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Difficile cohabitation entre hirondelles et activités humaines

14 octobre 2020 By Redaction

À la mi-septembre, comme chaque année, nous avons observé les grands rassemblements d’hirondelles de fenêtres et de cheminées dans les villages du Minervois. Postées sur des fils électriques ou de téléphones, sur les corniches des grands bâtiments publics (écoles et mairies), elles communiquent entres elles pour préparer leur grand voyage dans un élan de solidarité. Elles migrent ensemble pour se donner du courage et se protéger mutuellement.

Le voyage est long et périlleux et de plus en plus dangereux vers l’Afrique sub-saharienne. En ce dimanche 27 septembre, sur la route Minervoise, de Capestang à Argeliers, le spectacle était peu réjouissant. La route était parsemée d’hirondelles de cheminées tuées par la circulation intense des voitures. Le vent soufflait très fort, les hirondelles se nourrissaient dans un vol rasant en slalomant entre les platanes. Combien de conducteurs ont remarqué cette hécatombe ? Isolés dans nos voitures respectives, coupés du ressenti des aléas climatiques, appuyant sur l’accélérateur frénétiquement, les Hommes se croisent et se recroisent dans une grande indifférence.

Pour allez où ?

Les hirondelles de cheminées, dites aussi hirondelles rustiques (Hirundo rustica), comme tous les oiseaux migrateurs, connaissent leur destination et évidemment cette migration n’est pas une partie de plaisir ! Nous les attendons avec impatience au mois de mars et avril et avec elles, le retour du printemps. Elles suivent leur « garde-manger », les insectes, qui migrent également. On reconnaît facilement ces hirondelles par leur aspect : dessus noir avec des reflets bleu métallique, front et gorge brun-roux, queue fourchue avec de longs filets, ceux de la femelle étant légèrement plus courts que ceux du mâle. Les nids sont construits par les deux parents, en torchis (brindilles sèches cimentées par de la boue récupérée dans les jardins potagers). Ils sont tapissés de plumes et plumules attrapées en vol (belle scène devant l’abbaye de Caunes quand les pigeons se toilettent ou muent et qu’ils offrent à leurs consœurs les hirondelles, ce précieux présent pour leurs nichées). En forme de corbeille, ils sont accrochés aux charpentes des remises, étables, bergeries et corniches de certaines façades. Et dans mon enfance, je les revoie perchés dans les soustets. La fixation sur les poutres en bois est bien meilleure grâce aux aspérités : aucun nid observé sur des poutres métalliques ou en ciment. Enfin, la ponte se fait de mai à août, avec deux ou trois nichées successivement. La femelle couve pendant deux semaines, trois à six œufs blancs tachetés de brun-rouge pas plus gros qu’un pois-chiche. Les deux parents nourrissent ensuite les jeunes pendant trois semaines au nid. Au premier envol, les juvéniles restent près du nid, perchés sur les poutres attendant la becquée.

Des oiseaux décimés par les activités humaines

Si ce spectacle nous ravie, ces oiseaux, comme tous les oiseaux migrateurs, sont victimes non seulement de la météo, de la traversée périlleuse de la Méditerranée et du Sahara, d’épuisement, des prédateurs naturels mais malheureusement des voitures, des pesticides et insecticides, des activités anthropiques (bruit, restauration des maisons et bâtiments publics sans prendre en considération leurs habitats, toutes hirondelles confondues et martinets). La disparition accélérée des zones humides qui devraient être strictement protégées, en concertation avec tous les élus du territoire, offrant des aires de repos et d’alimentation (roselières et marais riches en insectes), la folle destruction des nids par les particuliers, voir les modifications architecturales inconsidérées, d’autant plus graves quand ce sont des architectes qui connaissent les lois et le cadre juridique, font que depuis 1990, la diminution des populations en France est de : moins 42 % pour les hirondelles rustiques et moins 39 % pour les hirondelles de fenêtres, sachant que l’espérance de vie dans la nature est de 5 ans et que cinq hirondelles sur mille atteindront cet âge. Depuis la loi n°76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature, que nul ne doit ignorer, les hirondelles et les martinets sont protégés. Il est formellement interdit de détruire les nids, de perturber et de capturer les oiseaux. Les poursuites judiciaires sont sévères. Les entreprises de maçonneries qui interviennent sur les façades semblent souvent ignorer ces lois.

Des espaces agricoles à restaurer

Dans ce paysage de monoculture où la vigne est reine jusque dans les zones humides avec de nombreux drainages, il y a urgence à restaurer ces espaces agricoles en revenant aux bocages décimés au cours de la deuxième moitié du 19e siècle et du 20e siècle, qui non seulement apportent une richesse arbustive et nourricière (tamaris, cognassiers, amandiers, oliviers, câpriers, cannes de Provence, cyprès, prunelliers, figuiers, cerisiers, poiriers, pommiers, saules et mûriers) mais évitent aussi l’érosion des talus emportés régulièrement par les moindres pluies. Ces bocages qui maintiennent également l’humidité dans les sols en offrant un couvert végétal délicat et protecteur, coupent du vent, évitant l’assèchement rapide des terres (ce qui freinerait l’arrosage intensif) et sont autant de refuges pour les oiseaux qui peuvent se reposer dans leur migration sans se faire massacrer en traversant les routes. Ils permettent de favoriser un vol plus haut et non rasant. Bref, tout un travail à mener avec les chambres d’agriculture, les géographes, les élus et les particuliers dans un raisonnement global et à long terme et ne pas oublier que légalement, « il est du devoir de chacun de veiller à la sauvegarde du patrimoine naturel dans lequel il vit », loi du 10 juillet 1976.

En cas de constat d’infractions, contacter l’Office national de la chasse et de la faune sauvage (ONCFS) ou la LPO (Ligue de protection des oiseaux). Il est également possible de devenir « sentinelle ornithologique » avec la LPO.

Davantage d'informations sur lpo.fr

Virginie Pospisil Puente

Classé sous :Actualités Balisé avec :activités humaines, hirondelles, LPO, minervoise, oiseaux

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