Il y a l’atelier et la galerie d’art Sant Rustic, il y a la “Colombe de lumière”, il y a les œuvres de Jean-Luc Séverac disséminées comme graines de beauté aux quatre coins du monde chez des particuliers, au sentier de Mayronnes ou dans le chœur de l’église de Minerve. Et il y a un semis d’œuvres plus discrètes mais non moins remarquables à découvrir au village ou aux alentours…


Il y a 5 années environs, est né un projet à partir d’amitiés croisées : offrir au passant et au marcheur de garrigues un aperçu des œuvres “hors les murs” de Jean-Luc Séverac, en les faisant résonner avec des textes poétiques divers. L’idée originelle de ce projet de livre été suggérée par Marie-Thérèse (Mimi), l’épouse et l’inspiratrice, esthétiquement sur la même longueur d’onde que son mari. Elle était soucieuse d’encourager la création de Jean-Luc, et de valoriser son travail, encore et encore. D’autre part, l’attirance de Mimi pour la poésie de Léon Cordes, matérialisée par le soin apporté à la tombe de l’écrivain au cimetière du village, était bien réelle. La confluence d’aptitudes diverses en photographie et en informatique (Gilles Chatillon et Richard Lehmann de Pouzols) ont permis d’éditer à compte personnel un ouvrage modeste mais haut en couleurs. La fille de Léon Cordes ayant donné son aval au projet, Mimi a donc sélectionné quelques-uns de ses poèmes préférés.
Parmi les textes retenus, des légendes locales créées par Michèle Villalonga-Picou ont aussi pu entrer en résonance avec deux sculptures de Jean-Luc : l’une est en voie d’effacement ( le profil monumental d’une tête d’homme roulée et polie par les crues du Brian, encore visible pour un œil prévenu à l’aplomb de la Malvoisine), l’autre est en voie d’oubli ( la gueule d’un animal mythique que Jean-Luc avait baptisé “la murène”, dans sa petite grotte bouchée par les travaux au niveau des remparts nord de Minerve). La présence de l’artiste est bien gravée dans le roc ou dans le buis : il suffit de lever les yeux, d’arpenter les ruelles, de pousser la porte de l’église Saint-Etienne, de descendre dans le lit des deux rivières qui bordent le village (ah ! les nostalgiques parties de pêche à la crevette narrées par Jean-Luc lorsqu’il préparait de délicieuses grillades d’agneau dans le foyer de sa cheminée…). L’on peut aussi traîner ses guêtres sur le Causse de Minerve : l’endroit était devenu pour Jean-Luc un lieu de prédilection pour de longues virées chasseresses ou bucoliques, en compagnie de ses chiens fidèles, partis bien avant lui, et de compagnons de route à l’écoute de ses anecdotes savoureuses !
L’ouvrage porte une dédicace ainsi rédigée par la main même de l’artiste : “Merci chère Christiane et Richard, pour ce premier et si réussi livre : une partie de mon travail sera désormais connu ! Et quel bonheur et honneur d’être encore une fois avec mon grand et regretté ami Léon Cordes.”
Les œuvres “à l’air(e) libre” sont souvent des “têtes”, humaines ou animales, qui vont nous accompagner encore longtemps dans nos pérégrinations mêlant profonde amitié et admiration émue.
Christiane Lehmann
Richard Lehmann avait aussi réalisé un site consultable en ligne : jeanlucseverac.pagesperso-orange.fr