Siran Seguida
Centeilles Centelhas, chapelle (Siran) : ND. De Sentilhas, 1518 N.D. de Centeilles, 1770. (Cassini); Probablement dérivé de S. Eulalia avec évolution phonétique populaire (Hamlin)
La chapelle actuelle date du xiiie siècle, avec des ajouts de la fin du xive siècle et du xve siècle . Bâtiment agricole après la révolution, classée monument historique, elle sera sauvée de la ruine après les années 60 puis réaffectée au culte. Outre des fresques des 14e et 15e siècles, on y trouve une mosaïque du IVe siècle provenant de la Vila Sirana. Léon Cordes, né le 30 mars 1913 à Siran, a écrit un long poème: «Respelida de Centelhas» renaissance de Centeilles :
«Dins ta gleisa abandonada sus de frescas embrenadas, d'angèls negres la nisada vèlha sus ta retirada. Solàs del trabalhador dins la patz del terrador.»
Dans ton église abandonnée sur des fresques abîmées, d'anges noirs la cohorte veille sur ta retraite. Paix du travailleur dans la paix de la terre.
Lauriole, L'auriol, le loriot
Le nom de Lauriole vient probablement d'un nom de personne, lui-même faisant référence au nom occitan du loriot (nom de famille Auriol) mais Astor nous dit que le nom de lieu Auriol, Aurioles les Aurioles pourrait provenir de l'ancien français oriol, bord seuil, qui aurait eu un correspondant occitan, cette langue ayant gardé aurièra, bord, limite d'un champ.
Curiosité toponymique pour une curiosité touristique attirant les badauds tout au long de l'année. En effet, a vélo, en rollers, skate ou avec boules de pétanques et bouteilles d'eau, tous veulent vérifier l'étrangeté de «la côte qui monte et qui descend». Magie druidique locale ? Magnétisme ? Optique ? Les hypothèses vont bon train. Patrice Cartier en parle dans un livre auquel le lieu donne son titre: «la côte qui descend et autres diableries» dans lequel il mêle fiction et réalité pour nous faire voyager autour du Minervois.
Pech de Bade, Puèg de la Bada colline de guet.
La bada, en occitan ancien, c'était le guet (gaita). Souvent, ce nom donné à une hauteur indique l'ancienne présence d'une tour ou d'un lieu d'où l'on observait les environs. Ou simplement d'une éminence d'où la vue est dégagée sur les lointains. Badar, en occitan, c'est guetter, mais aussi regarder bouche bée, contempler, admirer (elle le bade à lui). D'où les expressions badar coma un lausert (comme un lézard) o coma un forn (un four). On peut aussi bader d'envie:
Tal bada que lo morcèl es pas per el. Celui-là bade, que le morceau n'est pas pour lui
Texte et photo Yves Séguier