La Semaine du Minervois

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Chronique cinéma : Goliath, un film d’utilité publique

19 mai 2022 By Redaction

France, 2021

Réalisation : Frédéric Tellier

Durée : 2h02

Avec : Gilles Lelouche, Pierre Niney, Emmanuelle Bercot

France milite activement contre l’usage des pesticides, dont la tétrazine, un produit responsable du cancer dont son mari meurt. Mathias, lobbyiste brillant et homme pressé, s’efforce d’en minimiser la toxicité en défendant les intérêts d’un géant de l’agrochimie. Son métier est de trouver les mots pour influencer le grand public et le gouvernement afin de promouvoir son entreprise et Phytosanis, leur pesticide. Le spectateur en perçoit un portrait impitoyable, celui d’un homme vide de morale prêt à se gaver sur la santé des autres. Sa rhétorique, travaillée au millimètre, va faire naître le doute. En réalité, ses propos ne sont que mensonges. Patrick, obscur, solitaire avocat parisien, est spécialiste en droit environnemental. Il défend quant à lui les plaignants. Il est gênant pour l’industriel et donc menacé. Chaque histoire relève d’un genre différent : mélodrame, documentaire, thriller. Chaque personnage a son profil : victime, bourreau, ange déchu en quête de rédemption. Suite à l’acte radical d’une anonyme, ces trois destins, qui n’auraient jamais dû se croiser, vont se bousculer et s’entrechoquer. Ce récit va nous permettre d’observer le rouage judiciaire infernal pour les victimes de grands groupes. Notre spectateur se sent à leurs côtés et souffre en même temps qu’elles. L’émotion est très forte avec quelques scènes qui donnent des frissons. Il est vrai que tout ici s’inspire de nombreux scandales et procès contre les industries pharmaceutiques ou agro-alimentaires. Nous sommes au cœur d’une contestation. Rien ne nous est caché : les clauses de confidentialité pour faire taire les médecins indépendants, les sommes astronomiques versées ou l’intimidation développée pour décourager ceux qui osent parler, ce “pognon de dingue” en jeu derrière ces produits mauvais pour la santé et qu’on tente de faire passer comme inoffensifs, les dommages collatéraux et les morts passées sous silence… Tout cela est dense, riche en informations et demeure limpide et passionnant. Le réalisateur oppose deux modes de parole qui ne s’affrontent jamais directement : une parole vraie mais faible et sans relais et une parole truquée qui maîtrise les niveaux politiques et médiatiques. Au final, un excellent trio de comédiens pour un film passionnant.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique cinéma, cinéma, France, Goliath, jean segonne

Chronique cinéma : Et il y eu un matin, pris au piège

5 mai 2022 By Redaction

Israël, France 2021

Réalisation : Eran Korilin

Durée : 1h41

Avec : Alex Bakri, Juna Suleiman, Salim Daw.

Sami vit à Jérusalem avec sa femme. Ses parents rêvent de le voir revenir auprès d’eux, dans le village arabe où il a grandi. Le mariage de son frère l’oblige à y retourner le temps d’une soirée. Mais pendant la nuit, le village est encerclé par l'armée israélienne à la poursuite de Palestiniens des territoires occupés séjournant en Israël de manière illégale. Sami ne peut plus repartir, coupé du monde extérieur il est pris au piège dans une situation absurde. En attendant la fin de ce siège, les habitants du village et les invités de la noce tuent le temps en réfléchissant à la stratégie à adopter face à cette situation humiliante. Le film s’ouvre sur ces mots : “Juste avant que la paix s’installe”, à la manière d’un conte philosophique. Cependant, le récit s’ancre ici et maintenant. Au regard des récents événements en Israël, la réflexion qu’il induit est d’autant plus forte aujourd’hui. Ce ressenti est certainement dû au fait que les acteurs sont tous palestiniens. La situation singulière décrite trouve un ancrage réaliste mais elle est aussi exprimée de manière poétique. Le village où tout se passe a quelque chose d’une scène de théâtre qui met en scène un Arabe d’Israël. Ces derniers sont invisibles dans leur pays. Ils vivent en démocratie, mais n’ont pas les mêmes droits que les autres, ils se trouvent coincés dans une position intenable et s’en sentent coupables vis-à-vis des Palestiniens de Cisjordanie. Ainsi, rapidement les esprits s’échauffent et le chaos s’installe. Des coupures d’électricité et l’absence de réseau téléphonique y contribuent. Il y a différents murs dans cette histoire : celui qui encercle le village, mais aussi ceux qui se trouvent à l’intérieur de chacun, au sein d’un couple ou entre les membres d’une même famille. Dans ce contexte, les personnages masculins font preuve, pour la plupart, d’une grande vulnérabilité, nous sommes loin des modèles patriarcaux. Les femmes s’avèrent différentes, comme le personnage de la mère, qui fait preuve de détachement et de sagesse. Le réalisateur scrute ce petit monde avec tendresse mais, au regard de la situation kafkaïenne des Palestiniens, il véhicule aussi une vision critique de la passivité de certains, personnifiée par le marié, tétanisé à l’idée de rejoindre sa femme pour la nuit de noces.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :chronique cinéma, cinéma, Et il y eu un matin, film, Israël, jean segonne

Chronique cinéma : Murina, désir de liberté

28 avril 2022 By Redaction

Slovenie/ Croatie 2021

Réalisation : Antoneta Alamat Kusijanovic

Durée : 1 h 36

Avec : Gracia Filipovic, Danica Curcic, Leon Luce

Sur l’île croate où elle vit, Julija souffre de l’autorité excessive de son père. Elle trouve le réconfort au contact de sa mère et de la mer, un refuge dont elle explore les richesses. L’arrivée d’un riche ami de son père exacerbe les tensions au sein de la famille. Julija vit dans un paradis terrestre sur son île croate, mais aussi dans une société obsédée par l’enrichissement rapide, quitte à se vendre soi-même, où l’on confond la valeur de la terre avec le profit. Nous sommes dans une fable énigmatique comprenant des symboles enfouis tel la souplesse de l’animal qui sert d’emblème - la murène - dont il est rappelé au début qu’elle se dévore elle-même pour échapper à toute captivité. C’est ce poisson que chasse tous les matins la belle adolescente en maillot de bain blanc avec son père restaurateur tyrannique. Sa mère style Bovary partage avec eux le cadre enchanteur des îles Kornati. Tout se déroule au cœur d’une nature austère, où les émotions sont exacerbées et, où les sens, exposés à la mer, au soleil et à la roche, incitent inévitablement le réel à fusionner avec le spirituel. Le spectateur peut apprécier le soleil, la mer bleue et la beauté sauvage du paysage, le film n’en dégage pas moins un sentiment d’angoisse latente. Aux scènes sous-marines quelque peu oppressantes, succèdent les conflits familiaux qui ne manquent pas de se déclencher pour la moindre raison. Le machisme est si profondément ancré dans la société qui nous est décrite que nous le confondons souvent avec l’identité culturelle des personnages. Le père est machiste, car cela l’arrange, et la mère le soutient, car elle a été élevée ainsi. L’arrivée de Javier, un homme présenté comme un ancien ami du père, va bouleverser leur fragile univers. La jeune fille, transférant son intérêt vers cet homme séduisant et souriant, va d’autant plus détester ce père autoritaire, et montrer encore plus de signes de désobéissance. Le cadre insulaire de l’intrigue renforce un sentiment d’enfermement pour la jeune fille. Son père ne veut pas qu’elle parte pour suivre des études, et elle ne peut pas partir par ses propres moyens. L’attitude légèrement ambiguë de Javier, qui pourrait laisser croire à une éventuelle possibilité d’échappatoire, peut-elle être prise réellement au sérieux ?

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :Antoneta Alamat Kusijanovic, chronique cinéma, jean segonne, liberté, Murina

Chronique cinéma : Contes du hasard et autres fantaisies, histoire et chronique intimiste

21 avril 2022 By Redaction

Japon 2021

Réalisation : Ryûsuke Hamaguchi

Durée : 2h00

Avec : Kotone Furukawa, Ayumu Nakajima, Hyunri...

Voici trois contes qui peuvent se lire comme des portraits de femmes à trois âges de la vie, entre la vingtaine et la quarantaine. Tout part d’un fait inattendu dans la vie sentimentale des personnages. Ces situations de départ vont rapidement évoluer pour gagner peu à peu en originalité et devenir des histoires irracontables et vertigineuses. Il y a peu de points communs dans ces trois récits indépendants sinon les motifs du hasard et du fantasme. Les voici donc avec finesse d’écriture, sobriété de mise en scène et sens du romanesque. Dans le premier mouvement, une jeune femme pose devant l’objectif de son amie. Après la séance, toutes deux partagent un taxi. L’une d’entre elles raconte le jeu de séduction qu’elle vient d’avoir avec un homme et le moment magique passé avec lui. Ce que la conteuse ignore, c’est qu’à mesure qu’elle détaille son histoire, son amie reconnait un de ses anciens amours. À mesure que Tsugumi déroule son récit, Meiko (et le spectateur avec elle) comprend que l’homme en question est son ex-petit ami, dont elle est séparée depuis deux ans. La jeune femme comprend peu à peu que le plus troublant est encore de constater que la description de son amie a provoqué en elle un regain de désir enfoui pour son ancien amant. C’est le début d’un jeu cruel où l’amour et la jalousie percutent l’amitié. Le film est plein de ces coïncidences révélatrices qui écrivent mine de rien le destin des personnages. À l’exemple du second épisode avec un petit complot visant à faire virer un prof de fac devenu écrivain. Une jeune femme se faisant passer pour une admiratrice, s’introduit dans son bureau et lit à voix haute un passage hautement érotique de son dernier roman en enregistrant la scène à l’insu du professeur. Enfin, le dernier segment met en scène une erreur de retrouvailles, lorsqu’une femme pense reconnaître dans la rue, à tort, une ancienne amie de lycée. Cette dernière, n’osant interrompre la joie et les confidences sitôt entamées de la fautive, nous enfonce dans un drôle de quiproquo. Il y a dans ces portraits un travail profond sur l’identité de ces femmes, sur ce qu’elles n’ont jusque-là pas su dire et, peut-être plus encore sur ce qui ne pourra jamais être dit. Le tout est porté par les pièces pour piano limpides de Robert Schumann.

Jean Segonne

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Chronique cinéma : De nos frères blessés, Il n’avait tué personne…

31 mars 2022 By Redaction

France 2021

Réalisation : Hélier Cisterne

Durée : 1 h 35

Avec : Vincent Lacoste, Vicky Krieps, Jules Langlade

Hélène et Fernand se sont rencontrés lors d’un séjour en banlieue parisienne. Elle est polonaise, avec lui elle part pour Alger, découvre sa beauté et l’attachement que Fernand porte à son pays. Comme son père qui a épousé une Espagnole, il aime une femme d’origine étrangère. Comme lui il est militant, il a rejoint le Parti communiste algérien (PCA) interdit par les autorités. Ce film est tiré du livre qui a reçu le prix Goncourt du premier roman. C’est l’odyssée de Fernand Iveton, pied-noir, 30 ans, ouvrier communiste qui a été guillotiné à Alger le 11 février 1957. C’est la troisième exécution liée à la guerre d’Algérie. Au total, il y en aura 222, mais celle-ci a une particularité : c’est le seul condamné “de type européen”, comme il a été alors décrit. Pour comprendre cette histoire d’amour dans la tourmente, il faut se situer dans le contexte, que l’on découvre tragique dès le début du film. Les ultras de “l’Algérie française” posent une bombe dans la rue de Thèbes, en pleine casbah d’Alger, quartier musulman. Il y aura 80 morts. Vont suivre, en réplique des attentats FLN au Milk Bar, fréquenté par les Européens, qui feront plus de 10 morts, d’autres suivront.. Fernand veut ouvrir les consciences des pieds-noirs en déposant une bombe dans les vestiaires de l’usine EDF où il travaille, pour couper l’électricité dans toute la ville. Il a bien précisé à ses camarades qu’il ne veut tuer personne. L’explosion est minutée pour une heure après le départ des ouvriers. Elle n’aura pas lieu. Fernand est arrêté, torturé et condamné à mort. Suite à l’avis défavorable de François Mitterrand, garde des Sceaux, il ne sera pas gracié et sera exécuté. Cela nous vaut une scène émouvante lorsque les deux époux se voient pour la dernière fois et ne peuvent pas se toucher. Vicky Krieps, magnifique interprète, fusionne là deux générations de femmes. Elle a déclaré : “Hélène lui dit des choses que je peux dire parce que je suis moi, mais que la vraie Hélène n’aurait pas pu dire. Elle aurait eu peur, les mœurs n’étaient pas les mêmes.” En toile de fond, le réalisateur nous offre un film dont l’ambiance restitue la simplicité du réel dans l’Alger des années 1950 et donne à voir la vie d’un quotidien d’engagements formulés de doutes et de peurs inavouées.

Jean Segonne

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