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Chronique cinéma : Ondine, une sirène historienne

30 septembre 2020 By Redaction

Allemagne / France

Réalisation : Christian Petzold

Durée : 1 H 30

Avec : Paula Beer, Franz Rogowski, Maryam Zarree, Jacob Matschenz

Dans la mythologie la sirène Ondine ne peut vivre sur terre qu’à travers l’amour d’un humain, si son amour est trahi elle doit tuer l’homme infidèle et retourner dans l’eau d’où elle est jadis venue. C’est le cas. Elle pénètre dans la chambre à coucher et enveloppe l’homme dans une bulle d’eau où il se noiera. Notre Ondine est historienne de l’urbanisme à Berlin. Elle fait des visites guidées. Elle mène une existence moderne typique des grandes villes : elle travaille quand on fait appel à elle. Quand elle est quittée par son amoureux Johannes, son univers s’écroule. Le sortilège est rompu. Elle doit tuer l’homme infidèle et retourner dans l’eau d’où elle est jadis venue. Ondine se rebelle. Elle ne veut pas revenir vers la malédiction, vers la forêt, vers le lac. Elle ne veut pas s’en aller. Elle veut aimer. Elle rencontre un autre homme. Ici elle raconte cette histoire d’amour. Elle rencontre le scaphandrier Christoph et s’éprend de lui. C’est un amour nouveau, heureux, très différent, tout empreint de curiosité et de confiance. Christoph, bouche bée, écoute les conférences d’Ondine sur Berlin, cette ville construite sur des marais. Ondine l’accompagne sans peine lors de ses plongées dans les mondes engloutis d’un lac de barrage. Mais Christoph sent qu’elle fuit quelque chose. Ondine doit se soumettre à la malédiction. Elle ne veut pas perdre cet amour. Le réalisateur dépeint l’attachement de deux corps comme aimantés, trouvant dans le contact réciproque une sorte de plénitude. De bout en bout de son récit, il avance habilement sur un fil où se mêlent réalisme et imaginaire Il compose son film comme un tableau où les couleurs se répondent et contrastent, où chaque détail constitue un symbole. Le travail de Christoph, comme celui d’Ondine, incarne cette imbrication du présent et du passé, de la réalité concrète et des phénomènes abstraits. La répétition de ses immersions rythme le récit et en vient à provoquer une forme de suspense. Son métier est également prétexte à des scènes sous-marines où se déroulent des phénomènes inexpliqués dans une obscurité envoûtant le spectateur. Christian Petzold réinterprète de manière fascinante le mythe de la mystérieuse sirène, un conte de fées moderne dans un monde désenchanté, l’histoire d’un amour à la vie à la mort.

Jean Segonne

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Chronique Ciné : Les choses qu’on dit, les choses qu’on fait, entre le fantasme et la réalité

22 septembre 2020 By Redaction

Les choses qu'on dit, les choses qu'on fait

France 2020

Réalisation : Emmanuel Mouret

Durée : 2 H 00

Avec : Camélia Jordana, Niels Schneider, Vincent Macaigne, Emilie Duquenne

Daphné, enceinte de trois mois, est en vacances à la campagne avec son compagnon François. Il doit s’absenter pour son travail et elle se retrouve seule pour accueillir Maxime, son cousin qu’elle n’avait jamais rencontré. Pendant quatre jours, tandis qu’ils attendent le retour de François, Daphné et Maxime font petit à petit connaissance et se confient des récits de plus en plus intimes sur leurs histoires d’amour présentes et passées. Maxime, aspirant écrivain vient se remettre d’une histoire amoureuse tumultueuse et cherche l’inspiration dans la maison provençale de son cousin.

Le réalisateur cultive l’écart entre le dialogue et l’image, le fantasme et la réalité, le passé et le présent. Au détour d’une promenade touristique notre écrivain est prié de raconter l’histoire qui l’a amené là. Il se dit alors prêt à recevoir l’histoire de Daphné et nous voici dans le film qui pourrait se résumer ainsi : deux inconnus isolés loin de leur milieu habituel font connaissance en se narrant tour à tour des épisodes de leur vie amoureuse. La maison dans le sud de la France devient le cadre idyllique d’un récit construit par flash-back successifs qui se rejoignent. Quand deux personnes se rencontrent, souvent elles se racontent des histoires qui leur sont respectivement arrivées, et le récit de ces histoires peut créer de nouvelles histoires. C’est ce qui arrive à Daphné (Camélia Jordana) et Maxime (Niels Schneider), mais également à François (Vincent Macaigne) qui sera de retour. Nous sommes dans une somme d’histoires à la fois très ludiques et très sentimentales. Il y a une grande circulation des sentiments dans le film et bien des personnages ont quelque part le «cœur élastique » . Ce sont des personnages qui aiment, tous, sans exception. Et c’est parce qu’ils aiment qu’ils sont beaux, mais c’est aussi parce qu’ils aiment que tout est si complexe et cruel. Le principe d’exclusivité en amour n’est pas ici du tout respecté.

Les spectateurs en arrivent à se dire que ce n’est pas un tort de ne pas être exclusif en amour, ça peut faire mal, très mal, mais cela n’en est pas néanmoins une faute morale. Alors un film immoral ? Votre chroniqueur ne prendra pas parti. Ajoutons que les décors naturels sont somptueux et jouent beaucoup sur l’atmosphère de cette œuvre.

Jean Segonne

 

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Chronique Ciné : La femme des steppes, le flic et l’œuf, drôlerie, fantaisie et beauté

18 septembre 2020 By Redaction

Mongolie 2020

Réalisation : Quanan Wang

Durée : 1 H 40

Avec : Dulamjav Enkhtaivan, Aorigeletu, Norovambuu Batmunkh

Tout commence de nuit, dans une voiture, filant sur une piste tandis que des hommes parlent de leurs expériences de chasse. Des chevaux sauvages surgissent soudain devant eux avant qu’un corps sans vie aperçu au sol ne provoque l’arrêt soudain du véhicule. L’écran devient noir. Lorsque revient l’image, le jour s’est levé sur la steppe immense et l’on retrouve les occupants de la voiture qui ne sont autres que des policiers perturbés à la fois par la macabre découverte qu’ils ont faite et par la panne de leur véhicule. Ils vont laisser là le plus jeune d’entre eux pour monter la garde sur les lieux du crime. Dans cette région sauvage, une jeune bergère, malicieuse et indépendante, vient l’aider à se protéger une nuit du froid et des loups. L’alcool aidant elle finit par l’éveiller à l’amour.

En Mongolie, dans une société traditionnelle et patriarcale, il est pour le moins surprenant de voir une femme défendre un homme. S’ajoute à la surprise du spectateur le fait de la voir prendre l’initiative de le séduire. Alors qu’ils sont pelotonnés contre le chameau, qu’elle l’initie à la séduction et que le jeune homme passe aux travaux pratiques la bergère, imperturbable arme avec nonchalance sa carabine pour abattre un loup ce qui nous vaut une séquence délicieusement burlesque. Il faut mentionner aussi le plan saisissant d’un arrêt de bus, au milieu de nulle part, où la bergère descend de cheval pour faire le test de grossesse qu’elle vient d’acheter en ville. Sachez toutefois que notre bergère n’est pas une actrice professionnelle mais une vraie bergère, célibataire qui a déjà quatre enfants de quatre pères différents. Autant dire qu’elle a assez de personnalité pour n’avoir peur de rien comme l’exige son rôle. Le lendemain matin, les collègues du policier reviennent, l’enquête reprend son cours, la bergère retourne à sa vie libre L’immensité du paysage mongol sert de cadre, sans conflit apparent, aux drames humains de la violence, de l’éloignement et des sentiments amoureux.

En surface rien ne se passe, mais après les épreuves qu’ils traversent les individus ne seront plus les mêmes. A travers cette histoire où se mêlent fable et documentaire le réalisateur se livre à une méditation sur le cycle de la vie et de la mort mais toujours poétique et légère.

Jean Segonne.

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Chronique Ciné : Voir le jour, un émouvant « docu-fiction »

10 septembre 2020 By Redaction

France 2019

Réalisation : Marion Laine

Durée : 1 H 31

Avec : Sandrine Bonnaire, Brigitte Roüan, Aure Atika, Sara Stern

Jeanne travaille comme auxiliaire dans une maternité de Marseille. Nuit et jour, avec ses collègues elle se bat pour défendre les mères et leurs bébés face au manque d’effectifs. Jeanne vit avec Zoé, sa fille de 18 ans, qu’elle élève seule. Lorsqu’un drame survient à la maternité et que Zoé part étudier à Paris, le passé secret de Jeanne resurgit soudain. Voilà un film qui rend hommage aux soignantes. Il y a Jeanne, Sylvie, Francesca, Mélissa et les autres. Tout commence par un long plan séquence dans un couloir surpeuplé. Les femmes sur le point d’accoucher attendent d’être amenées en salle de travail. On sort avec Sylvie l’infirmière responsable du service chercher Jeanne devant l’hôpital et l’on revient avec elle dans ce long couloir bruyant. C’est à la fois l’arrivée du personnage principal et la plongée dans ce milieu hospitalier sous tension. La réalisatrice nous ouvre là les portes de cette maternité et de son milieu professionnel avec une grande maestria.

Tout est en effet dans l’humilité, le respect et l’ émotivité. On reste subjugué par l’intensité de chaque actrice, par l’immense franchise que chacune d’elles nous offre, nous permettant ainsi de ressentir toute la tension et toute la difficulté de travailler ensemble, de se côtoyer et de faire front, tout en essayant de faire de son mieux, alors que les conditions environnantes sont désespérantes et déplorables. Un mari inquiet tente de rassurer sa compagne, enceinte de jumeaux, qui se tord de douleur. Une jeune fille qui vient d’avorter, agrippée à un pied à perfusion, se dispute avec son compagnon. Dans cet hôpital public confronté, comme tous les autres, au manque de personnel et à la réduction drastique des moyens, chaque minute compte. La caméra suit le corps et les visages des femmes, leurs gestes, leurs batailles intimes et professionnelles. Soudées, en dépit de quelques tensions, elles forment un chœur qui se retrouve pour chanter Mamy Blue.

Dans le rôle de Jeanne, Sandrine Bonnaire est lumineuse. Elle laisse deviner les peurs de son personnage, son indépendance farouche. Contrastant avec le réalisme presque documentaire des scènes d’hôpital, les flash-back élégants, où se superposent les visages de Jeanne au présent et à 30 ans, donnent au film une dimension particulière.

Jean Segonne

 

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Chronique Ciné : The perfect candidate, une émancipation inattendue

7 septembre 2020 By Redaction

Arabie Saoudite 2019

Réalisation : Haifaa Mansour

Durée : 1 H 44

Avec : Mila Alzahrani, Noura al Awwad, Kalid Abdulrim

Maryam est médecin dans la clinique d'une petite ville d'Arabie saoudite. Alors qu'elle veut se rendre à Riyad pour candidater à un poste de chirurgien, elle se voit refuser le droit de prendre l’avion. Célibataire, il lui faut une autorisation signée de son père, malheureusement absent, parti en tournée avec son groupe de musique traditionnelle. Révoltée par cette injustice, elle décide de se présenter aux élections municipales. Mais comment une femme peut-elle faire campagne dans ce pays ? Elle se trouve confrontée à un mur d’hostilité érigé par sa famille et par la société civile. Sa rencontre publique, filmée par caméra interposée pour éviter de la montrer en présence d’un groupe d’hommes, est un exemple édifiant du machisme qui régit les meurs locales. Voici, au cœur de cet été cinéma si étrange, un film courageux sur une société que l’on connaît mal. Par son écriture intelligente il nous offre quelques nuances dans la psychologie des hommes qui ne sont pas tous radicaux comme en témoigne le portrait délectable du père. Les femmes quant à elles, ne sont pas toutes pour l’émancipation. C’est une peinture lucide de deux domaines que la réalisatrice a choisi de traiter, la situation de la femme et le domaine de l’art. Il y a un parallèle fort entre le parcours de Maryam, qui cherche à s’affirmer et à atteindre son objectif, et la longue trajectoire de son père dans les arts. Elle voit d’un mauvais oeil la carrière musicale de ses parents mais elle ne réalise pas que ces derniers veulent améliorer le pays par le biais de l’art alors qu’elle veut le faire par celui de la médecine. Le spectateur risque d’être surpris par la force et l’impertinence des Saoudiennes montrées à l’écran. C’est pourtant la réalité d’après la réalisatrice à qui nous laissons la conclusion : « Il y a cette idée toute faite que nous sommes faibles, timides, effrayées par le monde, et que nous sommes uniquement des victimes résignées aux circonstances contraignantes et limitées de notre culture. C’est tellement faux ! Les Saoudiennes sont coriaces, combatives, drôles et bien plus futées que la plupart des gens ne l’imaginent. J’espère que ce film restituera plus encore l’ardeur et la bravoure des femmes de mon pays. Raconter leurs histoires est l’honneur et le privilège de ma vie ».

Au théatre de Narbonne

Jean Segonne

 

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