Tout a commencé en 2016, lorsque David Clavel rencontre Dirk Vogeler. Le premier a commencé la guitare classique dès son plus jeune âge, puis comme tout bon ado accro aux riffs, il s'oriente vers des horizons plus rock avant d'enchaîner dans un parcours professionnel où sa passion l'amènera au jazz et la musique africaine. Le second a débuté par le violon avant de trouver son instrument de prédilection à l'âge de 17 ans, le saxophone. Après quelques années d'étude en Allemagne, il poursuit sa route d'autodidacte dans diverses formations rock, soul, jazz...
Mais ce qui a rapproché ces deux musiciens, c'est avant tout l'amour de l'Afrique et de ses innombrables rythmes. Pour David, cela démarre en 1999 dans le groupe MamyWata et la chanteuse centrafricaine Déa Nam Gann avec qui il collaborera quinze ans. Cette liaison aux sons mandingues l'amène à faire ensuite un voyage au Burkina Faso, lors duquel il apprendra le n'goni (instrument traditionnel à cordes pincées se rapprochant de la kora). Son jeu actuel en porte toujours la signature, que ce soit avec Mandiwa ou encore Rabiouband, groupes où il exerce en parallèle de son activité de professeur de guitare aux conservatoires de Montauban et de Nègrepelisse. Quant à Dirk, il a passé deux ans en Afrique centrale, multipliant les rencontres avec des musiciens camerounais, tchadiens… avant un retour en France et à Toulouse, où il se met au trombone et intègre Esencia Latina, groupe de musique cubaine avec qui il enrichie alors son répertoire musiques du monde. À côté, il joue aussi dans la formation jazz montalbanaise Adhocquartet, c'est d'ailleurs là que les deux acolytes accordent leurs notes et décident de s'unir pour composer et créer le duo Mandiwa. Duo qui devient trio, avec l'arrivée de Jean-Loup Perry à l'été 2019. Bercé par un père percussionniste et chanteur, il intègre le conservatoire pour suivre l'apprentissage de la batterie et des percussions. Lui aussi est un voyageur et c'est entre Andalousie, Amérique latine et Burkina Faso, qu'il travaille divers instruments et rythmes traditionnels, un mix de sonorités qu'il façonne en plus d'une formation professionnelle Music'Halle à Toulouse.
"Songes" : un album entre rêves et illusions
C'est après deux années de travail et d'inspiration que Mandiwa sort son premier album intitulé "Songes". Treize morceaux qui vous transportent, vous font voyager au fil des pistes… Les compositions du duo laissent libre cours à l'imagination, tel est le but de Mandiwa dont la racine "Diwa" signifie esprit, âme, idée, pensée, sens… en filipino. Comprenant onze instrumentaux, parfois enrichis de vocalises raffinées (en songhaï, dialecte malien), guitares (électrique ou acoustique) et sax (tenor ou soprano) se parlent et s'entremêlent à quelques percussions pour vous emmener dans un florilège de fantaisies. C'est doux, c'est frais, ça s'envole dans des airs vagabondes dans lesquelles David et Dirk se laissent une large place à l'improvisation, sans toutefois négliger la finesse et l'élégance de leurs jeux. On trouve également deux titres chantés, "Un enfant" et "La couleur de ma musique" (textes de Danièle Fraux), où la voix juste et douce de David conte la pureté d'un monde heureux qui rayonne de soleil… Un album qui charme, que l'on déguste et qui nous donne envie de vite découvrir le prochain, en trio et prévu pour 2021.
Infos, dates, sons, vidéos… sur www.mandiwa.com
Fan Leclerc