La Semaine du Minervois

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Chronique au fil de l’eau : ces perles de rassade aux horizons de mai

20 mai 2022 By Redaction

C’est sous les premiers rayons d’un franc soleil, émergeant de plus de trois mois d’un long sommeil hivernal, que de son élégance fascinante, perlée de l’éclat précieux de ses ocelles, un timide animal vient réveiller l’Histoire. Une histoire tracée sur les chemins de “l’or blanc”, ceux qui, de Sète, de bien des ports du Royaume de France voire même de notre cher canal du Midi, laissèrent, jusqu’aux “îles d’Amérique”, un triste sillage aux parfums doux amers.

En robe colorée de ces beaux ocelles turquoises, voici le lézard ocellé, petit dragon sortant de l’eau © V.Herman

C’est en effet en ce début du mois que nous avons eu la chance de croiser au détour des eaux du canal une magnifique “rassade” sortant de sa baignade et qui, de son nom vernaculaire, nous fit investiguer l’histoire et la relier à notre chronique.

Portrait d’un grand timide menacé

Rares sont ceux qui l’aperçoivent tant il est craintif et discret. C’est pourtant le plus grand des lézards d’Europe puisqu’il peut atteindre jusqu’à 70 cm de long pour les mâles. Espèce patrimoniale de notre Sud méditerranéen, ses dignes ancêtres ont laissé des traces fossiles de leur présence ( précisément en Roussillon) datées de plus de 2,3 millions d’années. Et pourtant ce lézard ocellé, puisqu’il s’agit bien de lui, fait hélas partie des 7 reptiles gravement menacés d’extinction. Trop sensible à la pollution, à la raréfaction des insectes, notamment des coléoptères dont il se régale, mais aussi à la disparition des “bartas” de la garrigue et des “pelouses” sauvages où, dissimulé, il chasse, il ne supporte guère l’agitation. Il fuit ainsi les activités humaines qui le qui le privent de son habitat et de paisibles espaces où il se dore au soleil. Incapable de creuser, c’est dans les amas de grosses caillasses, les anciens murets de pierres sèches ou même dans des terriers de lapins qu’il installe son antre familial. Il est devenu l’un des précieux indicateurs environnementaux et climatiques servant aux zoologistes d’établir le triste bilan des dangers qui, aujourd’hui menacent bêtes et hommes.

Petit dragon de légende aux yeux de velours

Un “troisième œil” au sommet du crâne, c’est l’“œil pinéal qui, à hauteur d’une écaille centrale à la forme quasi pentagonale, est un organe photosensible dont la glande lui permet de détecter les variations de lumière. © DR

Avec son allure de petit dragon, dans sa robe parsemée d’yeux, ses magnifiques ocelles à la profonde teinte turquoise le distinguant assurément du lézard vert, il fut digne de bien des légendes. Reconnu bon nageur, ce “serait” d’une source pure et limpide où il plongea qu’il ressorti paré d’une pluie de gouttes d’eau le dotant de pouvoirs magiques, dont celui de se transformer en galant prince… ou en vilain sorcier. “Sauteur performant” pour attraper ses proies, il fit croire à beaucoup qu’il était même capable de voler ! De plus au sommet de sa tête, il possède ce qui est nommé son “troisième œil”, ou “œil pinéal”, qui est un organe photosensible dont la glande lui permet de détecter les variations de lumière… Attribut qui, convenons-en, ne peut que renforcer les pouvoirs de notre belle chimère !

Entre douceur et poison

Un mois de mai aux touches colorées de bleu dont les éphémères fleurs de Buglosses, ou langues de bœuf, viennent parfaire l’harmonie de nos talus au bord des chemins. Fleurs mellifères elles sont appréciées de nos abeilles, comme ici, butinées par la petite anthophora plumipe, cette abeille sauvage aux pattes velues. © DR

Quant à sa gourmandise des petits fruits rouges… Eh oui ! Notre grand lézard apprécie aussi les baies sucrées… cela lui valut, à l’instar de la couleuvre “sa voisine”, la réputation de bondir au pis des vaches pour s’abreuver de délicieux lait tout chaud. Par ailleurs si son repas est donc composé principalement d’insectes ou encore de lombrics et d’escargots, notre “sarrade”, ce qui est bien appréciable, dévore sans crainte et sans vergogne des “bestioles coriaces et vilaines”, telles scorpions et scolopendres. Pourvues de petites dents peu acérées, ses mâchoires sont donc très puissantes et leur morsure, si elle n’est pas dangereuse, est à craindre car elle est peu entrainer de fortes entailles en arrachant votre épiderme. De plus notre farouche lézard, qui préfère “éviter les contacts”, n’hésitera pas, une fois acculé, à affronter celui qui entreprendrait de l’attraper. Cette audace courageuse et cette pugnacité, contribua à sa renommée de petit diable invincible résistant à tous les poisons.

Précieuse rassade de pacotille

Un rassade italienne du XVIIe siècle, perle de verre aux trois couches, deux transparentes, une à l’extérieur donnant le brillant une à l’intérieur offrant le reflet à la lumière et une colorée entre-deux, de vert ou de turquoise apportant la couleur. © DR

Mais pourquoi donc avoir désigné ce fameux lézard ocellé du nom de “rassade” (du vénitien rassada, employé aussi en occitan et en provençal). Il s’agit en fait de “remonter” les siècles et de s’attarder particulièrement au XVIIe siècle alors que s’établissaient les “colonies” et que “l’or blanc”, qu’était le sucre, engendrai la malheureuse histoire du “commerce triangulaire” entre les grands royaumes de “l’Ancien monde”, l’Afrique et les “îles d’Amérique” qu’étaient les Antilles. La rassade était une jolie perle en verre étiré dont l’apparition semble dater de 1608. Fabriquée en Italie, composée de plusieurs couches, dont deux transparentes et une colorée de vert ou de turquoise, elle brillait d’un éclat qui jeta de la poudre aux yeux à travers le monde. Et si elle servit bien entendu comme objet de parure c’est surtout comme monnaie d'échange, séduisant les populations autochtones colonisées, qu’elle joua un rôle majeure dans l’histoire coloniale… et que notre beau lézard en garda le souvenir sur sa belle robe colorée.

La suite de l’histoire de cette petite perle fera l’objet de notre prochaine chronique.

Véronique Herman

Classé sous :Actualités Balisé avec :animaux, chronique au fil de l'eau, lézards, rassade, reptiles

La Une de l’édition du 8 octobre 2020

8 octobre 2020 By Redaction

Classé sous :La Une de cette semaine Balisé avec :école, lézards, mailhac, occitan, pouzols

La vie secrète des lézards (2ème partie)

4 septembre 2020 By Redaction

Chronique réalisée en collaboration avec Jean-François Hébraud, professeur de biologie.

En Minervois, s'il y a des animaux que l'on croise souvent mais dont on connaît bien peu de choses, ce sont les lézards. Alors que l'on a l'impression qu'ils se ressemblent tous, ils sont pourtant bien différents.

À mi-chemin entre le lézard et le serpent on retrouve un étrange animal appelé le lézard Seps strié. Dépassant rarement les 40 cm, il dispose de quatre petites pattes atrophiées tridactyles (à trois doigts) qui le forcent à se déplacer à la manière d'un serpent. Sa tête est de la

Tarentola Mauritanica

même largeur que son corps qui est rayé de noir mais dont le ventre est de couleur blanchâtre à nacrée. Il se nourrit principalement de petits insectes, d'araignées et vit dans la litière du sol. Il adore les endroits où il a de l'espace et se déplace très rapidement et agilement ce qui en rend l'observation très complexe.

On retrouve aussi dans le Minervois, un des lézards les plus urbains que l'on connaisse, le gecko (ou Gekkota). Aussi appelée la Tarente de Maurétanie, elle a considérablement agrandit son aire d'implantation depuis les 30 dernières années. Contrairement aux autres lézards, il n'a pas de langue bifide (séparée en deux à son extrémité) mais une langue épaisse et ses paupières transparentes sont soudées. Les espèces nocturnes disposent de pupilles dont la fente est verticale (similaire à celle d'un chat), tandis que les espèces diurnes disposent de pupilles rondes. Le 1er gecko observé dans la région le fut au théatre de Carcassonne il y a une quarantaine d'années avant de se répandre dans toute la région transporté principalement par l'homme. Ils mesurent rarement plus de 30 cm et peuvent vivre pour certains jusqu'à 20 ans !

Orvet, crédit photo Laurie Campbell (Biosphoto)

Semblable au lezard Seps strié en raison de ses pattes atrophiées ou totalement absentes (apode), l'orvet est probablement le plus étrange des lézards. Mesurant environ 30 cm, il aime les endroits chauds et humides. Très discret, il peut vivre jusqu'à l'âge très vénérable de 50 ans. La coloration de l’orvet dépend de son âge et de son sexe comme bon nombre de lézards. Il dispose aussi de l'organe de Jacobson (comme beaucoup de ses congénères), deux petits trous dans son palais que sa langue fourchue vient nourrir des molécules qu'elle a capturée dans l'air et le sol afin de pouvoir traquer ses proies mais aussi ses compagnes. Ses paupières sont mobiles contrairement aux serpents avec qui on peut le confondre. Il est cependant totalement inoffensif et protège même les potagers des escargots et limaces.

Le Lézard des murailles

Enfin on peut aussi observer une lutte sans relâche entre les lézards catalans et les lézards des murailles. De petites tailles, ils se disputent généralement des biotopes identiques qui évoluent très rapidement avec les changements climatiques. Si on aperçoit une de ces deux espèces à un endroit, l'autre ne sera pas visible en raison de cette guerre de territoires. Présents aussi le long des rivières et dans les forêts de chênes verts, on les retrouve surtout sur des parois verticales comme des murs de pierre.

Prochaine chronique, les serpents du Minervois.

Précision : Dans la précédente chronique, nous avions précisé que les lézards d'Afrique du Nord avait traversé le détroit de Gibraltar durant les dernières glaciations. Afin d'éviter toute confusion, c'est en raison d'une baisse du niveau de la mer Méditerranée en raison des glaciations que cet événement s'est produit. Ce n'est donc pas sur la glace que les lézards on pu traverser le détroit mais bien parce que la mer s'était retirée ce qui leur a permis de marcher sur la terre ferme et rejoindre ainsi le continent européen,

Tristan Geoffroy

Classé sous :Actualités Balisé avec :biologie, lézards, minervois, Nature

La une du 13 août 2020

13 août 2020 By Redaction

Classé sous :La Une de cette semaine Balisé avec :auberge, budget participatif, castans, lézards

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