
Caunas, nous l'avons écrit, tire son nom de l'occitan cauna, la grotte. De nombreuses grottes se trouvent au nord du village, souvent connues des spéléologues de la région.
Grotte de Buffens.
On y a découvert des céramiques et divers mobiliers néolithiques, mais aussi des céramiques de l'antiquité tardive. Le toponyme de Villa Buffentis se trouve dans des textes du VIIIe siècle (origine probable wisigothique). On suppose qu'un ancien lieu de culte y aurait précédé l'église Saint-Geniès, ancienne église paroissiale de Caunes. (Dominique Baudreu, Archéologie du Midi médiéval n°6, 2010.)
Balme Pretchadouire.
Balma prechadoira, grotte servant de chaire à prêcher. Ce toponyme pourrait renforcer l'hypothèse précédente.
Balme Sabatière. Balma sabatièra, grotte savetière (cordonnière). Tout près du Plo du Perruquier (plateau du coiffeur). Pourquoi ces références à des métiers ? Si un de nos lecteurs a des idées...
Proverbes : ges de plan mal cauçats que los sabatièrs (les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés). Sabatièr, fai ton mestièr (occupe-toi de tes affaires). Quelqu'un qui court sans cesse est pressat coma un perruquièr, pressé comme un coiffeur.
Grotte du Figuier. Balma de la figuièra...
Notre-Dame du Cros. Nòstra Dama del Cròs.
Lo cròs, le trou, peut aussi désigner une source. Notre-Dame du Cros, objet de pèlerinages, véhicule plusieurs légendes. Par exemple : Au VIe siècle, une bergère aurait vu jaillir une source au pied de la falaise et y fit boire son enfant malade. Celui-ci guérit aussitôt. D'autres légendes : www.grandsudinsolite.fr/1765-11-aude-les-legendes-de-la-chapelle-notre-dame-du-cros.html
I es dins son cròs, la Nòstra Dòna, amb sa font d'aiga frescosa, sas platanas, son prat, e son resson de catedrala dins la ravina a romevatge, ont corrís un riu, que carreja d'Amor. Elle est dans son trou, Notre Dame, avec sa source fraîche, ses platanes, dans la vallée des pèlerinages où court un ruisseau porteur d'Amour (Miquèl Decòr, Passejada menerbesa).
L'Argent Double.
Ribum Argentumdublum, 791 ; Rivus Argentumduplum, 819 ; Fluvius Argentiduplicis, 844 ; Argendoble, 1408 ; Argent Double, 1781. D'après Ernest Nègre, ce nom provient de argentodubrum, bâti sur le gaulois arganto (argent) et -dubro (eau, source), latinisé en argentum duplum (argent double). La rivière prend sa source au pied de la Serre d'Alaric (montagne Noire, pas celui qui porta capèl !) et passe sous le canal (épanchoir de l'Argent Double, La Redorte) avant de confluer dans l'Aude.
Yves Séguier