Il est des personnages de roman qui nous accompagnent bien après le livre achevé. Ecrivain, amateur d'art, Henry Migaud tient la galerie L'Affenage à Oupia et anime avec Françoise Paran l'association Cépages d'encres. Journaliste, il a longtemps arpenté les couloirs de la Police judiciaire du Quai des Orfèvres. Après De guerres lasses, il nous livre un polar, d'une écriture précise et incisive, sans fioriture, un livre qui nous tient éveillés. Fragrance, ou comment les meurtrissures de l'enfance, les frustrations, les privations affectives engloutissent, happent ses personnages, les déshumanisent, pour les conduire à la perversion et au meurtre. On y côtoie des journalistes sans foi ni loi, des flics consciencieux, et Markus, un commissaire à la Kurt Wallander(1), une espèce de Fabio Montale(2), un type un peu cassé, qui ne croit plus à grand chose, mais nous offre cette bulle d’humanité à laquelle on se raccroche. Tel un parfum, dont on ne pourrait se défaire et qui nous aliène, les drames collent à la peau des personnages et dans une spirale infernale, les conduisent à l’inéluctable.
Un roman qui nous enveloppe, des mots viennent les images, qui longtemps nous poursuivent.
"Fragrance", Z4 Editions - 445 pages - 20 euros
En vente chez Biominervois et à la Presse - bureau de tabac à Olonzac, ou chez l'éditeur : https://z4editions.fr/publication/fragrance/
(1)Série policière de Henning Mankell
(2)Série policière de Jean-Claude Izzo
Lydie Rech