du 23 avril au 28 mai, la salle des Voûtes accueille Isabelle Maisonneuve, alias RadoÏka, avec sa nouvelle série Couleurs de femme, les plus beaux souvenirs d’école de l'artiste, lorsqu'elle a commencé à dessiner.

“En maternelle, j’ajoutais des fleurs dans des paysages de neige, ce qui laissait songeuse mon institutrice. À quinze ans, je peignais sur des meubles de récupération dans le grenier de mes parents. À dix-neuf ans, j’ai tenté le concours d’entrée dans une école de stylisme. Finalement, des études dans le domaine commercial, plus rassurantes pour mon entourage, ont pris le pas sur mes envies artistiques. Ma passion pour la peinture m’a très vite rattrapée, quelques années après mon entrée dans le monde professionnel. Je décide de me former à la peinture et à la patine sur bois. J’apprends de nouvelles techniques aux cotés de Mireille Cardon et dans l’atelier Guigue à Paris, au sein de l’entreprise Moissonnier. Cette période m'a transformée durablement : je suis chaque jour esthétiquement émerveillée par tout ce je vois et tout ce que j’expérimente.”
Radoïka a ouvert un magasin de beaux-arts et de loisirs créatifs. Au sein de ce magasin, elle a monté un atelier de pratiques artistiques dans lequel elle donne des cours de peinture. “C’est un vrai plaisir de transmettre et partager à mon tour ce que j’ai appris.” Aujourd’hui, elle privilégie la peinture sur des toiles grand format. “Mes tableaux sont figuratifs. Ils représentent fréquemment le corps humain et ses mouvements fugitifs. Le simple fait de voir une personne en train de sourire sur une photographie peut me donner envie de peindre. Ma palette est volontairement très colorée. Je perçois chaque nouveau format comme la possibilité d’une nouvelle expérimentation. Mon style n’est pas figé, il évolue constamment. Quand je peins, j’éprouve pleinement ce que veut dire le mot liberté, confie-t-elle. Mes peintures donnent formes, matières et couleurs à mes émotions. Les images que je crée tendent à matérialiser la joie de vivre. Je souhaite que mes tableaux touchent mon spectateur, qu’ils lui donnent envie de sourire.”
Ses corps de femmes, souvent monochromes, évoquent les rondeurs et la douceur qu'elle perçoit en les regardant, ces corps. Dans ses portraits, elle aime que l’on puisse imaginer la personne qui se trouve derrière chacun d’eux. Curieuse de tout, elle n’aime pas rester ancrée dans un style. Elle a plaisir à surprendre les gens, à se surprendre elle-même. Elle pratique plusieurs techniques, dans la curiosité et la recherche. “Mon style évolue au fur et à mesure, je ne souhaite pas me cantonner à un seul. Je trouve du plaisir dans l’apprentissage, la progression et me challenge en allant voir toujours plus loin.”
Elian Cazeaux
RadoÏka, à la salle des Voûtes jusqu’au 28 mai.