« Le Désir » : tel est le thème porteur de l’édition 2021 du Printemps des poètes ! Du 13 au 29 mars, dans toute la France, lectures, ateliers, projections, expositions seront visibles ou accessibles en ligne. À Félines, le Printemps des poètes vibrera particulièrement le 11 avril, à l’occasion d’une journée « Désir d’air » initiée par Le Club félinois du livre, bien évidemment dans le respect des règles imposées par la crise covidienne.
Atelier d’écriture et de dessin poétiques par Anouk et Michel Foucher, déambulation dans le village, paroles et collectage du stage de théâtre proposé par La Farouche Compagnie, expositions impromptues par l’association Plein les Mirettes, et démarrage du projet collectif « Livre Objet », initié par Pierre Parent, de la bibliothèque de Félines : « Echo de la célèbre girafe aux livres de la Canebière de Marseille, réalisée par des amis, également nourri par le travail artistique de Max Sauze, ce projet sera une œuvre commune à partir des livres dont notre bibliothèque doit se séparer après tri du fonds. » Sans lecteurs ni bibliothèques – même Emmaüs ne peut les reprendre –, ils trouveront ainsi une autre vie…
Ensemble, créer une sculpture de livres
Depuis environ trois ans, Pierre demande qu’on conserve ces livres. Ils sont stockés dans un chalet à l’entrée de Félines. La bibliothèque de la Livinière a également fourni des livres, de même que des lecteurs. À présent, un peu plus de trois mètres cubes d’ouvrages, dont des encyclopédies, attendent cette « renaissance ». « Il est temps de passer à la réalisation ! Le 11 avril, je détaillerai le projet, précise Pierre. Ensemble, nous choisirons quel type de livre-objet sera créé. Je présenterai toutefois la possibilité

d’un grand canapé-livres qui pourrait être placé dans l’espace vert actuellement aménagé à Félines, où l’on plante des arbres en ce moment même. L’accord de principe est là, reste à voir si la réalisation sera éphémère ou non. Plusieurs options seront évoquées le 11 avril. L’idée est qu’ensuite, les personnes aient envie d’y participer ! On déterminera alors qui fera les accoudoirs, le dossier… Ensuite, ce sera réalisé dans différents endroits : l’école, pourquoi pas, la bibliothèque, pourquoi pas, mais pas seulement… Et ce sera assemblé un beau jour, sur le terrain, quand ce sera fini, cette année peut-être ! ». Au-delà du livre-objet, une telle création collective serait l’occasion de réfléchir sur ce que représente dorénavant le stockage des données. « Qu’attend-on aujourd’hui ? Des données stockées ad vitam æternam ? Ou accepte-t-on qu’elles soient érodées par le temps, délabrées, devenant des données sur lesquelles on pourrait… s’asseoir ? » ajoute Pierre avec un sourire. Mais avant tout, ce sera une manière très poétique d’offrir une autre existence aux livres…
Événement sous réserve des conditions liées à la crise sanitaire.
Anouk Journo