La Semaine du Minervois

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Petite chronique au fil de l’eau: lorsque climat, finance et politique s’égarent

5 février 2022 By Redaction

Quand le temps devient fou, que la flambée des prix menace et que les pouvoirs s’affrontent, comme il est mal aisé, sans passer pour insensé, d’être novateur, audacieux et de légitimer ses projets ambitieux.

La distribution du pain du roi au au Louvre : gravure sur la famine sous
Louis XIV dans “Illustration de l’Histoire de France”

Mais de quelle époque allons-nous donc vous entretenir ? D’aujourd’hui ? Que nenni ! Il s’agit bien de jadis, de ce XVIIe siècle qui a vu notre bon Riquet argumenter pour que naisse son canal. Il dut, en effet, tant ménager ses ardeurs et que ses prétentions pour ne pas renoncer sous le poids de tensions politiques, religieuses et économiques, dont celles des rivalités quant au prix du grain, alors que planait le spectre des disettes et des famines entraînées par bien des dérèglements climatiques.

Sursaut d’un “âge de glace”

Les météorologues s’accordent à donner le nom de “petit âge glaciaire” à cette période qui débute aux alentours de 1570, s’accentue ensuite et se prolonge, en sursauts, jusqu’au XVIIIe siècle. L’historien de renom Emmanuel Le Roy Ladurie offre, par ses écrits détaillés, un éclairage inestimable sur le phénomène et son impact sur la vie des Français. Avec certes l’aubaine de quelques accalmies bienvenues, les offensives du froid marqueront particulièrement le siècle qui nous occupe. Du nord au Midi, les périodes de pluie intense, entraînant des inondations, et les hivers de plus en plus rigoureux vont faire le désastre d’une France majoritairement agricole. Le blé pousse mal quand il n’est pas détruit, les maigres vendanges se font de plus en plus tardivement et même les arbres accusent une croissance très perturbée. Dans une même temps, les études montrent également une avancée des glaciers dans les Alpes. La fin du XVIe et le début du XVIIe siècle seront tout particulièrement frappés par ces dérèglements climatiques, tout comme la période entre 1640 et 1665, alors que s’échafaude et se fonde le grand dessein de Pierre-Paul Riquet.

Bloquer les prix et les spéculations

Alors que la religion trop austère et épurée des protestants ne répond pas aux attentes du peuple, les églises, basiliques et cathédrales vont s’orner des chefs d’œuvres des plus grands talents régionaux qui par ailleurs sont, paradoxalement, souvent des huguenots (comme Sébastien Bourdon dans la cathédrale de Montpellier). Cette réprésentation de l’“Expulsion des huguenots de Toulouse en 17 mai 1562” a été exécutée par d’Antoine Rivalz dont une œuvre majeure est exposée à la Cathédrale de Narbonne (Saint Michel et la chute des anges rebelles).

Au revers de la médaille que fit briller notre Roi-Soleil, la majorité des historiens considèrent le XVIIe comme un siècle de crises. Celles-ci débutent de façon récurrente avec les mauvaises récoltes des céréales entraînant la flambée des prix. Pourtant il faut se nourrir et l’obsession de chacun devient, essentiellement, celle de trouver de la farine pour le pain. Au diable toute autre dépense telles celles des achats de vêtements, de draps ou de produits manufacturés. S’en suivent alors les fermetures des ateliers et des boutiquiers, la perte d’emploi pour les artisans et des gens du labeur et, ainsi, la chute des rentrées d’impôts pour l‘état. Celui-ci tente bien de bloquer le prix du pain et de constituer des réserves de céréales mais certaines seigneuries, villes et autorités spéculent et ne libèrent les marchandises qu’aux prix les plus hauts tandis que d’autres inondent subitement le marché pour faire chuter les cours et engranger des deniers dans leurs caisses. Le peuple subit dès lors les fluctuations d’un marché dont les plus nantis font la pluie et le beau temps, ces conjonctures étant devenues une réelle aubaine commerciale dissimulée sous le douloureux masque de la crise alimentaire.

Le prix du grain contre une nouvelle voie d’eau

Gravure protestante sur les “dragonnades” qu’instaura Louis XIV contre les huguenots après la révocation de l’édit de Nantes en 1689

C’est donc sur fond de marasme économique et humain que Pierre-Paul Riquet va devoir exposer ses plans et affronter les hommes influents des États du Languedoc. Or ils sont très frileux de voir se créer un canal qui relierait l’Aquitaine aux belles provinces du Midi. Grands propriétaires de terres agricoles et “décimateurs”, c’est-à-dire évêques, abbés, chanoines ou encore laïcs bénéficiant de lever la dîme versée à l’Église, n’y sont pas favorables. Ils craignent, avant tout, de voir une hausse des impôts, notamment sur la circulation des marchandises, ce qui serait préjudiciable à leur commerce mais aussi concurrentiel à leur propre saisie… La bourse de nos paysans n’est déjà pas bien remplie ! Ils supposent encore que le coût de la main d’œuvre va également augmenter suite à l’important chantier et redoutent encore plus les conséquences, dès la mise en navigation, sur les marchés, et que le cours du grain s’effondre. Les Aquitains sont en effet les rois des froments et de ce maïs, venu du Mexique grâce aux grands explorateurs (dont Christophe Colomb), qui est une réponse face aux disettes grâce à son rendement élevé et régulier par tous les temps. Le canal Royal va les emmener au cœur du Languedoc et ils vont pouvoir exporter leurs céréales vers l’est, envahir le pays et, à coup sûr, faire chuter les prix.

Entre canal et huguenots

Toulouse en 1914 : le canal du Midi était si gelé que certains s'y sont aventurés à pied et en vélo à Toulouse – Archives de la ville de Toulouse

Il ne s’agit pas ici de réduire l’influence majeure et intelligente de certains ecclésiastiques, dont celle du cardinal Pierre de Bonzi, gouverneur des États de Languedoc, qui manifesta un soutien sans faille à Riquet, mais nous voulons ici exposer quelques circonstances singulières. Alors que vingt-deux évêques représentent les Etats du Languedoc et qu’ils ont donc manifesté majoritairement leur opposition au projet, ils vont basculer en sa faveur. Ils ont en effet grand besoin pour gouverner, tranquilles, sur leurs terres à la fois de leur indépendance et du soutien de Louis XIV et par conséquent de son ministre Colbert. Et parmi leurs soucis, il demeure celui des huguenots qu’ils voudraient bien voir s’en aller ou se convertir. Il leur faut donc le blanc-seing de leur souverain. C’est ainsi qu’en concédant la construction du canal, en échange, le pouvoir royal fermera les yeux, assez aisément il faut le dire, sur la destruction des temples et l’interdiction des offices aux réformés, cela avant même que Louis XIV révoque l’édit de Nantes. Plus “rien” ne s’opposait donc à la création du canal Royal du Languedoc… et même si Colbert, pourtant très enthousiaste à l’idée, ne vit jamais les navires de guerre de la flotte royale l’emprunter, comme lui avait initialement exposé Riquet !

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :canal du Midi, chronique au fil de l'eau, finance, histoire, patrimoine, politique, Riquet, roi soleil

La Région au chevet de l’économie occitane pour sa survie et sa relance

25 novembre 2020 By Redaction

Lors d'une conférence de presse, vendredi 13 novembre dernier, Carole Delga accompagnée d'Alain di Crescenzo, président de la CCI Occitanie (Chambre du commerce et de l'industrie) ont présenté les prochains jalons du programme de soutien aux entrepreneurs.

Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, Pyrénées-Méditerranée à son bureau

« Il y a deux temps : survivre à la crise et préparer la relance» confie Carole Delga (PS), présidente du conseil régional. « Il faut agir avec des aides d’urgence, et avec une assistance pour permettre de transformer notre économie. »  ajoute t-elle. Alors que le gouvernement impose la fermeture de tous les petits commerces dits « non essentiels », pour Alain di Crescenzo, il faudrait peut-être regarder, selon lui, les modèles allemands et catalans qui consistent à réduire les activités des grandes surfaces tout en supportant et en laissant ouvert les petits commerces.

C'est en effet un des objectifs que s'est fixé la plate-forme « Dans Ma Zone » (pieds de nez à Amazon dont on sait que les ventes s'envolent mais que la contribution aux impôts est toujours aussi ridicule). Ce site, colligeant pour l'instant les produits et activités de plus de 1800 commerçants, cherche à offrir aux habitants de la région une source fiable d'informations les poussant à consommer proche de chez eux. Cette plate forme « mère de cet effort » destiné aux producteurs et consommateurs de l'Occitanie, ne se veut pas seulement temporaire, mais veut durer dans le temps avec une réelle volonté de dynamiser et favoriser la vente en ligne locale. Même si le site Internet ne permet pas encore d'acheter directement chez un commerçant (certains d'entre eux ne sont en effet pas encore prêts à adopter ce mode de vente impliquant la mise en place d'un site dédié, des moyens de paiement virtualisés et des livraisons). Devis, prix, échanges directs entre consommateurs et producteurs et listing de produits sont pour l'instant au menu. Les achats directement sur le site représente la prochaine évolution du programme.

Après la mise en place d'un numéro unique afin de synthétiser l'information et offrir aux citoyens un guichet unique, c'est désormais au tour des services de la Région d'aller au contact. Avec une campagne d'appels « sortants » la Région cherche à informer toujours plus, présenter et expliquer les outils mis en place et notamment les diagnostics destinés à mettre en place la vente en ligne de type « Click and Collect » par exemple.

Pour Alain di Crescenzo, Président de la CCI Occitanie, il est « fondamental d'aller très vite » en offrant un support financier mais aussi psychologique aux entrepreneurs. En effet, la Région offre aussi un soutien à la consommation pour les ménages les plus pauvres avec des aides pouvant monter à 300 euros par foyer et une aide au loyer jusqu’à 1.000 euros. Il ajoute : « l'économie n'est pas uniquement l'affaire des spécialistes mais de tout le monde. » Les commerçants seront aussi concernés par ces aides au loyer. En partenariat avec les intercommunalités et les chambres consulaires, 26.000 commerces indépendants (jusqu’à 10 salariés), faisant actuellement l’objet d’une fermeture administrative, pourront bénéficier dès le 27 novembre de la prise en charge d’un mois de loyer, jusqu’à 1.000 euros. « Cette aide sera versée rapidement, dans les 30 jours », note Carole Delga. Cela représente, pour la région, un effort de 20 millions d’euros. Par ailleurs, le remboursement des avances pour les besoins de trésorerie promis par la Région, dans la limite de 25.000 euros, est différé à 24 mois.

Plus d'informations sur :

hubentreprendre.laregion.fr 

Tel : 0.800.31.31.01.

Classé sous :Actualités Balisé avec :Alain di Crescenzo, campagne, CCI Occitanie, economie, finance, région, support

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