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Chronique au fil de l’eau : et son génie chaussa les eaux de sept lieux

10 décembre 2021 By Redaction

Bravant le temps comme un chat botté parcourant à tout-va les terres du Languedoc, notre bon Riquet ajusta ainsi le flux de l’eau, tantôt vigoureux pour alimenter sa voie royale, tantôt paisible sur chaque bief. Puis il fit quelques pas de côté, pour qu’en des écluses se mette à danser la ronde des moulins.

Le système de roues à cuillers, ou “roudets” et l’alimentation en eau, depuis le canal d’amenée aménagé depuis la porte de l’écluse en amont et ressortant après passage dans le second moulin après la porte de l’écluse en aval

Nous vous l’avions annoncé précédemment, c’est dès que débutèrent, en 1667, les travaux du creusement de Toulouse à Trèbes, que Pierre-Paul Riquet décida d’édifier des moulins à moudre en sept endroits du canal. Notre entrepreneur avait, dès la conception générale de son grand œuvre, déjà imaginé et décidé de relever ce défi supplémentaire dont la réussite viendrait garnir la rentabilité de l’ouvrage en ajoutant quelques revenus fort à propos.

Une vraie gageure

Archives VNF : le plan du moulin des Minimes à Toulouse avec ses deux systèmes à roudets et ses couples de meules au-dessus.

Comme l’annonce le proverbe brésilien, “les eaux passées ne font plus tourner le moulin” : cela, notre sieur Riquet l’avait bien compris. Ainsi, de cette eau qu’il dirigea en rigoles d’alimentation et qu’il maîtrisa pour la navigation, en régulant parfaitement le niveau sur chaque bief, il décida de choisir les lieux où s’en servir de force motrice. Pas question pour lui de la laisser simplement “passer” sans autre raison que de porter les bateaux pour qu’ils puissent joindre Atlantique et Méditerranée. Or ce ne pouvait être qu’aux endroits où notre canal Royal, si paisible et régulier en tout son linéaire, se mettait à chanter aux portes des écluses au son de la puissante musique des chutes d’eau. C’est en effet grâce à ces échelles de niveau qui rectifient et permettent le franchissement des dénivelés de notre terre occitane, que tout à coup se crée un flux rapide et qui, donc, inspira notre génial concepteur qui devint “orfèvre” dans l’art de calmer et d’exalter les forces de l’esprit des eaux.

Dessus, dessous et vice-versa…

Afin de rectifier nos propos d’une chronique précédente, comme nous l’a gentiment précisé Jean-Pierre, notre Colonel Canal et fidèle lecteur : “ce n'est pas tout le Grand Bief qui fut vidé en 2009, mais seulement une partie de celui-ci entre le pont de Paraza (batardeaux) et un barrage en terre à Ventenac-en-Minervois, situé entre l'épanchoir de Garipuy (où s'écoulait l'eau) et le pont de Saint-Rome, avant Saint-nazaire d’Aude. C'était spectaculaire !”

Pour bénéficier de cette puissance hydraulique, Riquet conçut ces moulins en les installant par deux. Ainsi, c’est d’abord en amont, au niveau de la porte de l’écluse, que le premier bâtiment était édifié, tandis que le second était construit en aval. De ce fait, chacun se trouvait d’un côté du sas, ou des sas lors des ouvrages multiples. Sachant bien entendu que même si les reflets quasi immobiles qui apparaissent sur le miroir d’eau nous font oublier la présence d’un courant ou nous le montre insignifiant, celui-ci existe bien. Et pour ceux qui l’oublieraient, il s’inverse à la ligne de partage des eaux du seuil de Naurouze, s’écoulant d’un part vers la Méditerranée et d’autre part vers l’Atlantique. Si nos moulins sont effectivement de part et d’autre du dénivelé des écluses, tant amont, aval que sens du flux de l’eau sont inversés, à l’instar de rive gauche et de rive droite, comme nous l’avons déjà évoqué… Car ici tout est bien relatif, selon que l’on regarde Neptune ou Thétys.

Défier et relier

Pour actionner le mécanisme des meules des “moulins de Riquet”, l’eau arrive sur des “roudets à cuillers”, c’est-à-dire, ici, deux roues en bois placées à l’horizontale et munies de godets en forme de grosse cuiller. Ce système est assez simple mais il permet d’actionner deux jeux de meules. Et pour que l’eau parvienne dès lors à mouvoir ce dispositif, elle est déviée par un canal d’amenée et de fuite non couvert. Il se débute juste avant la porte de l’écluse en amont, et rejoint le lit du canal après la dernière porte de l’écluse en aval, ayant fait son travail, et “nourri” aussi la machinerie du second moulin.

Les sept lieux

Le canal de fuite vers l’aval, après le second moulin, se distingue très bien ici, à l’écluse double de Castanet en Haute-Garonne. Cette écluse fut la première pour laquelle Riquet rectifia le schéma des bajoyers droits en les transformant en ellipses, plus résistantes à la poussée des terres.

Riquet choisit donc les lieux les plus opportuns pour que ses installations soient efficaces. À Toulouse, il installa ses couples de moulins aux écluses des Minimes, de Matabiau et de Bayard. Non loin de la cité des Capitouls, il en dota également celles de Castanet tandis qu’il profita de de la rigole d’alimentation de Naurouze pour désigner un sixième lieu. Et enfin, il fixa à Trèbes le septième aménagement de moulins, s’arrêtant là, à l’approche du “grand bief” débutant à Argens et où il savait pertinemment que sa prouesse technique de réaliser une telle retenue de 54 km, soit une importante longueur, exactement de 53 868 mètres, maintenue à la même altitude constante de 32 mètres au-dessus du niveau de la mer, ne lui permettrait pas de flux d’eau suffisant pour faire tourner les moulins de son cœur… et de sa bourse !

Les lieux ainsi choisis, les moulins dès lors construits, il fallut alors que tout cela fonctionne et s’accorde avec la navigation et les périodes d’entretien… Une autre gageure pour notre génie que nous aborderons dans notre prochaine chronique.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :canal du Midi, chronique au fil de l'eau, Génie, Riquet

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