Chronique élaborée en collaboration avec Jean-François Hébraud, professeur de biologie.
En Minervois, s'il y a bien des animaux que l'on croise souvent mais dont on connaît bien peu de choses, ce sont les lézards. Alors que l'on a l'impression qu'ils se ressemblent tous, ils sont pourtant bien différents.

Tous issus de l'ordre des squamates, ils partagent des caractéristiques communes, en l'occurrence, celles d'avoir quatre pattes, un système auditif apparent (en règle générale les tympans, tâches noires et rondes en arrière de la tête) et sont une dérivation des amphibiens. S'étant affranchis de leur dépendance à l'eau, leur peau est plus épaisse que les grenouilles et leurs œufs ne nécessitent pas la présence d'un milieu aquatique. Certains d'entre eux ont la particularité de perdre leur queue en contractant un muscle cassant une vertèbre en deux agissant comme moyen de défense. La queue ainsi libérée, continue de bouger afin de faire diversion et d'attirer l'attention du prédateur permettant ainsi au lézard de s'enfuir. Les lézards ont souvent des apparences très variées pour une même espèce, en fonction de l'âge et du sexe de l'individu, pouvant faire croire à l'appartenance à des espèces différentes. Leurs prédateurs naturels sont les rapaces, les serpents, les chats, et autres carnivores comme les belettes. Ils ont deux origines principales, l'Europe Centrale et la Maurétanie (ne pas confondre avec la Mauritanie) ancien nom donné à la province romaine aujourd'hui occupée par le Maroc et l'Algérie.
C'est lors des dernières glaciations, alors que le niveau de la mer avait baissé au niveau du détroit de Gibraltar, il y a 12 000 ans environ, que ces derniers ont « traversé » la mer Méditerranée pour rejoindre l'Europe et peupler les différents écosystèmes qu'ils occupent actuellement. Dans le Minervois on retrouve plusieurs familles de lézards. Les psammodromes, du

grec ancien psámmos (« sable ») et drómos (« course ») signifiant « qui court sur le sable », dépendent énormément de la température. On retrouve au sein de cette famille le lézard Algire qui a une queue rouge vif chez les mâles. Il est très rapide et vit dans la garrigue haute en se déplaçant très rapidement d'un buisson à l'autre.
On retrouve aussi le lézard d'Edwards, de plus petite taille qui vit dans les endroits où la végétation en est à ses premiers stades. Ils se nourrissent d'insectes, de vers et de petits invertébrés. Dans la même famille, le lézard ocellé est le plus gros des lézards européens et peut mesurer jusqu'à 80 cm. Il vit dans des pelouses sèches, dans des aires plutôt dégagées et se nourrit de petits lézards et de petits rongeurs. Il peut revêtir une robe verte, jaune ou marron et vivre jusqu'à 11 ans ! Cette espèce est aujourd'hui protégée et sa capture est strictement interdite.
À suivre...
Tristan Geoffroy