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Chronique cinéma : Les poings desserés, et jaillit la couleur

17 mars 2022 By Redaction

Russie, 2021

Réalisation : Kira Kovalenko

Durée : 1h37

Avec : Milana Agouzavora, Lik Karaev, Soslan Khougaev

Dans une petite ville, la jeune Ada tente d’échapper à la mainmise de sa famille, qu’elle rejette autant qu’elle l’aime. Prix “Un certain regard” à Cannes, ce film a vu le jour dans un contexte extraordinaire qui se doit d’être évoqué. La chance incroyable qu’a eue Kira Kovalenko, alors qu’elle avait une vingtaine d’années, qu’elle vivait au cœur du Caucase du Nord, à Naltchik, sa ville natale située au sein d’une région en guerre permanente, a été de rencontrer un des plus grands cinéastes russes, Aleksander Sokourov (opposant à Poutine). Il était venu, comme au temps des “premiers maîtres”, divulguer son savoir à l’appel de l’université de la ville. La réalisatrice, qui a intégré son école, est aujourd’hui la première de ses disciples. Elle nous présente là un récit d’émancipation dans ce qu’il a de plus terrible et lumineux à la fois. C’est d’abord un lieu : une petite ville minière perdue dans les montagnes où rien ne se passe et cependant tout arrive. Tous les jours, Ada se rend dans le petit magasin où elle travaille par un chemin poussiéreux, un “non-lieu” qui constitue le sujet du film, à savoir le désir de la jeune fille de fuir sa vie étouffante mais aussi ses indécisions et sa confusion. Le spectateur perçoit vite qu’il s’agit avant tout d’un mal intérieur, d’une relation quasi incestueuse entre membres de la famille, un amour dévorant qui les lie et les piège à la fois. Cela peut sembler glauque. Ainsi, de longs plans-séquences montrent des personnages enlacés où l’individualité de chacun se dissout. Mais le sens du détail où les mouvements sont montrés dans leur intégralité, la fine analyse des sentiments donnent de l’amour à chaque protagoniste, nous vivons avec eux sans jugement. C’est la peinture d’un post-traumatisme qui atteint l’ensemble de la famille de la jeune héroïne. La fragilité de cette dernière devient l’expression des relations empoisonnées entre certains peuples du Caucase et le pouvoir central russe. Ici, rien n’est gratuit, pour guérir, il faut partir. Le véhicule où les personnages s’enferment pour se cacher, pour faire l’amour ou pour transporter le père à l’hôpital va à son tour servir d’instrument de libération. Ada quitte la ville et la tonalité sombre des images cède la place à une explosion de couleurs. Ce contraste illustre la liberté gagnée.

Jean Segonne

Classé sous :Actualités Balisé avec :Kira Kovalenko, les poings dessérés, plans-séquences, Russie

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